Dégommé par la critique à sa sortie, ce film français est pourtant dans le top de Netflix
Les comédies françaises ne font pas souvent l'unanimité entre la critique et le public. C'est ce que prouve une nouvelle fois l'un des films qui trône actuellement dans le top des longs-métrages les plus visionnés en ce moment sur Netflix, depuis sa mise en ligne sur la plateforme le 1er décembre.
Depuis quelques jours, Epouse-moi mon pote fait partie des films les plus vus sur le site de streaming, alternant entre la seconde et la troisième place du classement. Après Babysitting et Alibi.com, ce long-métrage prouve une nouvelle fois la popularité de la bande de Philippe Lacheau auprès du public.
Lors de sa sortie au cinéma, le 25 octobre 2017, Epouse-moi mon pote n'avait absolument pas séduit la critique. On y suit un jeune étudiant marocain venu à Paris avec un visa étudiant. Mais lorsqu'il rate son examen, il perd aussi son visa et se retrouve en situation irrégulière. Il décide alors d'épouser son meilleur ami pour y remédier. Mais un inspecteur se lance à ses trousses pour s'assurer qu'il ne s'agit pas d'un mariage blanc.
Sur l'agrégateur de critiques d'Allociné, le film porté par Tarek Boudali et Philippe Lacheau récolte la note de 2,2/5 auprès de la presse, avec 14 critiques recensées. Certains médias se sont, certes, laissés conquérir par "l'humour débridé" (CNews) et ses vannes "politiquement incorrectes" (L'Express). Mais en majorité, le long-métrage a été matraqué par la presse.
En cause : "la vulgarité" du film pour Le Parisien, et surtout "les clichés mortifères" (Ecran Large) sur la communauté homosexuelle. En cause : une caricature de l'homosexuel souvent efféminé et obsédé par le sexe. Le Monde accuse même le film de Tarek Boudali d'être "homophobe et misogyne" pour cette comédie "au mieux gênante, au pire consternante" (Ouest France).
L'association SOS Homophobie étaient également monté au créneau en déplorant la manière dont le film "surfe sur les stéréotypes", avec l'hyper-sexualisation de la communauté homosexuelle notamment. Même son de cloche du côté de l'association Act-Up, qui l'avait "certifié homophobe".
Face à ce torrent de critique, Tarek Boudali, réalisateur du long-métrage, a assuré dans le magazine GQ en octobre 2020 qu'il n'était "en aucun cas homophobe, raciste, misogyne". "J'avais vachement fait attention quand j'écrivais ce film à ne pas blesser, à ne pas choquer. J'avais fait lire à des amis gays, puis je les avais fait venir sur le tournage, leur avait montré les premiers montages. Et tout allait très bien".
Par ailleurs, il a tenu à défendre sa position, en assurant qu'"à aucun moment je dis que tous les gays sont efféminés ou qu'ils s'habillent tous pareil. Dans le film, je me moque de deux gars qui ne connaissent rien au monde homosexuel. Je fais ça pour montrer la bêtise des gens qui justement n'y connaissent rien au monde homosexuel. C'est l'idée du film."
En revanche, 2,4 millions de spectateurs se sont rendus en salles pour découvrir Epouse-moi mon pote. Et ils sont désormais nombreux à (re)voir le film sur Netflix.