On ne voit pas comment ce film pourrait avoir la Palme d'or, on s'est beaucoup ennuyé devant
Chaque année, tout le monde y va de son pronostic : quel film aura la Palme d'or ? Chaque journaliste, chaque festivalier, a son chouchou, mais L'agent secret, Sound of falling, Sirât, Sentimental value ou encore Un simple accident ont provoqué de nombreuses réactions positives sur la Croisette, à moins que Dossier 137 ou Nouvelle vague ne s'imposent. A part les critiques presse, impossible de se faire une idée de la compétition, puisque c'est le jury présidé par Juliette Binoche qui tranchera samedi soir.
Il y a malheureusement des films que nous n'imaginons pas figurer au palmarès. Nous avons vu l'un d'entre eux mercredi 21 mai. Nous ne sommes d'ailleurs pas les seuls, puisque The History of Sound a récolté assez peu de critiques positives, ainsi que quelques applaudissements, polis mais peu enthousiastes, lors de la projection presse organisée en amont de la montée des marches.

Pourtant, sur le papier, nous étions curieux : le drame réalisé par Oliver Hermanus raconte la romance entre deux hommes passionnés de musique folklorique de la Nouvelle-Angleterre des années 1920, qui décident de partir en voyage pour enregistrer ces chants et en garder une trace. Un drame queer donc, sur fond de musique, porté par deux acteurs qu'on adore : Paul Mescal (Normal People, Aftersun, Gladiator II) et Josh O'Connor (The Crown, Challengers).
Mais force est de constater que le résultat est loin d'être à la hauteur d'un film que l'on attend en compétition au Festival de Cannes. Porté par un scénario très cliché que l'on peut deviner à des kilomètres (beaucoup le comparent à Le Secret de Brokeback Mountain, ce qui n'est pas faire honneur au film d'Ang Lee), il est alourdi par un classicisme académique plombant et ennuyeux.
Visuellement, c'est réussi, mais The History of Sound n'a aucune tension et très peu d'enjeu narratif. Sa lenteur contemplative n'atteint jamais les émotions que le réalisateur cherche désespérément à procurer. Reste qu'on a découvert les talents de chanteur de Paul Mescal, qui incarnera bientôt Paul McCartney dans les quatre biopics consacrés aux Beatles. Nous voilà rassurés sur ce point.