Film en streaming : sites, plateformes légales, risques encourus...
Le streaming, qui permet la lecture d'une vidéo en continu sans avoir besoin de la télécharger, est très répandu sur internet. C'est l'un des moyens les plus sûrs pour regarder des films, des séries ou écouter de la musique gratuitement, du moins en apparence. Mode d'emploi.
Le mot streaming provient de l'anglais "stream" (flux). Il s'agit d'un procédé permettant la diffusion d'une vidéo en continu au fur et à mesure de son chargement. Cette technique a gagné énormément de terrain sur internet depuis quelques années. Il suffit de taper "streaming" dans Google pour prendre conscience de son ampleur : plus de 726 millions de résultats en moins d'une seconde. Dans le fouillis qu'est internet, on peut facilement s'y perdre. Alors comment faire la différence entre streaming gratuit et payant, légal et illégal ?
Les plateformes vidéo comme YouTube et Dailymotion mettent à disposition le streaming gratuit. C'est-à-dire que l'internaute peut visionner les différentes vidéos mises en ligne sur le site sans débourser un centime. A priori, elles respectent les droits d'auteur et, dans le cas contraire, elles sont supprimées par l'hébergeur (YouTube ou Dailymotion notamment) qui court des risques s'il ne le fait pas. Le streaming légal peut aussi être payant, comme sur Canalplay Infinity, Netflix et FilmoTV qui donnent accès à un catalogue en ligne de films récemment sortis en salles, mais dont le visionnage ne peut se faire que contre quelques euros. Il faut compter entre 7 et 10 € l'abonnement sur PC ou TV. Au contraire, de nombreux sites comme Voirfilms ou Megafilms pratiquent un streaming illégal. Ces derniers proposent du contenu sans l'accord des auteurs, ce qui constitue un délit.
Quels sont les risques encourus ?
Les risques encourus par l'internaute sont importants. Que dit la loi à ce sujet ? Celui qui met en ligne une oeuvre protégée en toute connaissance de cause est pénalement responsable et peut être poursuivi. Il risque trois ans d'emprisonnement et 300 000 euros d'amende (article L. 335-1 et s. du Code de la propriété intellectuelle). L'hébergeur (YouTube, Dailymotion, OVH...) n'est jugé responsable que dans la mesure où il a été prévenu au préalable et n'a pas supprimé le contenu illégal (articles 6.I.2. et 6.I.3. de la Loi pour la Confiance dans l'Economie Numérique). L'internaute qui visionne un film en streaming peut ainsi être considéré comme receleur. En effet, pendant le visionnage en streaming, les flux sont provisoirement stockés sur son ordinateur, il possède donc une œuvre protégée issue d'un délit de contrefaçon. La ligne de flou réside en la capacité de cet internaute à avoir agi en connaissance de cause. Il suffit d'agiter ce chiffon rouge pour comprendre la raison pour laquelle le streaming est encore une pratique très répandue.
Le problème de la chronologie des médias
Vous avez peut-être déjà vu le film Star Wars 8 ou Paddington 2 depuis votre canapé et pourtant... vous ne devriez pas. Ces films dont la sortie au cinéma n'a pas encore ou vient juste d'avoir lieu, sont soumis à la chronologie des médias en France. Ce terme désigne une règle établissant le délai avant lequel une œuvre cinématographique peut être exploitée.
A titre d'exemple : Le Sens de la Fête est sorti en juillet 2017 en France. Il sort en DVD quelques mois plus tard, en février 2018. Les chaînes télé cinéma comme Canal + peuvent le diffuser un an après sa sortie en salles, soit en juillet 2018. Il faut attendre une année supplémentaire pour que les chaînes nationales (TF1, M6) puissent le diffuser, soit en juillet 2019. Et finalement, ce n'est que 3 ans après sa sortie au cinéma qu'il sera disponible en streaming légal (VOD), soit en décembre 2020.
Le téléchargement illégal ou le visionnage en streaming illégal sont donc devenus monnaie courante, une solution de facilité presque logique. Pour pallier ce dangereux engrenage, les offres payantes et légales se multiplient. En janvier 2017, le site Torrent Freak, spécialisé dans l'analyse des partages de fichiers, avait publié la liste des films les plus téléchargés illégalement au monde en 2016 :
- Deadpool
- Batman v Superman: L'Aube de la justice
- Captain America 3: Civil War
- Star Wars VII: Le Réveil de la Force
- X-Men: Apocalypse
- Warcraft
- Independence Day: Résurgence
- Suicide Squad
- Le Monde de Dory
- The Revenant
Pourquoi les offres légales ne s'imposent-elles pas ?
La sempiternelle problématique du coût de ces plateformes (Netflix, CanalPlay...) revient au galop quand il s'agit d'expliquer la tendance au streaming illégal. En effet, entre une offre accessible gratuitement dans une sphère qui ne punit pas et une plateforme payante, le choix des internautes est souvent très vite fait. De plus, des dysfonctionnements sont parfois notés sur la plupart des services payants. Et l'éclatement des offres conduit à faire hésiter l'internaute sur la plateforme à adopter : sur l'une il pourra voir telle série mais sur l'autre telle autre série qu'il veut suivre... Ce qui obligerait à prendre deux abonnements... Depuis 2012 et la fermeture de Megaupload, ainsi que de nombreux autres sites par la suite (comme T411), la lutte contre le streaming illégal s'intensifie.