Procès de Gérard Depardieu : "il est extrêmement affecté", l'audience renvoyée en mars 2025
Le procès de Gérard Depardieu, qui devait être jugé ce lundi 28 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour agressions sexuelles sur deux femmes, a finalement été renvoyé en raison de l'état de santé de l'acteur.
Ce n'est pas finalement pas ce lundi 28 octobre que Gérard Depardieu s'exprimera pour la première fois sur les accusations dont il fait l'objet depuis plusieurs années. Alors que le procès de l'acteur, accusé d'agressions sexuelles par deux femmes sur le tournage du film Les volets verts en 2021, devait avoir lieu cet après-midi devant le tribunal correctionnel de Paris, il n'en sera finalement rien.
Comme annoncé dans la matinée, Gérard Depardieu était absent de l'audience. Son avocat, Me Jérémie Assous, avait évoqué auprès de franceinfo que l'acteur "est extrêmement affecté et, malheureusement, ses médecins lui interdisent de se présenter à l'audience". Il avait précisé avant le début de l'audience, à l'entrée du tribunal mais également face à la cour, "qu'avec un traitement adapté, il pourra se présenter dans six mois". Au cours de l'audience, Me Jérémie Assous a évoqué l'état de santé de l'acteur (un diabète et un quadruble pontage), ainsi que son âge (75 ans) et l'angoisse provoquée par ce procès, pour justifier qu'il ne peut pas rester assis plus de 5 heures. Par conséquent, il a sollicité un renvoi, accepté par le juge et le reste des parties civiles. Le procès de Gérard Depardieu est donc renvoyé au 24 et 25 mars, sur deux jours.
Avant le procès, le témoignage de la plaignante
Deux femmes, l'une troisième assistante réalisatrice, l'autre décoratrice ensemblière, accusent l'acteur de les avoir agressées sexuelles sur le tournage du film de Jean Becker. La première raconte que le septuagénaire lui aurait "plusieurs fois touché les fesses et la poitrine". La seconde accuse Gérard Depardieu de lui avoir tenu des propos "graveleux" avant de lui avoir "pétri la taille, le ventre, en remontant jusqu'à ses seins". "Coincée entre les cuisses" de l'acteur, l'agression aurait pris fin après l'interruption des gardes du corps de l'acteur. Anouk Grinberg, également actrice sur le film, a dénoncé "des salaceries du matin au soir" de la part de l'acteur.
Gérard Depardieu, qui reste présumé innocent, a démenti les accusations lors de sa garde à vue, en avril dernier. Son avocat, Me Jérémie Assous, a assuré devant les caméras à l'entrée du tribunal ce lundi que la défense possédait plusieurs témoins en leur faveur.
La décoratrice ensemblière a tenu à témoigner au micro de Médiapart jeudi 24 octobre, quelques jours avant le début du procès. Elle raconte un état de "sidération" dans les heures et jours qui ont suivi les faits, et avoir reçu le soutien de l'équipe du film dès le lendemain de l'agression, dont Jean Becker : "pour lui, il n'était pas méchant et il avait probablement voulu me draguer", relate-t-elle. Elle décrit ensuite un Depardieu "en colère, méprisant", qui ne se serait pas excusée comme elle s'y attendait.
Cherchant pendant deux ans à oublier les faits, la plaignante raconte toutefois au micro de nos confrères que "c'était de pire en pire, comme une plaie qui s'infectait". "Je me suis rendu compte que je ne pouvais plus me taire. Il était hors de question que mon silence puisse profiter à un violeur présumé".
Bientôt un autre procès ?
Gérard Depardieu a formellement démenti toutes les accusations dont il fait l'objet depuis six ans. "Jamais, au grand jamais je n'ai abusé d'une femme", déclarait-il dans une lettre ouverte au Figaro l'acteur, le 1er octobre 2023. Son avocat, Me Jérémie Assous, a promis auprès de l'AFP que "les témoins et les preuves qu'il produira, démontreront qu'il n'est que la cible d'accusations mensongères", affirmant que le but des plaignantes est de "s'enrichir de 30 000 euros". De son côté, l'avocate de la plaignante, Me Carine Durrieu-Diebolt, assure attendre que "la justice soit la même pour tous et que monsieur Depardieu ne bénéficie pas d'un traitement de faveur parce qu'il est un artiste".
Pour l'heure, ces deux accusations sont les seules qui ont débouché sur un procès. Le parquet de Paris a requis en août dernier un procès dans le cadre de l'affaire Charlotte Arnould, qui accuse Gérard Depardieu de viols et agressions sexuelles en 2018. Il faut toutefois que la juge d'instruction valide ou non la tenue d'un procès.