Monsieur Aznavour : "hommage superbe" ou "navrant numéro d'imitation".... Faut-il voir le biopic porté par Tahar Rahim ? Tahar Rahim est Charles Aznavour dans un nouveau biopic réalisé par Grand Corps Malade et Mehdi Idir et sorti le 23 octobre. Qu'en ont pensé les critiques ?

Cela fait six ans que Charles Aznavour est décédé, et il devient aujourd'hui un personnage de cinéma. Monsieur Aznavour est un biopic de  Grand Corps Malade et Mehdi Idir (Patients, La vie scolaire) qui retrace le parcours de ce fils de réfugiés arméniens, qui devient l'icone de la chanson française que l'on connaît aujourd'hui. Très attendu, la presse s'est toutefois montrée relativement divisée par la proposition des deux cinéastes.

Le film décroche la note presse de 3,1/5 sur Allociné. Beaucoup de média se sont dits conquis par cet "hommage superbe et puissant" (Public), qui "est porté par un brillant trio d'acteurs et fait entendre à nouveau des chansons inoubliables" (La Croix) "sans écorner le mythe" (Le Figaro). C'est surtout Tahar Rahim qui tire son épingle du jeu, qui "campe un Aznavour vibrant" (Le Point), dans une "performance remarquable" même si "toute cette histoire nous est racontée de manière linéaire sans grande audace dans la mise en scène" (franceinfo). Au Parisien de conclure ce torrent d'éloge en saluant "un long métrage riche, émouvant et rythmé".

Mais d'autres médias se sont montrés beaucoup plus sévères, certains critiques reprochant au film d'être "un biopic très classique, voire trop" (La Voix du Nord), qui "échoue à restituer le lyrisme du chanteur, dépeint en obsédé de la réussite" (Libération) et propose "un navrant numéro d'imitation" "sans vision saillante" (Télérama), qui "manque cruellement de distance critique sur le personnage peut-être involontairement antipathique qu'il construit" (Les Inrockuptibles), dans "un biopic lisse et sans point de vue" (Première). La presse est divisée, c'est donc le public qui aura le dernier mot. 

La transformation physique folle de Tahar Rahim

Pour incarner le premier rôle, c'est Tahar Rahim qui a été choisi. Si ses talents d'acteurs sont incontestables (deux Césars obtenus pour Un prophète, des prestations remarquées dans Le Serpent et Désigné coupable), sa ressemblance physique avec Charles Aznavour ne semblait toutefois pas évidente sur le papier. Le comédien révèle d'ailleurs dans une interview exclusive au Parisien avoir été "pétri de doutes" en raison de cette absence de ressemblance.

Outre la ressemblance physique qui est passée par des prothèses et du maquillage (pendant 4 heures chaque jour), Tahar Rahim a dû prendre des cours de chants (huit heures par semaine pendant six mois révèle-t-il à nos confrères). Résultat : l'acteur est quasiment méconnaissable dans ces premières images, où il joue face à Victor Meutelet (en Johnny Hallyday), Tigran Mekhitarian (en Missak Manouchian), Bastien Bouillon (Pierre Roche) ou Camille Moutawakil (Aïda Aznavour) et Marie-Julie Baup (Edith Piaf). 

Synopsis - Fils de réfugiés, petit, pauvre, à la voix voilée, on disait de lui qu'il n'avait rien pour réussir. À force de travail, de persévérance et d'une volonté hors norme, Charles Aznavour est devenu un monument de la chanson, et un symbole de la culture française.