Bernard Quiriny (écrivain) "Un piège irrésistible"

Et si on vous proposez, vous, de partir avec ces mondains à la découverte de l'Empire féministe Belge, vous accepteriez ?

Je pense que c'est irrésistible, il suffit d'être un peu curieux. On vous propose de partir dans un pays où plus personne n'est jamais allé depuis 40 ans et sur lequel le monde entier nourrit les fantasmes les plus fous. Comment résister ? C'est comme aller sur la Lune finalement. Après, c'est un des vrais problèmes de ce type d'invitations. Vous vous sentez immédiatement redevable de vos hôtes. Vous êtes bien accueilli. Ceux qui se sont rendus en Chine ont été bien entourés. Quand vous êtes bien reçu, c'est difficile de critiquer ouvertement et sincèrement. C'est un piège irrésistible en somme.

Vous êtes sur la liste des romanciers en lice pour le prix Renaudot. Quelle a été votre réaction ?

Je suis content, bien sûr. C'est très agréable mais ce n'est pas vraiment l'essentiel. On n'écrit pas des livres pour avoir des prix, mais ne boudons pas notre plaisir... Même si c'est secondaire par rapport à l'écriture du roman, ça reste très très agréable.

Avez-vous d'autres projets d'écriture ?

Oui, mais ils sont à l'état d'esquisse encore. Donc "Motus et bouche cousue" comme disent les Dupont et Dupond.

Quel est votre coup de cœur de la rentrée littéraire ?

Un livre étranger que j'ai adoré : "Apprendre à prier à l'heure de la technique" du Portugais Gonçalo M.Tavares aux éditions Viviane Hamy. De tous les livres que j'ai lus ces dernières semaines, c'est celui qui m'a le plus impressionné. C'est vraiment formidable.

Et en ce qui concerne la rentrée de la littérature française ?

Je n'ai encore lu que peu d'ouvrages mais j'ai aimé "Naissance d'un pont" de Maylis de Kerangal. Je dois dire que c'est admirable.