Il n'y a pas que l'asthme : réduire la pollution de l'air permettrait d'éviter jusqu'à 58 000 cas de cette maladie chaque année
La pollution de l'air est à l'origine d'un nombre considérable de maladies et de décès dans le monde chaque année. Même si elle a diminué en France depuis plusieurs décennies, notre pays n'est pas à l'abri. Elle y provoque chaque année 40 000 décès, d'après des estimations de Santé publique France, révélées dans une étude en 2021. Et si de très nombreuses études scientifiques ont prouvé le lien entre la pollution de l'air et certaines maladies, cet impact n'est pas forcément connu à l'échelle française.
C'est pour pallier ce manque de connaissances que Santé publique France a une nouvelle fois mené l'enquête, cette fois sur les maladies provoquées par la pollution de l'air chaque année dans l'Hexagone. Leurs résultats, publiés le 29 janvier 2025, ont notamment révélé que chaque année en France, des dizaines de milliers de cas d'hypertension artérielle sont attribuables à la pollution de l'air, et plus particulièrement aux PM2,5 , de minuscules particules fines qui proviennent principalement du transport. Si ces polluants atteignent la "valeur guide" de l'Organisation Mondiale de la Santé, établie à 5 μg/m3 (soit une réduction de près de 50 %), plus de 8 % des nouveaux cas d'hypertension artérielle seraient évités. Cela représente près de 58 000 cas.

En plus de l'hypertension, Santé publique France a estimé l'impact de la pollution de l'air sur 7 autres maladies chroniques. D'abord des maladies respiratoires, comme l'asthme, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO), et le cancer du poumon. Réduire les niveaux de particules fines aux valeurs guides de l'OMS pourrait permettre d'éviter, tous les ans en France, près de 30 000 cas d'asthme chez les enfants, et chez les adultes 16 000 cas de BPCO et 3 000 cas de cancer du poumon. Ensuite, cette réduction des particules fines permettrait d'éviter 7 400 AVC et 6 000 infarctus. Enfin, plus de 10 000 nouveaux cas de diabète de type 2 pourraient également être évités.
Globalement, Santé publique France estime que "l'exposition à la pollution de l'air liée aux activités humaines représente un fardeau considérable pour la santé en France". Pourtant, d'après Caroline Semaille, la directrice générale de Santé publique France, "le grand public n'a pas toujours conscience de l'impact de la pollution sur des pathologies comme le diabète, l'hypertension, ou l'AVC".