Les habitants de ces départements font plus d'AVC que dans le reste de la France, voici la carte
Tout le monde n'est pas égal face à l'accident vasculaire cérébral (AVC), qui touche plus particulièrement certaines personnes, notamment celles qui habitent dans ces départements français.
En France, une personne fait un AVC toutes les 4 minutes. Si tout le monde peut être touché, certaines catégories de personnes sont particulièrement à risque : les personnes âgées, celles qui souffrent d'hypertension artérielle ou d'obésité, qui fument, qui ne font pas de sport... et aussi les habitants de certains départements français.
C'est en tout cas ce que révèle un rapport de Santé publique France publié le 4 mars 2025. Globalement en France, plus de 122 000 adultes ont été hospitalisés pour un AVC en 2022. Le taux national est ainsi de 197 AVC pour 100 000 habitants. Mais dans certains départements français, ce taux est parfois bien plus élevé. C'est surtout le cas dans les départements et régions d'outre-mer : la Réunion a un taux d'AVC de 322 pour 100 000 habitants, et Mayotte 386. Mais aussi en métropole, dans les départements des Côtes-d'Armor (241 / 100 000), du Nord et du Pas-de-Calais (232), de Seine-Saint-Denis (220), du Lot-et-Garonne (229) et des Landes (217).

Ces "fortes disparités départementales" montrent la "nécessité d'une prévention plus efficace de l'AVC dans certains territoires et populations", estime Santé publique France. Car au-delà des différences entre les territoires, l'agence nationale rappelle aussi que "les personnes résidant dans les communes les plus défavorisées de métropole présentaient des taux beaucoup plus élevés par rapport au taux national".
D'après Santé publique France, ces "inégalités sociales et territoriales des AVC" sont en effet dues à "l'inégale répartition sur le territoire des principaux facteurs de risque d'AVC", qui sont "associés aux inégalités sociales". L'obésité, le diabète, l'hypertension artérielle ou encore la fibrillation atriale - un trouble du rythme cardiaque - sont ainsi particulièrement élevés dans les Hauts-de-France, le Grand Est et les DROM, précise l'agence. Les taux élevés d'AVC dans le Sud-Ouest et les Côtes-d'Armor pourraient aussi s'expliquer par une consommation plus élevée d'alcool, pointe l'instance, qui évoque ainsi une "prévalence plus importante des consommations élevées d'alcool dans ces territoires".
Plus globalement, le rapport révèle que le nombre d'AVC "évolue rapidement en France", notamment à cause du vieillissement de la population, au point qu'il n'a "jamais été aussi élevé". Les personnes âgées sont loin d'être les seules concernées, puisqu'une augmentation des cas d'AVC ischémiques - la forme la plus fréquente - est "observée chez les adultes de moins de 65 ans depuis une quinzaine d'années en France". Aujourd'hui, un quart des AVC ont lieu dans cette tranche d'âge.