Cancer du poumon : une "avancée majeure" réduit de 40 % le risque de récidive et de décès
Le cancer du poumon est le cancer le plus meurtrier. Il provoque chaque année en France environ 30 000 décès, et près de 2 millions dans le monde. Si des traitements - chimiothérapie et chirurgie notamment - existent depuis de nombreuses années, le cancer du poumon reste l'un de ceux avec le plus mauvais pronostic. Un nouveau traitement "a changé la donne" selon l'Institut Curie.
Il s'agit de l'immunothérapie. Cette méthode, qui permet au système immunitaire du patient d'attaquer les cellules cancéreuses, fait de plus en plus ses preuves dans le traitement de nombreux cancers, dont celui du poumon. La combinaison d'immunothérapie et de chimiothérapie avant une chirurgie est testée depuis plusieurs années auprès de patients atteints d'un cancer du poumon non à petites cellules (CPNPC), la forme la plus fréquente.

Les résultats sont sans appel : "plus de patients sont guéris et moins de patients décèdent. Sur le long terme, la combinaison d'immunothérapie avec la chimiothérapie démontre un avantage statistiquement et cliniquement significatif en terme de survie globale par rapport à la chimiothérapie seule", d'après un communiqué de l'Institut Curie. Les résultats complets de cette étude, menée notamment par des chercheurs de l'Institut Curie, ont été présentés au congrès annuel de cancérologie le 2 juin 2025, et publiés dans le New England Journal of Medicine.
Dans le détail, 5 ans après le traitement, 65 % des patients étaient en vie, contre 55 % des patients qui ont seulement eu une chimiothérapie. Un quart des patients sont même "guéris" et "ne rechutent pas" grâce à l'ajout de l'immunothérapie. C'est le "premier essai" de cette ampleur "démontrant catégoriquement" que cette méthode "améliore significativement la survie globale des patients", d'après le coordinateur de l'étude, le Pr Nicolas Girard, pneumologue et chef du département d'oncologie médicale à l'Institut Curie. Ce nouveau traitement avait déjà montré des résultats de phase 3 très prometteurs, avec "une réduction de près de 40% du risque de récidive", rappelle l'Institut Curie.
L'ajout de l'immunothérapie au traitement de base "représente une avancée majeure dans le traitement du cancer du poumon. Ce bénéfice durable et à long terme confirme l'intérêt clinique de cette nouvelle stratégie thérapeutique et un espoir pour de nombreux patients", se réjouit le Pr Girard dans le communiqué. Ce traitement est même devenu "le traitement standard" avant la chirurgie et est déjà disponible en France.