Alain Krivine, étudiant à la Sorbonne

Alain Krivine © JMB

"Lorsqu'on a appris que la grève avait été décidée à l'usine Renault Billancourt, dans un des bastions du PC, nous étions en assemblée générale à la Sorbonne. Nous l'avons immédiatement stoppée et sommes partis droit vers Billancourt. Un cortège de 2000 à 3000 étudiants traversant Paris, drapeau rouge en tête. Nous sommes arrivés dans une usine entièrement verrouillée par les dirigeants CGT et PC. Des ouvriers étaient postés aux fenêtres et sur les toits dans une atmosphère glaciale. Le PC avait dit à tout le monde que les " petits bourgeois gauchistes arrivaient ". Cela a été un peu la force et la faiblesse de 68 : cette jonction ouvriers-étudiants a été plus physique que politique à cause de la peur des grands appareils syndicaux (CGT et PC en tête) de ne pas contrôler ce mouvement qu'ils ont contribué d'ailleurs à étouffer."

 L'Internaute Magazine

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