Fondée sous le règne de Louis XIV et sous le patronage de Molière, la troupe des Comédiens-Français a vécu bien des péripéties pendant la Révolution. Passant de la tutelle des Gentilshommes de la Chambre du Roi à celle de la municipalité, elle est chassée de son théâtre (actuel Odéon) en 1793. Depuis 3 ans, la Révolution fait rage et la troupe s'est clairement divisée : les monarchistes sont emprisonnés tandis que les défenseurs de la Révolution s'installent au Théâtre-Français de la République (actuelle Comédie-Française). Le Théâtre de la République se fait le porte-parole des préoccupations politiques et morales de la Révolution : on y joue toujours Molière et Marivaux, mais on met surtout l'accent sur certains auteurs contemporains, tels Fabre d'Eglantine, Ducis ou La Martelière. Ces derniers aiment parler de la violence politique, évoquer les injustices de l'Ancien Régime (ainsi, l'affaire Calas) et saluer le patriotisme. Divertir et éduquer : l'heure est au théâtre didactique, pour ne pas dire normatif...

 

-1680 : fondation de la troupe par lettre de cachet de Louis XIV
-1689 : installation dans les locaux de la rue des Fossés-Saint-Germain (actuel Odéon)
-1718 : création "d'Oedipe" de Voltaire
-1775 : création du "Barbier de Séville" de Beaumarchais
-1784 : création tumultueuse et triomphe du "Mariage de Figaro" de Beaumarchais
 -1789 : la Comédie-Française devient le Théâtre de la Nation
 -1790-1791 : scission de la troupe entre monarchistes et révolutionnaires
-1793-1799 : les dissidents fondent le Théâtre de la République qui s'installe rue Richelieu
-1799 : la nouvelle Comédie-Française ouvre ses portes rue Richelieu sous la direction de Talma
 -1830 : bataille d'Hernani
-1900 : incendie de la Comédie-Française