Griezmann en noir : voici pourquoi sa "blackface" est taxée de racisme

Griezmann en noir : voici pourquoi sa "blackface" est taxée de racisme Antoine Griezmann a déclenché une vive polémique en postant une photo de lui déguisé en basketteur et maquillé en noir, sur Twitter. Sa blague ratée a suscité des accusations de racisme. Explications.

Habitué aux fantaisies sur Twitter, Antoine Griezmann ne s'attendait certainement pas à déclencher un flot de critiques, en postant dimanche, une photo de lui, entièrement maquillé en noir et déguisé en basketteur des années 1980 ("80's party" avait légendé le joueur). Face à certaines réactions amusées, de nombreux internautes ont réagi en jugeant la photo raciste et en s'indignant de ce cliché. "Il existe de très nombreuses manières de faire la fête dans les années 1980, mais le "blackface" n'en fait pas partie, a notamment commenté David Lammy, homme politique britannique. Je ne peux pas croire qu'en 2017 il faut sortir de son silence et clamer qu'il ne faut pas s'habiller en blackface". La journaliste Aida Touihri a également réagi en expliquant à Griezmann : "Cher Antoine Griezmann, Le Blackface: au mieux, c'est maladroit; au pire, c'est raciste. Dans tous les cas, ça se fait pas. Bref: supprime". Et bonne fête hein. D'abord incrédule face à ces réactions ("Calmos les amis, je suis fan des Harlem Globetrotters et de cette belle époque, c'est un hommage, a-t-il répondu), l'attaquant français a ensuite effacé ses tweets et publié un mot d'excuse : "Je reconnais que c'est maladroit de ma part. Si j'ai blessé certaines personnes je m'en excuse".

Si Antoine Griezmann n'était sans doute pas mal intentionné, il n'avait manifestement pas mesuré la portée historique et symbolique de son déguisement. Cette pratique de la blackface était en effet largement utilisée aux Etats-Unis, au 19e siècle, pour caricaturer les personnes noires, notamment dans des pièces de théâtre, mais s'était ensuite considérablement raréfiée, dans la foulée de l'abolition de l'esclavage et de l'essor des mouvements civiques en faveur des droits civiques des Noirs, menés notamment par Martin Luther King. Aujourd'hui, la blackface est considérée, en particulier outre-Atlantique, où ce symbole est mieux connu qu'en France, comme un acte clairement raciste. Après les excuses de Griezmann, l'incident est-il clos ? Pas certain... Ce lundi encore, la bataille fait rage entre les pourfendeurs de la "blackface" (Le Cran, Conseil représentatif des Associations noires a notamment demandé à la ministre des Sports, " de condamner fermement cet acte raciste") et les défenseurs d'Antoine Griezmann qui jugent ces réactions disproportionnées, à l'image de Pierre Ménès, le journaliste du Canal Football Club :