Les femmes sont-elles meilleures que les hommes au football ? Une étude rebat les cartes et casse les clichés

Les femmes sont-elles meilleures que les hommes au football ? Une étude rebat les cartes et casse les clichés Une chaîne de télévision suisse a mis au défi des juniors masculins de jouer dans les conditions de jeu des femmes.

Et si les juniors masculins jouaient dans les mêmes conditions que les femmes ? Ou en tout cas avec des handicaps qui les mettraient de fait dans la situation d'une équipe féminine ? C'est le défi qu'a lancé la chaîne de télévision suisse SRF, transformant un match de jeunes en une véritable expérience. Elle a organisé un match de football masculin entre les U17 de Winterthour et les U19 de Thoune, dans des conditions originales : un terrain 27 mètres plus long et 16 mètres plus large que la normale.

Le ballon pesait quant à lui 200 grammes de plus et les buts culminaient 28 centimètres plus haut qu'à l'habitude. Le but : tenter de créer des conditions de jeu équivalentes à celles que peuvent rencontrer les femmes sur des terrains et avec des équipements classiques. L'idée est basée sur une étude norvégienne, menée par l'université de Trondheim, visant à équilibrer les différences biologiques entre les sexes dans le football. Elle avance que les hommes, biologiquement plus grands et plus musclés que les femmes, disposent en effet d'avantages incontestables au niveau de la vitesse et de l'endurance.

Résultat : dans ces conditions particulières, les juniors masculins paraissent totalement essoufflés dès la mi-temps, en plus d'un football bien moins précis. Par exemple, les corners ne parviennent plus dans la surface, les passes manquent de force et les tirs s'avèrent moins précis : "Les footballeurs éprouvent des difficultés avec le ballon plus lourd, le jeu paraît ralenti et ils n'arrivent pas à bien tirer les corners", analyse Beni Giger, réalisateur de la chaîne. De leurs côtés, les gardiens de but font face à des cages trop grandes, et donc leur efficacité baisse considérablement.

A l'issue de cette drôle d'expérience, Arve Vorland Pedersen, qui en est à l'origine, l'assure : "techniquement et tactiquement, les femmes sont au niveau". Sa conclusion fait écho à la large défaite de l'équipe de Suisse face à des U15 (7-1) il y a quelques jours.

L'émission "Einstein", elle, a poussé l'analyse plus loin. Tamara Biedermann, gardienne des Young Boys, a été filmée dans un but normal puis dans un but adapté à sa morphologie. Résultat : elle est bien plus à l'aise dans le second, plus précise dans ses interventions. L'ancienne internationale suisse, Martina Moser, déplore cette injustice permanente des gardiennes de but : "Quand un homme rate sa sortie, c'est une erreur. Quand c'est une femme, c'est qu'elle est femme", lâche-t-elle. Selon elle, les filles rivalisent avec les garçons jusqu'à la puberté, ensuite les écarts physiques et la différence de formation prennent le dessus.

Quid alors d'un potentiel changement de conditions de jeu pour les femmes ? Un terrain redimensionné ou encore un ballon moins lourd pourraient permettre aux joueuses de mieux s'exprimer ballon aux pieds, tout en souffrant moins physiquement.