En savoir plus
![]() Nicolas Messner s'est rendu au Burundi en avril dernier. Il fait partie de la délégation de la Ligue d'Alsace de Judo. L'Internaute Magazine : Comment est né ce projet ? Nicolas Messner : L'idée remonte à 25 ans. Au début des années 80, le judo était déjà enseigné au Burundi grâce à la présence des Belges. Mais le club de Bujumbura était alors affilié à la Fédération Française de Judo. Celle-ci envoyait régulièrement des experts pour aider les judokas burundais à s'améliorer. L'un des experts était mon père. Il s'est rendu là-bas en 82, 84 puis 86 (là, je l'ai accompagné). En 1992, la crise a éclaté dans le pays. On est passé d'une quarantaine de ceintures noires à 4 ou 5 pratiquants. Certains étaient morts dans les massacres entre Hutus et Tutsis, d'autres avaient simplement arrêté le judo. A la fin des années 90, nous avons été recontactés par un Burundais qui travaillait à la relance du judo. Il est venu en France, à Strasbourg pendant trois mois pour recevoir une formation et la dispenser là-bas. Quand la délégation de la Ligue d'Alsace de judo est-elle retournée au Burundi ? En 2001 d'abord. Les conditions étaient difficiles, un couvre-feu était imposé dans la capitale. Puis en avril dernier, 2 autres personnes et moi-même y sommes retournées pour dispenser un stage pédagogique et technique. Enfin, en novembre, nous avons dispensé une formation plus administrative, pour que la Fédération Burundaise puisse mieux se développer. Quel est le niveau des judokas burundais ? Je suis surpris par leur bon niveau. Ils vivent dans un pays totalement isolé, encore en crise et pourtant, ils sont techniquement au point. Evidemment, ils ont régulièrement besoin d'apports pédagogiques extérieurs mais c'est tout de même étonnant. Le principal problème, c'est l'absence d'opposition. Ils ne rencontrent pas suffisamment d'athlètes de haut niveau, ils ne combattent pas face à de "vrais" compétiteurs. ![]() Actuellement, le Burundi compte trois clubs, soit 200 pratiquants, tous dans la capitale Bujumbura. La volonté de la Fédération Burundaise de judo est de créer un nouveau club par an pendant 4 ans, dont un dans une autre ville. On travaille également à un échange, à un parrainage entre la Ligue d'Alsace de judo (soutenue par la Fédération française) et la Fédération burundaise. |