Devant la possible difficulté de tenir les épreuves du triathlon dans la Seine, une solution radicale est envisagée.
À quelques semaines de l'ouverture des Jeux olympiques, la tenue des épreuves de natation en eau libre et de la nage du triathlon est toujours en suspens. Annoncée comme l'élément phare de ces Jeux de Paris 2024, la promesse de tenir ces épreuves dans la Seine bat de l'aile. En cause, la qualité des eaux du fleuve parisien, soumise aux aléas de la météo et à l'efficacité du réseau d'évacuation des eaux usées de la capitale.
La maire de Paris Anne Hidalgo avait d'ailleurs annoncé qu'elle se baignerait dans la Seine le 23 juin dernier, mais la date a finalement été repoussée à "après le 14 juillet". Pourtant, de nombreux travaux ont été mis en place afin de rendre le fleuve baignable, dont un bassin de rétention de 50 000 m3 situé au niveau de la gare d'Austerlitz. Au total, 1,4 milliard d'euros ont été injectés dans le plan d'assainissement, alors que l'arrêté interdisant la baignade dans le fleuve date de 1923.

Si la Mairie et le comité d'organisation des Jeux olympiques et paralympiques assurent que les épreuves de nage en eau libre et de natation du triathlon pourront bien se tenir les 30 et 31 juillet ainsi que les 8 et 9 août prochains, l'éventualité de fortes pluies n'est pas à écarter. Aussi, la possibilité de prévoir des jours de contingence afin de pouvoir reporter les épreuves à la manière du surf est à l'étude. Mais jusqu'ici, les organisateurs se refusent à évoquer le moindre plan B qui pourrait impliquer la tenue des épreuves dans un autre lieu. Aussi, en cas d'impossibilité de reporter le triathlon, ce dernier deviendrait… Un duathlon, c'est à dire une épreuve combinant seulement le vélo et la course à pied. La natation serait purement et simplement abandonnée. Cela fait en effet partie des possibilités évoquées par le COJOP en dernier recours, une possibilité qui n'enchante évidemment ni les athlètes ni les organisateurs.
À moins d'un mois de la cérémonie d'ouverture des Jeux, cette question de la propreté de la Seine reste au cœur des débats, et la Brésilienne championne olympique de natation en eau libre Marcela Cunha avait exhorté les organisateurs à trouver un plan B lors d'un entretien en février dernier.
Une déclaration qui avait embêté le manager des équipes de France Stéphane Lecat, "à Rio, il y a tous les jours un Maracana d'eau non traité dans la mer. Le système d'assainissement qui devait servir d'héritage n'a jamais été mis en œuvre. Sauf que je n'ai jamais entendu un athlète brésilien dire qu'il ne fallait pas nager à Copacabana parce que c'était insalubre. Ça veut dire que quand tu es champion du monde, tu es porte-parole, mais quand tu veux..."