Kévin (Top Chef 2015) : "Je n’ai pas une gueule qui plaît à tout le monde"

Kévin (Top Chef 2015) : "Je n’ai pas une gueule qui plaît à tout le monde" Au lendemain de la grande finale de Top Chef 2015, Kévin D’Andréa fait pour nous le bilan de son passage dans le concours culinaire.

Alors qu’il faisait partie des favoris de Top Chef 2015, le cuisinier Kévin D’Andréa a chuté en finale, laissant sa place au jeune Xavier Koenig. S’il accepte volontiers sa défaite dans l’émission, le candidat "bad boy" a encore du mal à digérer certaines critiques faites à son encontre par les internautes sur les réseaux sociaux.

Linternaute.com : Comment se sent-on lorsque l’on a touché la victoire du doigt ?

Kévin D’Andréa : On est forcément déçu d’arriver sur la deuxième marche du podium, mais j’en tire quand même de la joie. Il faut relativiser. Je n’ai pas à me plaindre, beaucoup aimeraient être à ma place. Xavier était très bon en finale et j’ai eu les quatre voix des chefs, ce qui est génial.

Vous aviez un sérieux concurrent face à vous.

Quand j’ai vu l’entrée de Xavier, j’ai compris qu’il était au-dessus. Je comptais quand même sur mon dessert mais j’ai l’impression qu’il a fait un flop. Je suis tombé sur le cul lorsque j’ai découvert les pourcentages [62,23% contre 37,77%, ndlr]. Xavier a eu de l’audace : chapeau l’artiste !

Selon vous, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné lors de la finale ?

"C’est facile de critiquer quand on est assis sur un canapé et devant son écran"

Je pense que j’ai voulu amener trop de subtilité dans mon menu. A l’énoncé ça paraît simple, mais dans l’assiette il y a du boulot. Le problème, c’est que les invités n’ont pas fait de travail de recherche. Tout le monde n’a pas forcément l’idée de rechercher les spécificités d’un plat. Quand on va au restaurant, c’est pour manger avant tout.

Que retenez-vous de votre passage à Top Chef 2015 ?

Grâce à l’émission, j’ai un peu mieux découvert ma cuisine. J’ai aussi gagné en assurance, car j’avais très peu confiance en moi au début de Top Chef. Les gens pensent que je suis prétentieux, mais ce n’est pas le cas.

Justement, les internautes n’ont pas été tendres avec vous…

C’est vrai, je ne pensais pas que les gens pouvaient être aussi méchants. C’est facile de critiquer quand on est assis sur un canapé et devant son écran. J’ai bien vu qu’en demi-finale, j’étais celui qui était le moins apprécié. En fait j’étais l’entre-deux. Il y avait le petit jeune et le gothique avec de l’expérience. Apparemment je n’ai pas une gueule qui plaît à tout le monde.

Vous avez regardé l’émission chaque semaine malgré votre défaite ?

Oui, mais vraiment à la légère. J’avais l’impression qu’il n’y avait que moi qui regardait et pas trois millions de téléspectateurs. En fait, je ne réalise pas encore. Les gens me reconnaissent dans la rue, mais je reste un cuisinier avant tout. Dans six mois, ce sera plus ou moins terminé tout ça.

Pensez-vous que faire intervenir le jury en cuisine était une bonne idée ?

"Florian c’est un pote, vraiment. On se voit régulièrement"

Le fait de les ramener à nos côtés était très intéressant. Ils sont enfin sortis de leur table [rires]. Finalement, c’était comme dans une vraie cuisine. Je vois ça comme un bonus pour les candidats.

Un chef vous a marqué en particulier ?

Deux en fait : Jean-François Piège et Michel Sarran. Le premier parce que sa cuisine est fabuleuse et le deuxième parce qu’il est humain et très gentil.

Parlons un peu de Florian. Etes-vous toujours en froid après la "guerre des restos" ?

Vous savez, il y a parfois des coups de sang en cuisine. Je vois ça comme le sport : quand quelqu’un fait une faute sur un terrain, ça gueule. Mais quand la compétition est terminée, on reprend une vie normale. Apparemment ce n'est pas compris par tout le monde. Florian c’est un pote, vraiment. On se voit régulièrement.

Un mot sur vos projets ?

Désolé, je ne peux vraiment pas en parler pour le moment…

Animer une émission de cuisine pourrait vous tenter ?

Bien sûr ! J’aimerais bien un programme atypique où l’on va à la rencontre des gens, des producteurs. J’aimerais bien faire comprendre qu’on n’est pas obligé d’être gros et alcoolique pour faire ce métier. La cuisine est accessible à tout le monde.

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