Sécurité des aéroports : quel a été le point faible de l'aéroport d'Istanbul ?

La Rédaction

Sécurité des aéroports : quel a été le point faible de l'aéroport d'Istanbul ? SECURITE - ATATÜRK ATTENTAT - Trois attaques simultanées ont eu lieu mardi 28 juin à l'aéroport Atatürk d'Istanbul en Turquie, l'un des aéroports les mieux sécurisés du monde. Qu'en est-il de la sécurité dans les aéroports ?

[Mis à jour mercredi 29 juin 2016 à 11h56] Mardi 28 juin 2016, trois kamikazes sont arrivés en taxi à l'aéroport Atatürk d'Istanbul, l'un des aéroports les mieux sécurisés du monde, notamment depuis les attentats qui avaient frappé Ankara en février dernier. Les trois hommes sont parvenus à passer les premiers contrôles de sécurité qui se trouvent à l'entrée de l'aéroport, au niveau des halls des départs comme des arrivées. Un dispositif que l'on ne retrouve pas dans la plupart des grands aéroports du monde. Il permet, en théorie, de détecter les explosifs. Tous les bagages et tous les visiteurs y sont soumis à des détecteurs de métaux et à un premier screening avant même l'entrée dans l'aéroport. Une fois à l'intérieur des équipes cynophiles permettent de poursuivre cette surveillance.

Lourdement armés de kalachnikov et de ceintures d'explosifs, les trois kamikazes se sont retrouvés dans la zone d'enregistrement de l'aéroport. Au moins, l'un des hommes aurait réussi à passer ce premier contrôles. Après avoir ouvert le feu sur la foule, les trois hommes se sont fait exploser : au rez-de-chaussée, au premier étage et à l'extérieur de l'aéroport près de la sortie. Comment ces hommes sont-ils parvenus à passer outre les contrôles et ce système plus contraignant que ceux que l'on peut trouver dans les aéroports français ? Ali Onaner, ministre-conseiller à l'ambassade de Turquie en France a déclaré à la chaîne d'informations en continue BFMTV : "les contrôles de sécurité sont faits à l'entrée du terminal à l'aéroport d'Atatürk. La sécurité à 100% n'existe malheureusement pas."

Les contrôles à l'entrée de l'aéroport d'Atatürk sur une photographie prise en mars 2011 ©  Ints Vikmanis - 123RF

Depuis les attentats du 11 septembre, la sécurité des aéroports s'est intensifiée : interdiction d'amener des liquides en cabine, screenings, scanners corporels... D'autres aéroports comme celui de Zaventem en Belgique ou celui d'Atatürk, contrôlent systématiquement les voitures aux abords de l'aéroport. Pourtant ces mesures rigoureuses et systématiques n'ont pas permis d'empêcher les attentats d'hier.

Au lendemain de cet attentat, des aéroports comme celui de New York ont annoncé qu'ils allaient encore intensifier leur sécurité dans et aux abords des bâtiments. Aéroports de Paris qui avait déjà renforcé sa sécurité en février après l'attentat de Zaventem en Belgique avec la présence de militaires de l'opération Sentinelle et une densification du profiling des visiteurs pourrait également annoncer de nouvelles mesures. Les contrôles sont actuellement renforcés et les aéroports parisiens sont actuellement au niveau le plus élevé.

Sécuriser un aéroport : un casse tête d'experts

La sécurité des aéroports reste un sujet particulièrement compliqué. Chaque nouvelle mesure de sécurité mise en place induit un temps d'attente supérieur pour les passagers. Dans certains aéroports américains, le relevé d'empreintes des dix doigts et la prise d'une photo d'identité ont allongés les temps de débarquement. De même pour les contrôles des bagages cabines ou des chaussures de l'ensemble des passagers avant l'embarquement.

L'allongement des temps d'attente ne constitue pas seulement un problème de qualité de service. Les files d'attente peuvent devenir des softs targets, des cibles faciles, pour un éventuel attaquant. Elles doivent donc être prises en compte en tant que telles. Pour les experts, il s'agit donc de jongler avec ces impératifs. Certains aéroports comme celui de Ben Gurion à Tel Aviv sont parvenus à assurer la sécurité du lieu en débutant les contrôles à une dizaine de kilomètres de là. Plusieurs entretiens personnels sont mis en place avant même l'entrée dans l'aéroport. Une procédure contraignante pour les usagers et difficilement applicable à des aéroports comme celui d'Istanbul qui accueille chaque année plus de 60 millions de passagers.

Les aéroports des cibles symboliques

Pourquoi les terroristes de Daesh s'en prennent aux aéroports comme ce fut le cas en Belgique ? Ces lieux pourtant particulièrement sécurisés sont des cibles privilégiées. Ils permettent potentiellement de toucher des ressortissants étrangers et de donner aux actions terroristes une ampleur internationale. Chaque nouvel attentat dans un aéroport à des répercussions dans ceux du monde entier. De nouvelles mesures sont prises offrant un écho important à ces actions.

Vidéo : Attentat d'Istanbul : les images des explosions dévoilées sur Twitter (VIDEO)

"Attentat d'Istanbul : les images des explosions dévoilées sur Twitter (VIDEO)"