On estime que 1,8 millions de tonnes de déchets électroniques sont jetées chaque
année en France. Chacun d'entre nous en "produit" ainsi 14 kg par an, soit 4 %
du volume des déchets totaux. Un chiffre qui devrait doubler d'ici 12 ans, tant
la durée de vie des appareils se raccourcit : un ordinateur est renouvelé tous
les 4 ans environ, et un téléphone portable ne dure pas plus de 2 ans.
Dans 4 kg de déchets électriques
et électroniques, il y a...
1/7 de téléviseur |
1/2 imprimante |
1 magnétoscope |
8 téléphones |
40 téléphones portables |
Source : Stena Metall Group |
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Des déchets dangereux
Or, les modes d'élimination ne sont pas adaptés pour ces produits qui contiennent
encore des substances dangereuses. Aujourd'hui, seuls 2 kg par an et par
habitant sont collectés séparément. La plupart de ces déchets sont enfouis ou
incinérés dans aucune forme de prétraitement - quand ils ne sont pas exportés
illégalement vers l'Asie ou l'Afrique.
Mis en décharge, ces polluants s'infiltrent dans l'eau et dans le sol, et contaminent
l'environnement. Incinérés, certains produits toxiques peuvent se retrouver dans
les cendres et se déposer aux alentours.
Objectif : 70 % de recyclage
Deux directives européennes ont donc été votées pour pallier à ce vide. La
première impose une élimination des substances polluantes lorsqu'il est possible
de les remplacer, et la deuxième vise à récupérer et retraiter les déchets électroniques.
L'objectif fixé est de 4 kg par personne et par an pour le 31 décembre
2006.
En France, la directive est applicable depuis le 15 novembre dernier. Quatre
"éco-organismes" ont été agréées par les pouvoirs publics pour s'occuper de cette
filière : Ecologic, Eco-systemes, ERP et Recyclum. "Nous sommes déjà capables
de traiter 170 000 tonnes de déchets" explique Véronique Poirier, d'Eco-systèmes,
ce qui correspond aux recommandations de la Commission européenne. 50 à 80% du
poids des appareils doit ainsi être recyclé.