Poutine en nuisette : le peintre se réfugie en France
Il a osé. Vladimir Poutine, en nuisette grise et rose, glisse ses doigts dans la chevelure ténébreuse de Dmitri Medvedev, vêtu d'un simple soutien-gorge bleu assorti à sa petite culotte. C'est l'œuvre du peintre Konstantin Altounine, artiste russe désormais dans le collimateur du président et de son adjoint. Le tableau était exposé au musée de Saint-Pétersbourg, inauguré le 15 août, avant d'être saisi par la police russe. Selon le fondateur du musée, les policiers seraient rentrés, armés de kalachnikovs, avant de s'emparer du tableau et de prononcer la fermeture de l'établissement.
Une réaction loin d'être surprenante. Deux mois après l'adoption de la loi contre la "propagande" homosexuelle, Altounine est accusé "d'extrémisme" par les autorités. Dans un esprit provocateur, l'artiste ne s'est pas arrêté là : il a dépeint l'auteur du texte, le député Vitali Milonov devant un drapeau arc-en-ciel. Celui-ci, loin d'apprécier la référence, a déclaré aux médias russes être dégouté d'avoir été représenté "avec un drapeau brandi par des pervers et des sodomites séropositifs". Milanov affirme avoir "sauvé" l'administration du musée de ceux qui voulaient "leur casser la gueule", en saisissant les tableaux.
Le directeur de la galerie a expliqué que l'artiste a quitté le pays, direction la France, de peur de devoir "dessiner sur les murs d'une cellule".
EN VIDÉO - En Russie, Vladimir Poutine est parvenu a museler l'opposition.