DSK : la facture de l'affaire Diallo
L'accord financier passé entre Dominique Straus-Kahn et Nafissatou Diallo pour mettre un terme au volet civil de l'affaire est estimé à 1,5 million d'euros. C'est le Journal du Dimanche qui révèle le montant du chèque, pourtant confidentiel, fait par l'ancien directeur du FMI à la femme de ménage du Sofitel qui l'accusait d'agression sexuelle. Le journal évoque des "confirmations" dans "l'entourage de DSK" pour appuyer ses propres informations. Si la somme n'est pas négligeable, on est malgré tout assez loin des 6 millions de dollars avancés jusque-là dans les médias.
Les avocats de DSK ont-ils réussi à convaincre ceux de Nafissatou Diallo ? Toujours d'après le Journal du Dimanche, les avocats de la femme de chambre auraient encaissé 30 % du chèque, soit près de 400 000 dollars. Difficile d'avancer des hypothèses sur la signification du montant de l'accord tenu secret, mais à l'évidence, le rapport de force entre les deux partis n'est pas aussi clairement à l'avantage de Nafissatou Diallo qu'initialement annoncé. Quoi qu'il en soit, cet accord oblige DSK a débourser de nouveau une somme conséquente, qui s'ajoute à une longue liste de factures depuis le début de l'affaire, devenue un gouffre financier pour l'ancien directeur du FMI.
En fin de compte, ce 1,5 million de dollars ne représente selon nos estimations qu'un petit quart de la facture totale dont a dû s'acquitter DSK dans l'affaire Diallo.
Dans le détail, il faut avant tout comptabiliser les frais d'avocats engagés par Dominique Strass-Kahn pour assurer sa défense. Les honoraires des deux pontes du barreau, William Taylor et Benjamin Brafman, ont été estimés par la presse américaine à une somme comprise entre 1 et 2 millions de dollars. Pour tirer d'affaire l'économiste français pendant la procédure civile, les deux avocats se sont également entourés de deux autres ténors, Amit P. Mehta et Hugh Campbell, ce qui aurait doublé la note initiale. Si l'on rajoute les honoraires des avocats français proche de DSK Frédérique Baulieu, Richard Malka et Henri Leclerc, on peut estimer les coûts associés aux frais de la défense à près de 4 millions de dollars.
La facture s'alourdit encore lorsque l'on ajoute tous les frais annexes engagés par les avocats (détectives privés pour au moins 500 000 dollars, lobbying et agences de communication) et par DSK lui-même afin de sortir du bourbier judiciaire autant que faire se peut. Ainsi, l'ancien directeur du FMI a dû s'acquitter de 100 000 dollars pour le prêt accordé par son "garant de caution juridique", Ira Judelson, qui a versé à la justice américaine 1 million de dollars de caution et un dépôt de garanti de 5 millions de dollars. Une procédure qui a permis à DSK de passer les semaines de son procès hors de prison, dans un appartement puis dans une somptueuse maison située dans Manhattan. Coût total du loyer pendant cette période : 180 000 dollars.
A cela s'ajoutent encore les frais liés aux conditions de résidence en liberté conditionnelle, qui ont obligé DSK à prendre en charge le coût des mesures de sécurité encadrant sa surveillance, estimé à 600 000 dollars pour les 3 mois de procédure.
Au total, la facture globale s'élève à près de 7 millions de dollars. Le chèque d'un montant estimé à 1,5 million de dollars fait à Nafissatou Diallo apparaît à l'aune de ce calcul très relatif.
EN VIDEO : Un accord financier entre Dominique Strauss-Kahn et Nafissatou Diallo a mis un terme au volet civil de l'affaire. Le montant du chèque, confidentiel, a été estimé à 1,5 million d'euros, dont 30 % reversés aux avocats de la plaignante.