Laurent Blanc doit-il se passer de Nasri ?

Laurent Blanc doit-il se passer de Nasri ? La défaite des Bleus en quart de finale de l'Euro 2012 laisse un goût amer aux supporters français. L'attitude de certains joueurs est la cible des critiques.

La défaite contre l'Espagne, équipe championne du monde et championne d'Europe en titres, en quarts de finale de l'Euro était plutôt attendue. Pourquoi alors ce climat délétère autour des Bleus ? Pourquoi tant de déception et de critiques ? Tout simplement parce que ce que les supporters attendent de leur équipe, ce n'est pas nécessairement la victoire à tout prix, mais l'engagement total des joueurs, surtout dans une compétition majeure. Laurent Blanc l'a sans doute compris : l'attitude de certains Bleus n'a pas été à la hauteur des enjeux. La plupart des joueurs ont déclaré avoir "fait un bon Euro", ou encore qu'ils étaient satisfaits de leur parcours puisque l'objectif des quarts de finale était atteint.

Un affront pour beaucoup de commentateurs qui mettent en avant le décalage entre ce comportement laxiste d'écoliers contents de partir en vacances et la déception, bien naturelle, de tous les supporters. Et comme souvent dans ce genre de circonstances, c'est sur un joueur que se cristallisent la grande majorité des reproches : Samir Nasri. Parce qu'il était très attendu sur le terrain et qu'il n'a pas montré qu'il pouvait prendre les rênes de l'animation offensive. Parce qu'il a été prompt à inviter la presse à "fermer sa g..." lorsqu'il a marqué contre l'Angleterre, comme un enfant vexé et colérique. Mais aussi parce qu'il n'accepte pas les reproches de ses coéquipiers et de son coach. Enfin, parce qu'il a insulté copieusement un journaliste de l'AFP devant ses confrères.

Ce serait une erreur de faire de Nasri le bouc émissaire de cet Euro. Il est devenu malgré lui l'incarnation de l'attitude nonchalante et suffisante que l'on espérait tous disparue depuis 2010. Mais le mal est bien réel. Ménez, M'Vila sont aussi dans l'oeil du cyclone pour des mauvais gestes et des caprices envers le staff et leurs coéquipiers. Laurent Blanc doit-il se passer de ces éléments perturbateurs à l'ego plus développé que l'esprit d'équipe, quitte à perdre quelques talents ? Et si Nasri avait joué son dernier match avec les Bleus ? Après tout, Aimé Jacquet s'était bien passé de David Ginola et d'Eric Cantona pour guider l'équipe de France à la victoire en 1998... Le sélectionneur devra faire ce choix : soit privilégier les compétences sportives, soit appeler des joueurs peut-être moins forts, mais irréprochables, exemplaires et ultramotivés. Encore faudrait-il pour cela qu'il accepte de rester à la tête des Bleus...