Affaire du Carlton : de quoi est soupçonné DSK ?

Affaire du Carlton : de quoi est soupçonné DSK ? Dominique Strauss-Kahn a été mis en examen pour "complicité de proxénétisme" et "recel d'abus de bien sociaux" dans l'affaire du Carlton. Mais que lui reproche-t-on exactement ? Le point en 3 questions.

 

Qu'est-ce que l'affaire du Carlton ?

Début 2011, la police judiciaire de Lille commence à enquêter sur un possible réseau de prostitution basé dans plusieurs hôtels de la ville et notamment le Carlton. La complicité de certains dirigeants de la PJ n'est pas écartée. Plusieurs portables sont alors mis sur écoutes dont celui de René Kojfer, chargé des relations publiques du Carlton. L'homme est déjà connu comme un informateur de la police lilloise. Son carnet d'adresses et son entregent sont connus dans toute la ville. C'est aussi un ami de Dominique Alderweireld, "alias Dodo la Saumure", un proxénète belge. Ce dernier est propriétaire de plusieurs maisons closes en Belgique, où la prostitution est tolérée. Mais il fait déjà l'objet d'une enquête de la police belge pour avoir exploité des mineures sans papiers lors de parties fines en France et en Belgique. Sa compagne, Béatrice Legrain, ancienne prostituée, est aussi arrêtée, ainsi que deux de ses associés : Jean-Jacques Martin et Guy Deroullers.


En France, une information judiciaire est ouverte en mars 2011 pour proxénétisme aggravé en bande organisée, association de malfaiteurs et blanchiment d'argent. Rapidement, des cadres du Carlton sont mis en examen : René Kojfer mais aussi le directeur Françis Henrion et le propriétaire de l'hôtel Hervé Franchois.

 

Que vient faire DSK dans cette affaire ?

Au fur et à mesure que l'enquête sur le réseau du Carlton avance à Lille, plusieurs notables de la ville, gravitant autour de ce réseau, sont à leur tour mis en examen : David Roquet, directeur d'une filiale du groupe Eiffage, Fabrice Paszkowski, gérant d'une société de matériel médical et Jean-Christophe Lagarde, commissaire divisionnaire, ponte de la police du Nord. Ils seraient les organisateurs de plusieurs parties fines à Lille, Paris et à Washington, aux Etats-Unis.

C'est ici que l'affaire se rapproche de Dominique Strauss-Kahn. Militant socialiste, Fabrice Paszkowski est un ami de celui qui est encore à l'époque le directeur du FMI. Les deux hommes ont échangé des SMS suffisamment explicites pour faire un lien avec les soirées libertines ("J'emmène une petite faire les boîtes de Vienne. Ça te dit de venir avec une demoiselle ?", "Veux-tu, peux-tu, venir découvrir une magnifique boîte coquine à Madrid avec moi et du matériel ?"...).

 

 

Que reproche-t-on à DSK ?

Plusieurs prostituées ont par ailleurs témoigné de la véracité de ces soirées et de leurs participants. "Mounia R." parle d'une soirée à l'hôtel Murano à Paris, en présence de DSK. Elle aurait été recrutée par un avocat, Emmanuel Riglaire, mis en examen en octobre 2011. Une prostituée belge, "Jade", confirme aussi avoir eu des relations tarifées avec les gérants du Carlton. Elle évoque surtout un voyage à Washington avec Lagarde et Paszkowski où elle aurait rencontré DSK et eu des relations avec le directeur d FMI. Trois autres voyages aux Etats-Unis ont été dénombrés, dans les jours qui ont précédé l'arrestation de DSK dans l'affaire du Sofitel. La filiale d'Eiffage, par l'entremise de David Roquet, aurait financé ces voyages avec l'aide de Paszkowski et de son ex-femme, Virginie Dufour, elle aussi mise en examen.

Les enquêteurs estiment aujourd'hui que DSK pourrait avoir été informé du caractère tarifé des prestations sexuelles "offertes" lors de ces soirées, mais aussi de leur financement. Ce qui explique sa mise en examen pour "complicité de proxénétisme" et "recel d'abus de bien sociaux".

 

En vidéo : DSK sort de sa garde-à-vue "confiant"

"LA CHUTE DE DSK : DSK en garde-à-vue dans l'affaire du carlton"

 

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