Budget 2014 : éducation, emploi, santé... Les grandes lignes à retenir

Le Budget 2014 vient d'être présenté par le gouvernement qui évoque un effort "sans précédent" pour maintenir les déficits. Les grandes lignes.

Le gouvernement, sans doute sensible au "ras-le-bol fiscal", a décidé en 2014 de respecter un ratio de "80-20" dans son budget. Ainsi, 80 % des efforts que devra faire la France l'année prochaine viendra des économies réalisées par l'Etat quand 20 % concerneront (encore) les hausses d'impôts. En chiffres, cela représente 15 milliards d'euros d'économies d'un côté et 3 milliards de hausse des prélèvements de l'autre. Objectif de ce nouveau budget : atteindre la barre des 3 % du déficit public en 2015 avec une croissance inférieure à 1 %. S'il est atteint, cet objectif n'empêchera pas la dette d'atteindre un niveau record de 95,1 % du PIB.

Sur les 15 milliards d'économies annoncées, 9 concernent directement le train de vie de l'Etat. La chasse au gaspillage sera menée dans les dépenses de fonctionnement (un tiers des économies) et les opérateurs de l'Etat tels Météo France seront moins bien servis (un tiers des économies). Enfin, les collectivités locales devront aussi se serrer la ceinture (un tiers des économies). Pour respecter l'engagement d'augmenter les effectifs dans l'Education, la Justice et la Police tout en stabilisant la masse salariale de l'Etat (81 milliards en 2014 contre 80,6 en 2013), 13 123 postes seront supprimés dans les ministères non prioritaires. Une baisse de 2 % est aussi programmée dans les dépenses de fonctionnement des ministères en eux-mêmes. Voici les grandes lignes de ce budget.

Budget Education. Priorité affichée de la majorité, l'Education va bénéficier d'un régime spécial en 2014. Le budget de l'Éducation nationale est ainsi l'un des seuls en progression avec 46,4 milliards d'euros en 2014 (64,9 milliards avec les pensions et le programme d'investissements d'avenir). Celui de l'Enseignement supérieur est stable avec 25,77 milliards d'euros (31,4 milliards d'euros si l'on ajoute les pensions). Le recrutement de 8 000 postes en plus est notamment acté dans le budget.

Budget Emploi. 11 milliards d'euros seront consacrés à la mission "emploi" l'an prochain, ce qui correspond à une hausse de 900 millions par rapport à 2013. Les emplois d'avenir et des contrats de génération absorberont une grande partie de ces nouveaux crédits. Dans le même temps, une baisse des dépenses de 300 millions d'euros est programmée pour l'Assurance chômage. Il s'agira de renégocier la convention de l'Etat avec l'Unedic.

Budget Santé. 5,8 milliards d'euros d'économies sont programmées sur la dépense sociale. L'assurance maladie sera particulièrement mise à contribution pour réaliser des économies. 2,9 milliards d'euros devront être sauvegardés par rapport au précédent budget. Les dépenses de santé, elles, vont augmenter de 2,4 % en 2014, la prévision de hausse la plus mesurée depuis 1998. Les mesures seront annoncées dans le détail avec le budget de la Sécurité sociale à venir, mais les déremboursements de médicaments et les modifications de tarifs dans certaines spécialités ou dans les hôpitaux sont à prévoir.

Une économie de 500 millions d'euros est aussi prévue sur les frais de gestion des caisses de Sécurité sociale.

Budget Retraites. 300 milliards d'euros seront consacrés aux retraites en 2014, soit une économie de 1,9 milliard d'euros. L'accord des partenaires sociaux sur les retraites complémentaires et la réforme des retraites à venir devraient contribuer à cet objectif.

Budget Famille. La réforme de la politique familiale annoncée en juin va se faire sentir dans le budget 2014, permettant une économie de 200 millions d'euros sur les prestations familiales.

Budget Agriculture. Parmi les secteurs les plus touchés par les économies, l'Agriculture figure en bonne place. Son budget 2014 devrait atteindre 2,9 milliards d'euros (hors pension) soit une nouvelle baisse de 7 %.

Budget Culture et Communication. Derrière l'Agriculture, la Culture et la Communication sont elles aussi mises à contribution. Le budget 2014 est en baisse de 2 % par rapport à 2013. Les aides à la presse et l'audiovisuel public sont visées tout comme l'argent versé par l'Etat aux grands établissements culturels. Seuls le spectacle vivant et les arts plastiques sont en hausse (+1,3 % et +6 %).

EN VIDÉO - Le projet de budget pour 2014 était au centre du Conseil des ministres mercredi 25 septembre à l'Elysée.