Municipale 2014 : principaux résultats et grandes tendances [SYNTHESE]

Municipale 2014 : principaux résultats et grandes tendances [SYNTHESE] Les résultats des élections municipales sont tombés. La droite s'impose avec 45,91 % en moyenne. La gauche enregistre 40,57 % des suffrages et perd 155 villes.

[Mis à jour le 31 mars 2014 à 15h56] Une défaite cinglante de la gauche, qui perd 155 ville de plus de 9000 habitants selon les propos de Manuel Valls lui-même, mais évite tout de même l'humiliation dans certaines villes clés. Une victoire très nette de la droite, bien que sans doute moins massive que prévue. Voici le premier constat du 2eme tour de cette élection municipale. La droite est créditée 45,91 % des suffrages et la gauche d'environ 40,57 % à l'échelle nationale. La synthèse.

A Paris, Hidalgo ; à Marseille, Gaudin

A Paris, la candidate PS Anne Hidalgo a remporté le second tour par 53,33 % contre 44,06 % pour les listes de droite (résultat définitif). Sa rivale Nathalie Kosciusko-Morizet a perdu l'élection à l'échelle de la ville, mais aussi dans le 14e arrondissement, avec 2000 voix de retard sur la socialiste Carine Petit malgré une très forte participation (64%). Anne Hidalgo a aussi échoué à s'imposer dans le 15e arrondissement face à Philippe Goujon. Au final, la gauche l'emporte dans 11 arrondissements contre 9 à la droite. A Marseille, Jean-Claude Gaudin est en tête avec 42,39 % contre 31,09 % à Patrick Mennucci et 26,5 % au frontiste Stéphane Ravier (résultats définitifs). Le candidat du FN parvient à faire tomber cependant le 7e secteur de la capitale des Bouches-du-Rhône avec 32,9 % contre 27,8 % pour UMP.

Le FN prend deux grandes villes

Outre le 7e secteur de Marseille tombé entre les mains du FN, le candidat soutenu par le Rassemblement bleu marine Robert Ménard est élu à Béziers avec 46,98 % (chiffre définitif). Fréjus bascule aussi au FN : David Rachline obtient 45,55 % des suffrages. En revanche, c'est le candidat UMP qui s'impose à Perpignan face à Louis Aliot par 55,10 % contre 44,89 %. De même à Avignon, où le FN ne réussit pas son pari (son candidat, Philippe Lottiaux obtient 35,02 % contre 47,47 % au PS de Cécile Helle) et à Forbach où Florian Philippot est perdant. Le bras droit de Marine Le Pen obtient 35,17 % des suffrages contre 47,73 % pour le PS Laurent Kalinowski. A Saint-Gilles, Gilbert Collard est lui aussi vaincu de 200 voix. En tout, l'extrême droite s'impose dans 15 villes (en comptant les trois communes remportées par la Ligue du Sud). Des villes qui seront, en 2015, aux départementales, autant de cantons à prendre.

Les villes qui basculent à droite

Toulouse est la principale ville socialiste qui bascule à droite. Tandis que Pierre Cohen avait gagné la ville de justesse en 2008, il perd cette fois l'élection face à Jean-Luc Moudenc, élu avec 52,06 % des voix contre 47,93 % (résultat définitif). A Angers, l'UMP Christophe Béchu s'impose avec 54,36 % des suffrages contre le maire sortant PS Frédéric Béatse. A Reims, le candidat de droite Arnaud Robinet reprend une ville qui avait basculé à droite en 2008 de justesse. Il l'emporte avec 46,19% des voix contre 42,75% la maire sortante Adeline Hazan. A Quimper, la municipalité bascule à droite. Bernard Poignant, l'un des conseillers les plus proches de François Hollande, est désavoué dans sa ville avec 43,35 % contre 56,65 % pour l'UMP Jolivet.
A Saint-Etienne, l'UMP Gaël Perdriau bat le maire PS sortant Maurice Vincent par 47,5 % contre 40,5 %. Autre prise importante de la droite : Amiens. La capitale de la Picardie et ancien fief de Gilles de Robien est reprise par Brigitte Fouré, la candidate UDI-UMP. A Belfort, sur les terres historiques du chevènementisme, c'est aussi l'UMP qui s'impose avec 47,39 % pour Damien Meslot contre 31,96 % pour le PS Etienne Butzbach. Laval, que l'actuel ministre Guillaume Garrot avait pris à la droite en 2008, est aussi perdue par le PS, le centriste François Zocchetto est élu maire (51,57 %). Tours bascule aussi à droite : Jean Germain est vaincu de près de 10 points par le candidat UMP Serge Babary. Tout comme Limoges alors qu'elle était tenue depuis 1912 par la gauche. Le candidat UDI-UMP Emile Lombertie obtient 45,07 % des suffrages et est élu contre le socialiste Alain Rodet à 43,82 %. Le FN obtient 11,11 %. Christian Estrosi est, comme prévu, intouchable à Nice qui reste à droite malgré une quadrangulaire. Il s'impose avec 48,61% des voix.

"Municipales: déroute des socialistes, remaniement dès ce lundi?"

Les villes sauvées par le PS

Les chiffres définitifs sont tombés : Lyon reste à gauche. Les listes PS-EELV menées par Gérard Collomb recueillent 50,64% des voix, contre 34,24% au candidat UMP-UDI Michel Havard. Le PS garde six arrondissements, la droite deux et le Front de gauche l'emporte dans le 1e arrondissement. Johanna Rolland, dauphine désignée de Jean-Marc Ayrault à Nantes s'impose largement avec 56,21% des suffrages. La socialiste Martine Aubry est largement réélue à Lille malgré une triangulaire. Elle obtient 52,06 % des suffrages au second tour contre 29,71 % à l'UMP Jean-René Lecerf et 18,22 % au FN Eric Dillies. François Rebsamen s'impose très largement à Dijon. Les résultats étaient très serrés à Metz, où le socialiste Dominique Gros garde finalement sa mairie pour moins de 800 voix . Au Mans, le socialiste Jean-Claude Boulard garde son fief avec 45,7 % contre l'UMP à 42,5 %.

A Strasbourg, Roland Ries conserve son siège avec (46,69 %) devant l'UMP Fabienne Keller à 45,02 % (FN à 8 %). A Rennes, la candidate socialiste Nathalie Appéré est élue avec 55,83 % des suffrages. Clermont-Ferrand demeure également à gauche : Olivier Bianchi succède à Serge Godard avec 47,82% des voix. Rouen est aussi sauvée pour les socialistes. Yvon Robert, le successeur de Valérie Fourneyron obtient 46,80 % des voix contre 41,48 % pour l'UMP.

Montpellier n'est pas à proprement parler une ville sauvée par le PS. C'est le dissident de gauche Philippe Saurel qui s'impose face au candidat officiel du PS Jean-Pierre Moure avec 37,27% des voix. Ancien adjoint, il était soutenu par la maire sortante Hélène Mandroux. C'est aussi le cas de Grenoble qui reste à gauche, mais sans le PS. Après le socialiste Michel Destot, la ville iséroise passe du côté écologiste avec 40,02 % pour le candidat EELV Eric Piolle contre 27,45 % pour le candidat divers gauche Jérôme Safar. Ce dernier avait perdu son investiture socialiste après le premier tour et son refus de fusionner avec la liste écologiste.

Bayrou gagnant à Pau

Parmi les résultats notables, l'excellent score de François Bayrou (MoDem) à Pau qui remporte la mairie avec 62,95 % des suffrages. Un autre maire MoDem, Michel Veunac, est élu à Biarritz avec 51,63 % des voix. "Nous qui sommes les élus des villes, nous avons la charge de répondre au plus près à une crise qui dépasse de très loin les frontières de notre ville", a déclaré le leader centriste à Pau dans la soirée.

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Des résultats en plusieurs vagues

Les résultats des élections municipales étaient attendus à 20 heures, heure légale ce dimanche dans toute la France. Mais il convient de distinguer deux voire trois vagues de résultat de l'élection municipale 2014. A 20 heures d'abord, des estimations ont été livrées par les instituts de sondages pour les grandes tendances nationales et dans les petites villes et villes moyennes, où les bureau de vote ont fermé à 18 ou 19 heures selon les cas. Vient ensuite une seconde vague de résultats, plus étalée celle là, après 20 heures. Les instituts réitèrent alors leurs estimations, mais pour des villes de plus grande taille cette fois, où les dépouillements ont commencé plus tardivement. Troisième vague enfin, qui aura commencé à 20 heures mais s'étalera jusqu'au bout de la nuit : les résultats définitifs, validés par le ministère de l'Intérieur, tombent au fil de l'eau pour chaque commune

Comment sont calculées les estimations des sondeurs ? Les secrets de fabrication des sondages sont jalousement gardés secrets par les instituts. Mais il semblerait que la grande majorité ait écarté les sondages dits "sortie des urnes", qui consistaient à interroger des électeurs tout au long de la journée à la sortie des bureau de votes. La méthode impliquait trop de biais et a été progressivement abandonnée. Pour éviter, ou au mieux limiter les fuites, les instituts se s'étaient en outre engagés auprès de la commission des sondages à ne pas réaliser de sondages "sortie des urnes". Lorsqu'à 20 heures, les premiers chiffres des élections municipales sont tombés, il s'agissait donc d'estimations obtenues grâce à des sondages réalisés lors des dépouillements eux-mêmes. 

Les déclarations des leaders politiques

Côté majorité, on assure avoir compris les raisons de ce revers. Pour le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, "le message des français est clair" et "le président tirera les enseignements de ce scrutin". Manuel Valls estime que les résultats montrent "une défiance à l'égard de l'action publique". Le président de l'UMP, Jean-François Copé, a évoqué une "vague bleue" a propos de la centaine de villes reprises par la droite. Marine Le Pen s'est félicitée d'une "nouvelle étape pour le Front national". 

Un remaniement en vue ?

C'est désormais l'hypothèse la plus probable pour François Hollande après la déroute de la gauche lors de ces élections municipales. Plusieurs leaders du PS, à l'instar d'Anne Hidalgo, de Gérard Collomb ou de Claude Bartolone ont appelé à un changement d'équipe. Ce matin, le président de la République s'est entretenu pendant deux heures avec le Premier ministre Jean-Marc Ayrault. Pendant ce temps, des rumeurs sur le nom du futur locataire de Matignon circulent : Manuel Valls, Laurent Fabius, Martine Aubry, Claude Bartolone... Selon une information d'iTélé, le ministre de la Défense Jean-Yves Le Drian aurait refusé le poste.

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