L'homosexualité est parfaitement naturelle : 450 espèces animales concernées !

L'homosexualité est parfaitement naturelle : 450 espèces animales concernées ! Les progrès de l'éthologie nous permettent de constater, chaque jour davantage, que l'homosexualité est courante dans le monde animal. Au moins 450 espèces sont concernées.

Les animaux ont-ils des comportements homosexuels ? La science l'affirme depuis de longues années et les avancées de l'éthologie (l'étude des comportements animaliers) permettent d'être de plus en plus précis: oui, l'homosexualité est une pratique tout à fait courante dans le monde animal. Au sein d'au moins 450 espèces de vertébrés, les individus du même genre ont des rapports sexuels et érotiques. Ainsi, selon un ouvrage écrit par le biologiste Thierry Lodé, "La Biodiversité amoureuse", il n'est pas rare d'observer des comportements bisexuels chez de nombreux mammifères : le putois, le lion, ou nombreuses espèces de singe, comme le bonobo, célèbre pour sa sexualité expansive.

Les éthologues savent depuis longtemps que les dauphins ont des relations homosexuelles, comme les zèbres, les éléphants de mer, ou les caméléons, pour ne parler que des espèces dont les ébats sont régulièrement observés dans les parcs zoologiques. En réalité, des dizaines d'espèces ont une sexualité bien plus large que celle constituée de simples rapports hétérosexuels. L'homosexualité n'est d'ailleurs pas du tout exclusive aux seuls mammifères, elle existe chez les reptiles et encore plus particulièrement chez les oiseaux. Pour le biologiste australien Geoff McFarlane, qui a réalisé des travaux de recherche empiriques à travers le monde, 5 % des activités sexuelles des oiseaux est homosexuelle. Un constat établi après avoir étudié 93 espèces différentes. Et parfois les observations révèlent des surprises : chez les oies cendrées, 20 % des couples sont formées par des animaux de même sexe.

Des parents du même sexe chez les animaux

Plus étonnant encore, la "parentalité" des animaux est aussi bien éloignée des idéaux-types diffusés dans les vieux manuels ou par les opinions préconçues. Il arrive par exemple aux scientifiques d'observer des couples lesbiens d'oies sauvages adoptant des comportements bien singuliers : lorsqu'elle le souhaite, une des femelles s'accouple avec un mâle de passage, pour ensuite élever sa progéniture avec sa partenaire femelle. Chez les manchots, ils arrivent que des mâles préfèrent vivre entre eux et adopter les oeufs des autres. Plusieurs espèces de manchots se prêtent d'ailleurs assez fréquemment des oeufs pour les couver. Autre fait constaté par les éthologues, les rapports sexuels entre animaux de même genre peuvent se réaliser soit sur un mode ponctuel, soit dans le cadre d'une vie commune stable, de la même manière que d'autres individus du même groupe.

Evidemment, ces observations ont forcément une résonnance dans les sociétés humaines, surtout à l'heure où la loi sur le mariage pour tous vient d'être adoptée en France. L'argument selon lequel l'homosexualité n'est "pas naturelle", ou encore qu'elle "n'existe pas dans le règne animal", que ces comportements sont "contre-nature" a la peau dure. Force est de constater que rien n'est moins exact.

Pour autant, ce constat éthologique ne doit pas être surinvesti d'interprétations. Les biologistes et les sociologues sont encore en désaccord entre eux sur ce qui fonde l'homosexualité. Les scientifiques sont divisés sur l'existence d'une origine génétique de l'homosexualité, tout comme la communauté gay. Y-a-t-il une "empreinte sociale" qui s'exprimait précocément en faveur d'une orientation sexuelle ? Quel est le poids de l'environnement dans cette orientation, homosexuelle, comme hétérosexuelle ? Ces questions sont encore sensibles, et, au vu des a priori si grossiers sur ce terrain, on comprend pourquoi.