Manifestation du 26 mai 2016 : des scènes d'une rare violence place de la Nation, à Paris [PHOTOS]

Manifestation du 26 mai 2016 : des scènes d'une rare violence place de la Nation, à Paris [PHOTOS] MANIFESTATION LOI TRAVAIL - En pleine grève générale et après les blocages de la matinée, les manifestations ont encore donné lieu à des affrontements ce jeudi 26 mai 2016...

Mis à jour le 26 mai 2016 à 18h34 - Selon la préfecture de police, entre 18 000 et 19 000 personnes ont manifesté ce jeudi 26 mai, à Paris, pour protester contre la loi travail. C'est plus que lors de la manifestation du 19 mai, où 14 000 personnes s'étaient déplacées. La manifestation parisienne s'est encore soldée par bien des heurts et par des dégradations tout au long du parcours. 16 individus ont été interpellés par la police dans l'après-midi.

Les violences se sont concentrés sur une partie du défilé, quand la grande majorité des manifestants a marché dans le calme, interrompue de temps à autres par les blocages provoqués par les affrontements entre casseurs et force de l'ordre en tête de cortège. La violence a connu son pic place de la Nation, lieu d'arrivée du cortège, où les CRS ont procédé à un gazage complet de la zone. Le calme était revenu sur place vers 16h30, mais des affrontements on repris.

A Lyon et à Nantes aussi des débordements ont été constatés avec notamment des jets de pierre et des casses de vitrine. A Bordeaux, une cinquantaine de manifestants a attaqué un commissariat aux Capucins, lançant des projectiles sur les façades et même un poteau métallique qui a traversé l'une des fenêtres, rapporte FranceTV Info. Les agents ont été forcés de se retrancher à l'intérieur du bâtiment et un plaignant a été blessé.

16h49 - FIN DU DIRECT - Les voix sont nombreuses pour dénoncer les agissements des casseurs en marge des défilés, mais certains pointent aussi les méthodes brutales des CRS. C'est le cas de Caroline de Haas, ancienne socialiste devenue l'une des têtes de pont de l'opposition à la loi Travail. La cofondatrice d'Osez le Féminisme a affirme avoir été témoin, dans le cortège, du molestage d'un manifestant qui n'aurait rien à se reprocher. Les violences ont aussi touché Nantes et dans une moindre mesure Rennes dans l'après-midi, après déjà des incidents lors des blocages en début de journée. Alors qu'un peu partout en France les défilés prennent fin, on apprend que des voies de chemin de fer ont été bloquées par des manifestants dans la capitale bretonne. A Bordeaux, plusieurs centaines de personnes ont tenté d'attaquer un commissariat, dans le quartier des Capucins, avec des plots de circulation. Plusieurs véhicules de police ont été dégradés et plusieurs vitres cassées selon BFMTV.

16h25 - Le cortège a achevé sa marche à Paris et gagné son point d'arrivée, place de la Nation, où une dispersion était prévue. De nouvelles altercations avec les forces de l'ordre ont eu lieu sur la place, donnant lieu à des scènes d'une rare violence. Les CRS ont bloqué l'accès d'une partie de la place avant de recevoir des projectiles et ont riposté avec des gaz. Après quelques minutes, c'est toute la place qui était plongée dans la fumée blanche. les images diffusées sur les réseaux sociaux sont impressionnantes.

16h04 - La police a interpellé 9 personnes en marge des manifestations indique BFMTV. La préfecture de police a émis huit arrêtés d'interdiction de manifester. Parmi les personnes interdites, figurent on retrouve les trois personnes impliqués dans l'incendie d'une voiture de police quai de Valmy la semaine dernière selon la chaîne d'info.

15h59 - Image insolite à Caen. Dans le défilé, un homme a décidé de braver les CRS entièrement nu. Au total, la mobilisation contre la loi Travail touche plus de 110 villes.

15h58 - Nouvelle série d'affrontements à Paris, rue de Chaligny. Le confusion règne dans le défilé parisien. Un garage a été saccagé en tête du défilé. Des concessions sont aussi ciblées.  Entre Faidherbe et Chaligny des bagarres ont éclaté avec les forces de l'ordre. Les CRS ont chargé. A Lyon, ces derniers ont été les cibles de jets de peinture. A Nantes, de la casse est aussi constatée.

15h28 - La manifestation contre la loi Travail dégénère dans deux défilés? A Paris des affrontements ont eu lieu entre certaines manifestants et les forces de l'ordre qui, comme lors des derniers face à face violents, on sorti les gaz de dispersion. Le cortège est actuellement bloqué par les CRS. A Nantes, des jets de pierre sont rapportés près du CHU. Les camions à eau sont prêts à dégainer.

15h14 - France Bleu Picardie rapporte que les CRS ont déployé les gaz lacrymogènes à Amiens, où des manifestants avaient entamé un vaste incendie de pneus, aux abords de la gare (lire notre post ci-dessous).

15h08 - A Paris, les premiers incidents sont rapportés sur Twitter. Alors que la manifestation a  quitté la place de la Bastille quelques minutes plus tôt, des vitrines ont été brisées boulevard Diderot. des jets de projectiles contre les CRS sont aussi filmés. L'Agence France Presse indique aussi que la manifestation commence à dégénérer. Des manifestants ont tenté de dévier le parcours du cortège. Des individus cagoulés faisaient partie des meneurs. Les policiers ont répliqué avec des gaz lacrymogènes.

15h03 - A Strasbourg comme à Amiens, les manifestations sont également en cours. France Bleu et la Figaro rapportent que la capitale de Picardie est plongée dans une épaisse fumée noire. Plusieurs syndicalistes de la CGT ont brûlé des centaines de pneus sur la place de la gare.

15h00 - A Nantes, deux manifestations ont lieu, dont une interdite par la préfecture. Après les violences qui ont  émaillé le défilé la semaine dernière, le préfet de Loire-Atlantique a interdit le défilé du centre-ville, "en raison de l'absence d'organisateur et d'une déclaration préalable garants de la bonne tenue de cette manifestation, en raison également des antécédents d'exactions violentes". Ce dernier a  pourtant bien lieu et est parti de la place du Bouffay après un appel sur les réseaux sociaux. La manifestation autorisée, à l'appel de ​​​​​​l'intersyndicale commence tout juste.

14h55 - La manifestation parisienne, partie depuis plusieurs dizaines de minutes se déroule pour l'instant dans la calme. Sur Twitter, les commentaires laissent penser que la foule est nombreuse. Les premiers slogans hostiles aux forces de l'ordre ont cependant été scandés à pluieurs endroits du défilé. Des fumigènes ont été allumés dans le cortège.

14h34 - C'est parti à Paris ! La manifestation contre la loi Travail part de la Place de la Bastille, dans la capitale. Pour rappel, la CGT avait dénombré 400 000 manifestants dans toute la France lors de la dernière journée de mobilisation, le 19 mai. Les autorités lovraient le chiffre de 128 000 manifestants. 

14h21 - Par crainte de nouveaux débordements, à l'instar des dernières manifestations contre la loi Travail dans la capitale ou dans l'Ouest, un dispositif impressionnant de CRS a été déployé à Paris ou encore à Nantes.

14h00 - A Paris, le défilé s'apprêtait à décoller vers 14h. Les dirigeants de force ouvrière Jean-Claude Mailly te de la CGT Philippe Martinez sont en tête du cortège. C'st le huitième défilé organisé dans la capitale. Le coup d'envoi sera donné de la place de la Bastille pour un parcours qui devrait rejoindre la place de la Nation en passant par le boulevard Diderot.

A Rennes, la manifestation a commencé peu avant midi. Le cortège est parti de l'Esplanade de Gaulle à 11h, encadré par un nombre important de CRS. Des centaines de jeunes ont pris la tête du cortège, devant les syndicats, rapporte Ouest-France. Certains manifestants s'en sont d'ailleurs pris à la façade du journal régional qu'ils ont tagué avec une peinture rouge. Le cortège, qui aurait réuni 8000 manifestants selon les organisateurs, a terminé sa boucle. Une brève confrontation avec les forces de l'ordre a eu lieu, sans incident notable. Face à face entre plusieurs jeunes et les CRS et feu de poubelles n'ont a priori pas dégénéré.

A Limoges aussi, les syndicalistes sont dans la rue. Ils ont d'ailleurs décidé d'emprunter l'A20, bloquant complètement la circulation en fin de matinée. A Brest, près de 1500 personnes étaient au rendez-vous à midi selon France Bleu qui indique que les manifestants se dirigent vers le pont de recouvrance. La mobilisation devrait continuer avec un pic-nic sur le port. A Caen, 2000 personnes seraient dans la rue selon les autorités, et 2700 selon les syndicats.

Incidents à Marseille et Caen, un mort à Cherbourg

A Cherbourg, une personne a été tuée et une autre grièvement blessée dans un accident qui ne serait pas lié directement aux blocages en cours. Les deux victimes circulaient en moto lorsqu'elles auraient été surprises, en sortie de virage, par une voiture qui faisait demi-tour à Querqueville, précise Ouest-France. D'après La Manche Libre, le conducteur du deux roues décédé est Hervé Renet, maire Front de Gauche de Sainte-Croix-Hague et son passager est Thierry Lacombe, secrétaire de l'union locale de la CGT, deux personnes bien connues dans la région. La voiture aurait rebroussé chemin après avoir constaté que la déchetterie était fermée.

A Vitrolles près de Marseille, un camion a forcé un barrage filtrant à l'entrée de la zone de l'Anjoly percutant deux voitures. Une manifestante, évacuée par les pompiers, a été blessée à la jambe, selon La Provence. Trois autres personnes, une petite fille de 4 ans et ses parents, qui se trouvaient dans une voiture percutée sont indemnes mais choquées. D'après France 3 Provence-Alpes, on dénombre quatre blessés légers. Le conducteur du véhicule a été interpellé.

Même scénario à Caen où un automobiliste a forcé le barrage routier au rond-point d'Ifs. Un manifestant a été percuté et souffrirait de "douleurs au dos et aux cervicales", selon les informations transmises à Ouest-France par la préfecture. A Fos-sur-Mer aussi, un militant a été renversé par un automobiliste qui a tenté de forcer un barrage. Il a été évacué par hélicoptère apprend-on en milieu d'après-midi.

Blocages, barrages filtrants et opérations escargots partout en France

Par ailleurs, outres les raffineries toujours bloquées, à hauteur de cinq sur huit (en savoir plus sur la pénurie de carburant) et les centrales nucléaires qui font l'objet de barrages filtrants et de baisse de charges (lire notre article sur les éventuelles coupures de courant), d'autres points névralgiques ont été pris pour cible ce matin.  A Nantes, des barrages filtrants ont été installées aux abords de l'aéroport entraînant une véritable pagaille à partir de la porte Grand-Lieu. A Besançon, les manifestants ont fait un feu devant le siège du Medef avec des palettes. A Caen, les routiers ont bloqué une partie du périphérique selon la préfecture du Calvados, tôt dans la matinée. A l'Est d'Amiens, ou encore à l'opposée, à Avignon, des ronds-points sont verrouillés par les manifestants. A Lorient, les accès au port et au centre-ville ont été bloqués puis libérés en fin de matinée.

A Metz, plusieurs zones d'activité ont été bloquées : Garolor à Ennery et Trémery, zones industrielles clés de la Moselle font l'objet de barrages. A Rennes, la Star, le réseau de transports en commun, est visée. Un dépôt de bus est bloqué depuis 5h. Dans la capitale bretonne, où la tension était vive lors des derniers rassemblements, le cortège devait s'élancer peu après 11h de l'esplanade Charles de Gaulle. A Cherbourg, un blocage complet a lieu à l'usine du groupe DCNS, le port militaire est aussi bloqué. Un blocage inédit : le site, qui emploie plus de 2000 salariés, fabrique les sous-marins nucléaires français et se situe dans le fief électoral de Bernard Cazeneuve, ministre de l'Intérieur.

A Toulouse, les barrages filtrants perturbent fortement la circulation sur le périphérique. Les transports en commun sont aussi perturbés dans la "ville rose". A Brest, un dépôt de carburant a été bloqué par un barrage, au niveau du port de commerce. Un feu de pneus, palettes et poubelles empêche l'accès au dépôt, protégé par les CRS. Au Havre, plusieurs centaines de manifestants ont bloqué le pont de Normandie, au dessus de la Seine. France Bleu rapportait que la circulation sur les ponts de Tancarville et de Normandie serait impossible jusqu'à 9h.

A Paris, les forains se sont joints aux protestations et manifestent sur le périphérique. Une opération escargot est en cours et devrait se terminer vers 13h du côté de la Porte de Vincennes. La loi Travail ne semble ici pas être la principale revendication : les forains se plaignent du manque de terrains octroyés par les villes. Ils menacent de bloquer le périphérique et de brûler des pneus dans le cas où aucun ministre n'accepterait de les recevoir. Des manifestations de forains sont également prévues en Gironde, sur l'A63, à Limoges, Poitiers et Toulouse.

Manuel Valls : "ni retrait du texte, ni remise en cause de son article 2"

Une nouvelle journée de manifestation contre la loi Travail doit se dérouler ce jeudi. Il s'agit de la huitième journée de grève nationale. Alors que Manuel Valls a martelé ce mercredi qu'il n'y aurait "ni retrait du texte, ni remise en cause de son article 2" particulièrement contesté, le Premier ministre a repris la parole ce matin sur RMC. Tout en réaffirmant sa détermination, il s'est montré moins inflexible, évoquant la possibilité de "modifications" ou d'"élément de précisions". Mais il persiste et signe : "Ce n'est pas à la CGT d'imposer un texte de loi". Manuel Valls réunit ses ministres à 11 heures à Matignon.

En attendant, la loi Travail continue de réunir contre elle des opposants de tous bords. Engagés dans un bras de fer avec le gouvernement pour réclamer l'abandon du projet de loi, les syndicats, la CGT de Philippe Martinez en tête, n'entendent pas laisser tomber. Ils sont sept à avoir appelé à une nouvelle manifestation ce jeudi 26 mai 2016 doublée d'une journée de grève nationale et interprofessionnelle. Le but : le retrait pur et simple de la loi, adoptée via l'article 49.3.