Joey Starr et Manu Payet "Avec "Les Gorilles", on avait envie de se faire rire l'un l'autre"

Joey Starr et Manu Payet forment un duo improbable de gardes du corps dans "Les Gorilles" de Tristan Aurouet, en salles le 15 avril 2015. Rencontre avec deux acteurs aussi complices en interview qu'ils se montrent hostiles à l'écran.

Alfonso (Joey Starr), agent blasé et brutal du Service de Protection des Hautes Personnalités, est obligé de faire équipe avec Walter (Manu Payet), jeune recrue inexpérimentée, fasciné par le monde du show-biz. Tous les deux se retrouvent chargés de la protection de Jal-Y (Alice Belaïdi), jeune star du R'n'B menacée par son ex, un criminel en cavale. Voilà la mission que remplit, non sans mal, le duo infernal formé par Joey Starr et Manu Payet dans Les Gorilles. Un comédie policière pleine d'action réalisée par Tristan Aurouet, dont ils nous parlent avec vivacité avant la sortie du film au cinéma le 15 avril prochain.

Un casting métissé

"Un casting métissé"

Linternaute.com : Qu'est-ce qui vous a donné envie de jouer dans ce film ?
Manu Payet :
Moi, c'était clairement l'idée de faire un buddy movie et ce qui m'a vraiment décidé, c'est de travailler avec Joey Starr. Quand on m'a annoncé que ce serait lui qui allait jouer le personnage d'Alfonso, je me suis dit qu'il fallait qu'on le fasse. Ce n'est pas parce que c'est moi qui suis dedans, mais je trouve que c'est une idée de casting qui correspond bien avec l'époque, qui est contemporaine. Et puis il y a Alice (Belaïdi, ndlr) au milieu ! Il y a un casting qui est tellement métissé que je trouve ça joli. En ces temps difficiles pour notre pays, il est bien que nous représentions les minorités.
Joey Starr : Pour ma part, j'ai accepté parce qu'il y a sûrement une prime pour supporter des gens aussi "relous". De fait, mon cachet n'était pas le même. (Rires)

Comment avez-vous travaillé votre duo à l'écran ?
Manu Payet :
C'est vraiment le naturel qui a fait qu'on n'a pas eu à travailler plus que ça. C'est-à-dire qu'on avait envie de le faire et de faire les cons ensemble. Après, on a tous les deux un peu la musique dans la peau - comme disait Zouk Machine - du coup, ça s'est passé assez naturellement. On n'a rien eu à fabriquer pour que ça marche. Il y a un clown blanc et un auguste, et une petite star du R'n'B au milieu. On n'a pas eu à se forcer. On s'appréciait déjà beaucoup avant le tournage, donc ça n'a pas été compliqué non plus. Ça a même été un super grand kiff de se faire douze semaines de tournage ensemble.

Des personnages proches de leur personnalité

"Des personnages proches de leur personnalité"

Vos personnages ressemblent-ils à ce que vous êtes dans la vie ?
Joey Starr : On est un peu tous les deux des préposés à la connerie, ça c'est sûr, et, comme les rôles ont été écrits pour nous deux, nos personnages sont une extension de nous, effectivement.
Manu Payet : Les scénaristes ont écrit des exagérations de nos personnalités dans la vraie vie, mais aussi des mecs qui nous font rire, nous. Donc ce sont des moments qui sont jubilatoires parce que, quand on te dit : "Aujourd'hui tu vas aller faire la séquence où il se passe tel truc", tu te dis : "Ah, cool ! J'aime bien celle-là." Encore une fois, ça fonctionne vachement au désir et à l'envie de se faire rire l'un l'autre. C'est important dans une comédie.

Comment avez-vous réalisé les nombreuses scènes de cascade du film ?
Manu Payet :
Bah moi, ça se passe avec un mec qui faisait ce qu'on appelle ma doublure puisque, de toutes façons, comme dit Didier (Morville, le vrai nom de Joey Starr, ndlr) : "J'ai un corps en mousse."
Joey Starr : Oui, mais ça sous-entend que tu peux tomber d'un immeuble sans te faire mal.
Manu Payet : Alors en mousse, mais avec des nerfs. Des terminaisons nerveuses qui font que ça remonte au cerveau et que la douleur s'exprime après une cascade ratée.
Joey Starr : Tes nerfs sont réactifs aux gifles, mais à mon avis une bonne chute, il faudrait que tu essaies. (Rires)
Manu Payet : Non, je remercie ma doublure qui m'a sauvé la vie plusieurs fois. Didier, il dit ça, mais lui question bastons, il a fait beaucoup lui-même. C'est vrai. C'était un peu impressionnant, d'ailleurs.
Joey Starr : C'était surtout que les chorés et tout ça étaient bien foutues. Tu es sur un toit, tu tombes dans un jacuzzi... Tu as envie de le faire ! Après tu as forcément des assurances qui te disent : "Ecoutez, ça va être dur." On est sur une note et puis, de temps en temps, il y a ce petit truc un peu physique, c'est toujours bon à prendre.

Complices dans la vie

"Complices dans la vie"

En dehors des plateaux de cinéma, votre duo est-il aussi houleux que dans le film ?
Manu Payet :
Non, on s'entend bien. On se marre bien et, encore une fois, on s'est fait rire à le faire, ce film. Et puis, quand on fait des projos comme celle qu'on a faite en début de semaine et qu'on voit que les gens se marrent tout du long, beaucoup et fort, on se dit : "C'est bien que ça aille jusqu'aux gens et que ça fasse rire." C'est touchant parce qu'on fait les cons, on rigole, on déconne, mais on a bossé quand même un minimum. Sinon, vous auriez eu un film de vacances.

Comment vivez-vous le fait d'être devenus des têtes d'affiche ?
Joey Starr :
Pour l'instant, on en est au stade où on s'est fait plaisir. Après, ça ne fait pas partie de nos attributions de dire si on n'est des acteurs attendus. Le but premier, c'est déjà de se satisfaire l'un l'autre. C'est compartimenté, la vie d'un film. Là, on va avoir les retours. Je pense qu'il va y avoir cette euphorie-là et puis, dans un an, quand on ne s'adressera plus la parole lui et moi, on dira : "Moi, je suis vachement plus blindé que toi et tu n'es qu'une grosse..." (Rires) Pour ma part, je n'ai pas ce genre de questionnement en fait. J'espère que ça m'emmènera faire encore des choses très intéressantes qui vont m'apporter beaucoup.

L'univers des gardes du corps

"L'univers des gardes du corps"

Connaissiez-vous l'univers des gardes du corps avant de tourner ce film ?
Joey Starr :
On en a un, mais il est tellement laid qu'on ne veut pas le mettre devant les caméras. (Rires) Moi, j'ai des gens qui m'accompagnent de temps en temps parce que les gens sont un peu belliqueux à mon égard. Plus tu acquiers une certaine notoriété, plus il y a une proximité qui s'installe - dans la tête de certaines personnes - donc il faut pouvoir parer à ça. C'est toujours mieux pris quand c'est le garde du corps qui le fait que quand c'est toi.

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