Sommet de Rio, en vain...

Les politiques ont choisi l’immobilisme à Rio + 20. Chacun pour soi et le monde se débrouille. Tant pis pour le temps gaspillé. Accompagné de notre Témoin Yann ARTHUS - BERTRAND qui nous apporte sa déception et encore et toujours sa mobilisation pour la planète.

Rio+ 20, conférence organisée par l’ONU pour sauver la Terre et donc l’humain. Mais, au finish, rien ou si peu pour la protection de la planète. Surtout des reculades. IGNOBLE pour l’avenir de demain. INTOLÉRABLE pour l’avenir d’aujourd’hui.
« 20 ANS pour construire un avenir écologique, humain et sur le fond pas grand chose de réalisé. Sur les projets programmés 1  % a été appliqué. Les promesses n’ont pas été tenues. Je ne crois plus à la politique » explique Yann ARTHUS-BERTRAND* défenseur acharné de toutes vies sur Terre avec sa fondation GOOD PLANET.

Avec lui, nous analysons RIO+ 20.

1992, SOMMET DE LA TERRE à Rio qui a donné un élan pour l'écologie, le Développement Durable. Et 2012, Rio+ 20, dernière chance pour la planète d'agir ensemble sur la problématique des ressources naturelles qui s’épuisent sans se renouveler. Et, c’est définitif. L'écologie est une donnée intéressante comme d'autres. Hélas.
Dites-nous, dès que nous avons besoin de l'exploiter même un ministre de l'écologie ne compte plus. « Vous savez nous sucerons le pétrole jusqu'à la dernière goutte ici et en Guyane. C'est trop nécessaire à notre économie. L'écologie passe après. Nous en avons rien à faire de la planète lorsqu'il faut l'utiliser ».
Et, l'urgence écologique, c'est fini. Cela disparaît comme un nuage de fumée : « Vous savez, je crois, que chacun le sait. Nous sommes tous dans un déni. Et, moi comme tout le monde, je suis aussi à côté de la plaque trop souvent. Je ne donne plus de leçon. Nous voulons vivre mieux par tout. En occident et dans tous les pays. Alors la crise écologique passe après tout le reste. »
Attention au boomerang écologique. Ces conférences planétaires organisées par l’ONU, quel bilan vous en faites ?
« Avec Rio+20 et déjà à Copenhague, nous avons été roulé dans la farine. Rio+20 est un échec. Rien de concret pour la planète.
Je crois que c'est la dernière conférence de cette forme. Les politiques doivent savoir que nous sommes en démocratie. Et s'ils regardent uniquement à leurs mandats, l'opinion publique sera réagir. Je l'espère."

Alors fallait-il se rendre à Rio - vous avez animés des rencontres dans un cinéma - certains ont dit NON ?  C’était utile par les rencontres avec le public, avec 1 million de personne. Cela crée des liens. Je découvre toujours de nouvelles façons d'agir par d'autres ONG. Personne ne peut tout faire, personne ne sait tout faire, surtout pour notre planète ». Un sommet des peuples à Rio+ 20 et aux précédentes conférences, il portait un autre nom, ont ouvert des réflexions, des débats... «  Vous savez, si je ne crois plus au politique, les peuples ont des ressources insoupçonnés. Certains se lèvent encore pour agir. Oui, je voudrais que l'ONU mette en place une forme de casque vert pour la protection de la planète, surtout pour les océans, la pêche intensive et plein d'autres choses. »

Cela est indispensable. Mais, si vous ne croyez plus à la politique écologique en France. Comment redonnez un nouveau souffle vert, peut-être ultime ?
«  C'est au citoyen de se mobiliser au quotidien, pas au politique. Je veux du bio à la cantine pour mes gamins, je me bouge. Et, nous devons, je dois, apprendre à vivre mieux avec moins. C'est profond ce changement qui nous attend. C'est une vraie révolution. La révolution scientifique, c'est finie. La révolution économique, non. Il nous faut, je crois, une forme de révolution spirituelle de fond. Pour faire respecter la vie humaine, végétale, animale. C'est compliqué, totalement éthique. Si l'écologie militante agace. Et, j'ai été dans cette forme de combat militant. Aujourd'hui, je le vis autrement. Je veux dire que j'aime notre époque, la vie, les autres. »
Et si Yann ARTHUS-BERTRAND avait raison. Notre planète pour survivre doit mettre en place une révolution éthique. Avons-nous vraiment le choix. A Rio+ 20, les politiques sont venus sans avoir envie d'avancer. Avancer pour la planète toute entière. Avancer ensemble. A Rio+ 20, les projets sur l'eau, les énergies durables, les océans, ont été abordés. Et, les projets sur l'eau ont été abrogés. SCANDALE. C'est pourtant une priorité de l'ONU. Depuis 300 ans, nous fondons notre société occidentale sur les capitaux, la consommation, qui détruisent les droits de la nature et les droits de l’Homme. Une RÉVOLUTION est obligatoire pour notre planète humaine, végétale et animale. Alors, et si, moi, je commençais par me lever pour cette révolution.
Sinon, vogue la galère. Les rustines prennent l'eau. Les trous sont immenses. Et, notre galère compte 7 milliards de rameurs, bientôt 12.
Quelques hommes à la barre et qui donnent le tempo de la cadence. Une cadence à leur rythme, au son de leur porte-monnaie. Quand un rameur s’essouffle, ils le remplacent par un jeune ou maintenant par un vieux. Nous venons à eux pour la faim, un travail plus rémunéré, une retraite vivable. C'est fini les promesses. Des larmes, de la sueur. Oui, un monde ancien est enterré.
Est-ce qu'une nouvelle mélancolie d'un nouveau monde est en gestation ?

A nous d’arrêter de ramer, nous seul pouvons choisir cette décision et de prendre le contrôle de la galère. C’est notre avenir qui est en jeu à nous, les rameurs, aux nouvelles générations et à tous les commandeurs. Soyons des indignés de la Terre, pour l’Humain, l’animal et le végétal.
Sinon, nous sommes tous dans la non-assistance à planète en danger. Et, je ne bouge pas. C’est aujourd’hui que tout commence, plus dans 20 ans. Tous les indices sont GAME OVER. Inutile d’attendre l’engagement de l’autre. Je dois commencer par le nôtre à chacun. Quelque soit mon âge, je me lève… pour la Terre.
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* A savoir le prochain film programmé de Yann ARTHUS BERTRAND sur les océans.
www.goodplanet.org