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La croix des Templiers
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La bure et l'épée
"Tu ne tueras point", ordonne Dieu dans ses 10 commandements. Prescription d'autant plus incontournable pour ceux qui ont fait le vu de consacrer leur vie au Christ. Pourtant, lorsque Bernard de Clairvaux, qui a soutenu l'ordre auprès du pape Honorius II, rédige sa Règle en 1128, il bouleverse les codes de la société médiévale, traditionnellement divisée en trois ordres (noblesse, clergé et tiers-état). Les Templiers franchissent les frontières habituelles : moines par leurs vux de chasteté, pauvreté et obéissance, ils sont également soldats, maniant l'épée et faisant couler le sang.
Une armure de fer et de foi
Ces chevaliers, généralement peu instruits et inaptes à la contemplation, sont attirés par la bataille et le salut offert par le Temple. Ils "meurent pour leur bien et tuent pour le Christ", ils se couvrent "le corps d'une armure de fer et l'âme d'une armure de foi", écrit Bernard de Clairvaux. Leur habit rouge et blanc reflète cette dualité : le blanc de leur robe est couleur de pureté et de chasteté ; la croix rouge, attribuée par le pape Eugène III en 1147, rappelle leur appartenance au christianisme tout en symbolisant le sang.