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Août 2005

L'Antarctique aujourd'hui

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© Etienne Pierart
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Si l'Antarctique est le dernier continent de notre planète à avoir été découvert, il reste aujourd'hui au coeur des activités scientifiques et des passions humaines, toujours aussi vivaces.

Le "baromètre de la Terre"

La situation isolée de l'Antarctique et la jeunesse des chemins d'accès lui ont permis d'être protégé des activités humaines : la neige, la glace et l'eau sont sans doute les plus pures au monde. Les scientifiques peuvent ainsi y étudier une atmosphère neutre et leurs résultats ne sont donc pas faussés par la pollution.
Pour cette qualité exceptionnelle, mais aussi pour sa situation reculée et inaccessible, l'Antarctique est utilisé comme indicateur de la santé de notre planète, telle une sonnette d'alarme naturelle.

Les dernières découvertes
Depuis une cinquantaine d'années, les scientifiques observent, à partir de l'analyse de carottes de sédiments, un accroissement de la fonte de la calotte glacière. Une équipe anglo-américaine estime que sur 244 glaciers, 87 % ont reculé de 600 mètres en moyenne depuis les années 1950. Ce phénomène s'explique par le réchauffement de la planète, qui cause l'effondrement de morceaux de glace, dont la surface pourrait parfois atteindre celle d'un département français, comme l'a montré l'exemple de la plate-forme glaciaire de Larsen-B, en février 2002. On estime que les températures ont augmenté de 2,5 °C depuis 50 ans : si ce chiffre peut paraître désuet, il est pourtant responsable ces effondrements spectaculaires.

Au même endroit, les scientifiques de l'US Antarctic Program ont découvert un écosystème unique
: des tapis de bactéries et de coquillages ont été observés à 850 m de profondeur, dans les fonds marins.

Les Américains devraient achever cette année la construction d'une route afin de relier les deux bases qu'ils possèdent sur le continent, McMurdo et Scott-Amundsen. Cette route, baptisée "Traverse Highway" et longue de 1 600 km, doit assurer le ravitaillement des équipes scientifiques, jusque-là assuré par les avions ; mais beaucoup interprètent ces travaux comme une volonté plus prononcée d'occuper et de contrôler l'espace antarctique. D'autres dénoncent la pollution que risque d'entraîner la circulation des véhicules. Pour l'anecdote, la base Mac Murdo, qui abrite plus d'un millier de chercheurs lors de l'été austral, est équipée de distributeurs de billets et de salles de bowling, telle une véritable micro-société dans l'endroit le plus hostile et instable de la planète.

La nouvelle station britannique Haley VI, qui remplace la plate-forme Haley V, célèbre pour avoir été le lieu de découverte du trou de la couche d'ozone, devrait voir le jour en 2008. Cette base originale se veut mobile car elle pourrait se déplacer vers les zones solides du continent grâce à un système de "pilotis-skis". Ses formes sont conçues pour permettre au vent de chasser la neige qui envahit habituellement les parois des stations scientifiques. A l'issue d'un concours organisé par le British Antarctic Survey, ce sont les cabinets d'architectes Faber Maunsell et Hugh Broughton qui auront l'honneur de bâtir Haley VI. 44 pays sont aujourd'hui présents en Antarctique à travers leurs équipes scientifiques.


Le 13 juillet dernier a marqué le coup d'envoi de la 50ème expédition antarctique russe. Elle regroupe près de 200 chercheurs polaires, aviateurs et membres d'équipages des deux navires scientifiques Akademik Fedorov et Akademik Alexandre Karpinski. Les chercheurs russes vont réaliser de nouvelles études sur les bases Vostok, Progress, Droujnaïa-4 et Mirny ainsi que dans les mers australes.

Le tourisme
Le tourisme antarctique devient à la mode. Dès les années 1960, Lars-Eric Lindblad, créateur du premier tour-opérateur dans la région, lance cette idée lucrative ; durant l'été austral 2004, près de 20 000 visiteurs ont admiré les paysages dépouillés de ce continent sauvage. Partant du Chili, d'Argentine, de Nouvelle-Zélande ou d'Afrique du Sud, les expéditions en bateau sont vendues à partir de 3 700 dollars. Mais les tours aériens sont plus accessibles : admirer les manchots quelques heures coûte environ de 800 à 3 000 $. Si l'observation de la vie sauvage est tentante, la fragilité de l'écosystème tend à être oubliée. Le tourisme met en danger les équilibres naturels. Certaines maladies véhiculées par l'Homme pourraient être à l'origine d'une augmentation de la mortalité chez certaines populations animales. De façon moins directe, le tourisme suppose des enjeux économiques forts qui pourraient influencer les décisions des acteurs et partenaires et à long terme, peser sur des décisions qui n'avaient jusqu'alors pour unique motivation que la protection du continent. S'il n'existe aucune véritable installation touristique, une station privée à l'intérieur des glaces accueille aujourd'hui les expéditions d'alpinisme.

En savoir plus

» Le site Antarctica.org (en anglais) contient de nombreuses informations sur les expéditions polaires actuelles.

Photo © IPEV

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