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DEJA DEMAIN
 
Août 2006

Faire pleuvoir à volonté

Qui n'a jamais rêvé de changer le temps selon ses envies ? Ensemencer les nuages, y déposer de l'eau avec un avion ou réémettre l'énergie solaire… Tous les moyens sont bons pour déclencher une petite averse. Et résoudre les problèmes de sécheresse ?

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Seuls certains types de nuages provoquent de la pluie. A moins d'y envoyer des produits bien choisis... Photo © Jean Jacques Berger / Galerie photo de L'Internaute

Il y avait les prières et les danses tribales. Mais on dispose depuis 1938 de techniques plus scientifiques.

Ensemencer les nuages

Pour être porteur d'averses, un nuage doit comporter suffisamment de cristaux de glace : ce sont ces derniers qui formeront les grosses gouttes à l'origine de la pluie.

Lorsque ce n'est pas le cas, on peut créer artificiellement des cristaux en envoyant des produits chimiques dans le nuage.

La glace carbonique, par exemple, entraîne une condensation soudaine de la vapeur d'eau en cristaux grâce à sa très basse température.

L'iodure d'argent est également très utilisé. Il cristallise sous une forme très voisine de celle de la glace, et peut ainsi entraîner la congélation des gouttelettes en surfusion dans le nuage. Les nuages peuvent être "ensemencés" soit avec des roquettes lancées depuis la terre, soit avec un avion.

Eteindre des incendies ou nettoyer une ville

Confrontée à des feux de forêts fréquents et à la sécheresse, la Chine est particulièrement amatrice de cette technique. Entre 2001 et 2005, les chinois ont fait tomber plus de 210 milliards de mètres cubes d'eau ! Plusieurs incendies géants ont été ainsi éteints. Autre utilisation : le nettoyage à grande échelle. Après qu'une tempête de sable a envahi Pékin, des pluies artificielles ont été provoquées pour un lavage express.

L'avion qui déclenche la pluie

Mais tous ces produits chimiques, ce n'est pas très écolo. Une autre méthode consiste donc à injecter directement de l'eau pure dans le nuage. Il faut quand même que le nuage comporte au départ suffisamment d'eau : minimum 2 grammes par mètre cube. Dès qu'on repère un nuage propice, un avion décolle, qui possède au bout des ses ailes un "distributeur" d'eau qui sème des micro goutelettes.

Chacune de ces goutelettes va ensuite grossir entre 100 et 250 fois, et les précipitations se déclenchent 10 à 15 minutes plus tard. "Chaque avion peut disperser 300 litres d'eau, qui donneront de la pluie équivalente à 15 000 camions-citernes", affirme le japonais Takeshi Imai, qui a breveté un système déjà à l'origine de 250 pluies artificielles.

Selon les estimations du groupe de travail, une région avec 150 mm de précipitation par an pourrait atteindre jusqu'à 700 mm par an. Photo © Jacques Chevron / Galerie photo de L'Internaute

Chauffer l'air pour créer un nuage

Toutes ces techniques ne fonctionnent que dans des conditions météorologiques très précises. Il faut donc guetter en permanence le ciel avec des radars, ce qui coûte très cher. Pourquoi pas, alors, créer soi-même les nuages ?

Les israéliens ont mis au point un projet baptisé "the Geshem Project" ("Geshem" qui signifie "pluie" en hébreu), consiste à étaler une grande surface noire qui absorbe l'énergie solaire sur plusieurs kilomètres carrés. L'énergie absorbée est ensuite réémise, ce qui augmente la température de l'atmosphère. L'air chaud entraîne s'élève jusqu'à 300 m de hauteur, où il se condense pour former un nuage et produire de la pluie.

Evidemment, il faut une très grande surface pour être efficace : 9 km² pour apporter de la pluie sur une région de 40 à 100 km². Mais la "couverture" peut être roulée et déplacée à volonté. Un projet de simulation réelle est prévu très prochainement dans le désert du Néguev en Israël.

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