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Situé sur la pointe de Barfleur, le phare de Gatteville est le lieu de passage de nombreux bateaux. La ville est si fière de son phare qu'elle s'est rebaptisée Gateville-Le-Phare. Les rayons lumineux de cette grande tour haute de 75 m croisent ceux du phare de l'île de Whight en Angleterre.
Des courants très violents
Le Cotentin s'avance dans la mer par deux caps, la pointe de Barfleur et le Cap de la Hague. Ces deux avancées provoquent l'action de flux très violents.
L'importance du volume d'eau déplacé et la topographie des fonds sous-marins s'allient pour donner au courant de la pointe de Barfleur une puissance singulière.
L'approche de la côte est donc des plus dangereuses sans compter qu'il faut ajouter à cela la présence de plateaux sous-marins et de roches à fleur d'eau. L'accident le plus significatif fut sans doute celui de La Luna, trois-mâts américain qui coula en 1860 avec 103 personnes à son bord. Et lorsque le phare de Gatteville fut en panne en 1914, nombres de navires se sont jetés sur la côte.
Une première tour
La construction d'un phare sur la Pointe de Barfleur fut décidée sous Louis XV. Au pied du phare de Gatteville se trouve toujours cet ancien phare bâti en 1774, le sémaphore (le poste qui transmet des signaux optiques aux navires).  Jusqu'en 1780, les gardiens alimentaient un feu de charbon qui ne leur laissait pas beaucoup de repos.
Heureusement pour eux, le feu de charbon fut éclipsé. Un système de réverbères qui comptait seize lampes à huile installées dans une lanterne vitrée émerveilla les gens. Mais cette première tour, d'une hauteur de 25 m, paraît vite insuffisante.
Des tonnes de granit
Pour des questions de sécurité, dès 1829, une plus grande tour est mise en chantier. C'est l'ingénieur architecte La Rue qui prend en main sa construction de 1829 à 1834.  Le phare de Gatteville, haut de 76 m, comporte autant de marches que de jours dans l'année, autant de fenêtres que de semaines et pèse près de 7 400 tonnes. La construction ne nécessita pas moins de 11 000 blocs de granit taillés à la main. Son feu à éclats blancs de 10 secondes, émis par des lampes de 1 600 W au xénon, a une portée d'environ 53 km.
Tout sur le métier de gardien de phare
Une petite salle d'exposition, en pied du phare, retrace son histoire et celle des phares en France, par des objets, des dessins, des photos et des vidéos. C'est également l'occasion de découvrir la vie des gardiens de phare. Au début du XXème siècle, vivaient au moins 6 gardiens avec femmes et enfants. Deux veillaient en haut et deux en bas pour alimenter les machines à vapeur qui permettaient de faire fonctionner la lampe.
Il y avait donc les lanterniers et les chauffeurs. Le jour, les hommes étaient aussi occupés à de multiples tâches : l'entretien des machines, les corvées de charbon, qu'il fallait apporter à cheval, depuis la gare de Gatteville. Mais à partir de 1954, le nombre de gardiens de phare va progressivement passer de six à trois gardiens à cause du changement de machines. Les gardiens partants ne sont pas remplacés. Gatteville a été automatisé en 1984 mais aujourd'hui quatre personnes surveillent le phare et le balisage maritime de la côte Est de la Manche, jusqu'aux feux de Brévands à Carentan.
Renseignements
 Lieu
: Gatteville
 Département
: Manche
Y
aller :
Situé à 2 km au nord du port de Barfleur.
Accueil du phare :
50760 Gatteville-Le-Phare
Tél. et fax : 02.33.23.17.97
voir site
Encyclopédie
des villes
© Cécile Coronne,
ASCE Equipement de la Manche.
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