De 1947 à 1956, la suprématie d'Alain Mimoun en France ne souffrait d'aucune contestation. Hormis 1948 (et 1950 sur le 5 000 m), le légendaire coureur français a remporté tous les titres nationaux sur 5 000 et 10 000 m. En revanche, hors des frontières hexagonales, Alain Mimoun a toujours dû se plier à la mainmise d'Emil Zatopek sur ces distances. Aux Jeux Olympiques de 1948, le garçon de café remporte la médaille d'argent sur 10 000 m derrière le Tchécoslovaque. Quatre ans plus tard, le scénario se reproduit. Même sur 5 000 m, la hiérarchie est respectée : Zatopek empoche l'or et Mimoun se contente de l'argent. Entre temps, aux Championnats d'Europe de 1950, le podium ne bouge pas d'un pouce. Sur ces deux distances, "la locomotive tchèque" est sacrée devant le Français. Alain Mimoun ne réussira qu'une fois à dominer Emil Zatopek dans une grande compétition. Mais il le fît sur le marathon, lors des Jeux Olympiques de 1956 à Melbourne.