"Quand je bats dix fois Poulidor, les gens trouvent que c'est normal. Quand il me bat une seule fois, ils applaudissent et la presse parle d'exploit", enrageait Jacques Anquetil. A lui le palmarès et à Poulidor la popularité.  Le duel que se livrèrent les deux meilleurs routiers du moment, durant les années 1960, coupa la France en deux, dressa les poulidoristes contre les anquetilistes. Anquetil, c'est l'image de la modernité et de la ville. Poulidor, c'est la France du terroir, des paysans, et du "bon sens populaire". L'apogée de leur lutte eut lieu sur les pentes du Puy de Dôme en 1964. A l'attaque comme toujours, Poulidor lâche Anquetil. Mais en ne lui reprenant que 14 secondes, "Maître Jacques" remporte son cinquième Tour de France. Lors du Paris-Nice 1966, Poulidor, maillot blanc de leader, est harcelé par les lieutenants d'Anquetil qui tentent de le déstabiliser à grands coups d'épaules. Il sera finalement lâché dans la dernière côte, laissant échapper la victoire.  Il faudra attendre la fin de carrière d'Anquetil, pour que les deux hommes se réconcilient, et deviennent par la suite amis. Le mot de la fin appartient à Jacques Anquetil, qui prononça cette phrase avant de mourir : "Nous avons perdu quinze ans d'amitié".
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