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Dans cet endroit de France, il n'est plus possible de faire pousser ses propres fruits et légumes

Les autorités déconseillent fortement de cultiver ses fruits et légumes dans cette commune de France.

La qualité de l'eau en France est de plus en plus scrutée et de récentes enquêtes de presse s'interrogent sur la présence éventuelle de PFAS, plus connus comme "polluants éternels", dans l'eau du robinet. Parmi eux, les composés poly- et perfluoroalkylés (une famille regroupant plus de 4700 molécules) sont utilisés partout (emballages, textiles, automobiles,...) pour leur très grande résistance. Mais leur présence est désormais durable et, en cas de surexposition, ils peuvent s'avérer toxiques.

Dans la commune de Pierre-Bénite, à Lyon, la qualité de l'eau et les PFAS ont déjà modifié le quotidien des habitants, comme l'indique France 3 Auvergne-Rhône-Alpes. En réaction au scandale qui entoure l'usine chimique Arkema, en plein cœur de la plateforme industrielle de Pierre-Bénite, elle a demandé une étude qui a livré de nouveaux chiffres inquiétants et poussé cette dernière à communiquer, ce lundi 4 mars, de nouvelles recommandations aux habitants.

Afin de "limiter autant que possible l'exposition aux PFAS", la préfecture recommande de "ne pas consommer les fruits et légumes produits dans les jardins potagers de ce secteur", c'est-à-dire dans un rayon de 500 mètres autour du site d'Arkema. Elle recommande aussi de "ne pas utiliser l'eau des puits privés, ni les eaux pluviales, et ce quel qu'en soit l'usage". Comme l'indique France 3, les derniers relevés effectués dans l'eau en souterrain d'un puit privé, situé au sud de la commune, contenaient "jusqu'à 3,52 μg/L de PFAS", soit un niveau 35 fois supérieur aux 0,1 μg/L autorisés par la réglementation européenne pour l'eau potable. En juillet 2023, Arkema avait déjà conseillé aux habitants de ne pas consommer les fruits et les légumes produits dans ses jardins ouvriers. Les fruits et légumes viennent s'ajouter aux œufs et aux poissons, déjà déconseillés aux habitants du quartier. 

Le samedi 2 mars, des centaines de militants écologistes issus des collectifs Extinction Rebellion et Youth for Climate sont entrés de force dans l'usine Arkema à Pierre-Bénite, pour dénoncer la pollution aux PFAS. Selon Le Monde, plus de 300 individus ont participé à cette action et plusieurs ont été interpellés. Cet acte de dénonciation fait écho aux plaintes collectives lancées par plusieurs collectivités et des particuliers pour "mise en danger de la vie d'autrui" face aux "concentrations alarmantes" de PFAS issues des sites industriels présents à proximité de l'usine Arkema.

Après la publication de plusieurs articles de presse à propos de cette usine en 2022, des contrôles ont été menés, notamment par l'agence régionale de santé (ARS). Selon France 3, les résultats de l'étude environnementale dans laquelle s'est engagée Arkema est une première étape. La préfecture a précisé qu'une "réflexion plus approfondie en termes de recommandations générales est menée concernant la zone supérieure à 500 mètres en lien avec les autorités nationales".