Mercosur : les agriculteurs français protégés malgré l'accord validé par l'UE ?

Mercosur : les agriculteurs français protégés malgré l'accord validé par l'UE ? La Commission européenne a validé l'accord de libre-échange avec les pays du Mercosur, et assure préparer une clause de sauvegarde pour les agriculteurs européens.

Les agriculteurs ont-ils été entendus ? La Commission européenne a validé ce mercredi le texte de l'accord commercial entre l'Union européenne (UE) et les pays latino-américains du Mercosur. Il s'agit d'une première étape : l'accord doit être accepté par les vingt-sept pays membres ainsi que par les eurodéputés. Pour la Commission, cet accord "représentera une excellente opportunité pour renforcer" la "compétitivité" de l'Union européenne et "ouvrir [ses] marchés à de nouveaux produits et services", a déclaré le président du Conseil européen Antonio Costa, en visite à Vienne, en Autriche.

L'accord, passé avec les pays latino-américains du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Bolivie), permettrait à l'Europe d'accentuer les exportations, notamment de voitures et d'alcool, mais aussi d'importer de la viande de bœuf et de volaille, du riz, du sucre, du miel ou encore du soja. Mais le secteur agricole européen, notamment français, s'inquiète d'une nouvelle concurrence.  Des agriculteurs s'étaient mobilisés dès novembre 2024 pour protester contre le texte. Emmanuel Macron avait assuré ne pas signer l'accord "en l'état". Les modifications faites vont-elles suffire à protéger les agriculteurs français ?

Confédération paysanne dénonce un "passage en force" de l'accord

Bruxelles a en effet promis des garanties "robustes". Un "acte juridique" pour renforcer les mesures de sauvegarde pour les "produits européens sensibles" complètera le texte, explique Le Figaro. Concrètement, l'UE s'engage à intervenir en cas d'impacts négatifs des importations.

Mercredi, la porte-parole du gouvernement, Sophie Primas, s'est réjouie de la création de cette clause de sauvegarde, estimant que la Commission européenne a "entendu les réserves" de plusieurs pays européens, dont la France. Dans un compte rendu du Conseil des ministres, elle a indiqué que le gouvernement allait analyser cette clause. Il faudrait qu'elle puisse s'appliquer "par un seul pays et non pas plusieurs", ainsi que "de façon temporaire avant décision définitive", explique-t-elle.

Du côté des agriculteurs, cette clause n'a pas vraiment supprimé les craintes. "On est extrêmement réservé sur les clauses de sauvegarde parce qu'elles sont extrêmement difficiles à activer sur le plan juridique", a déclaré mardi Arnaud Rousseau, président de la FNSEA, premier syndicat agricole français. Le syndicat Confédération paysanne dénonce lui un "passage en force" de l'accord, et dénonce cette clause de sauvegarde comme une "rustine pour essayer de boucher les trous d'un système qui est structurellement défaillant", a réagi sur franceinfo son porte-parole et secrétaire national, Stéphane Galais.