Un magazine de presse pourrait bien être liquidé par le budget Lecornu, il est pourtant très populaire
Dans son projet de budget 2026, le gouvernement prévoit la liquidation, d'ici à mars 2026, de l'Institut national de la consommation (INC) qui édite le magazine 60 000 millions de consommateurs depuis 1970. Une décision justifiée par la situation financière de l'établissement public "de plus en plus dégradée". L'INC pourrait être vendu à un acteur privé, selon un document consulté par l'AFP.
Cette mesure, dans les tuyaux depuis plusieurs semaines, devrait être adoptée par décret. "L'établissement public" INC, qui emploie quelque soixante salariés, dont une vingtaine de journalistes, serait "dissous et mis en liquidation […] au plus tard le 31 mars 2026", indique le document budgétaire. La "situation financière" de cette structure est de "plus en plus dégradée, avec un déficit d'exploitation croissant", et les perspectives "crédibles d'amélioration" sont "faibles", justifie le texte.
L'établissement public, sera susceptible d'être racheté par un "acteur privé", est-il expliqué dans le texte. Les démarches de recherche d'un repreneur ont déjà été entamées. La "commission des participations et transferts" sera saisie, le cas échéant, pour "émettre un avis sur la procédure". Créé en 1966, puis devenu établissement public en 1990, l'INC "a pour mission d'apporter un appui technique aux organisations de consommateurs" et "de produire et diffuser des informations, études, enquêtes et essais comparatifs auprès du grand public et des professionnels", est-il rappelé dans le texte.

60 Millions de consommateurs est un journal populaire, il compte 80 000 abonnés et réalise près de 30 000 ventes par mois. Le journal est une référence de la presse magazine consacrée aux conseils d'achat.
Cette mesure a fait réagir les autres associations de consommateurs telles que Foodwatch ou encore l'Union nationale des associations familiales (Unaf). Le 6 octobre, dans un communiqué, ces associations rappellent que "l'INC est un contre-pouvoir aux moyens limités face aux producteurs et aux distributeurs." Elles dénoncent "projet dangereux et rétrograde." L'une d'elles, Indecosa-CGT, l'association pour l'information et la défense des consommateurs salariés-CGT, a appelé à la "mobilisation la plus large".
Lionel Maugain, délégué du SNME CFDT à l'INC, a redit l'opposition des salariés à ce "sacrifice" aux "raisons budgétaires pas du tout convaincantes". Contacté par l'AFP, il ajoute que ce n'est pas l'INC qui "ruine les finances de la France", "Avec un déficit de 719 000 euros" en 2024 pour un chiffre d'affaires de 11,6 millions d'euros. "Nous allons concentrer l'essentiel de nos efforts à convaincre les députés d'amender cette décision", a-t-il ajouté.