Affaire Delphine Jubillar : l'enquête patine, bientôt un procès ?

Affaire Delphine Jubillar : l'enquête patine, bientôt un procès ? JUBILLAR. Plus de trois ans après la disparition de Delphine Jubillar, toujours pas le moindre aveu de la part de son époux Cédric, qui reste le principal suspect, ni de corps ou de trace de vie de l'infirmière. Dans ces circonstances, un procès peut-il se tenir ?

"L'absence de corps et d'aveux, ça n'a jamais empêché un procès de se tenir." Questionné par franceinfo, Me Philippe Pressecq, qui n'est autre que l'avocat d'une cousine de Delphine Jubillar, balaie l'hypothèse qu'aucun procès ne puisse avoir lieu. À ce stade, les enquêteurs n'ont pourtant ni pu obtenir d'aveux de la part de Cédric Jubillar, le mari et principal suspect dans la disparition de Delphine Jubillar dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020, ni retrouver le corps de l'infirmière. Pas de scène de crime non plus. L'accusation, qui semble convaincue de la responsabilité du peintre-plaquiste, doit se contenter d'un "faisceau d'indices graves et concordants". Toutefois, les soupçons sont tels que Cédric Jubillar a été placé en détention provisoire en juin 2021, soit six mois après la disparition de son épouse.

Ne cessant de clamer son innocence, Cédric Jubillar a depuis multiplié les demandes de remise en liberté, sans succès. Son septième et dernier refus remonte au 28 mars 2023. L'époux de Delphine Jubillar reste à ce stade derrière les barreaux. Mais jusqu'à quand ? Le trentenaire pourrait rester en prison encore au moins un an, car un procès devant une cours d'assises pourrait avoir lieu dans le courant de l'année 2024, selon les propos de Me Alexandra Martin, repris dans 20 Minutes à la mi-mars. Pour l'heure l'instruction se poursuit et Cédric Jubillar n'a toujours pas été officiellement renvoyé devant la justice. Néanmoins, sauf retournement de situation exceptionnel l'homme devrait bien être accusé dans un procès aux assises.

L'affaire Delphine Jubillar

Pourquoi Cédric Jubillar est-il suspect dans l'affaire ?

Dans l'affaire de la disparition du Delphine Jubillar, survenue dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 dans le Tarn, le mari est le principal et l'unique suspect. De nombreuses pistes pointent le rôle de Cédric Jubillar et surtout sa relation qui battait de l'aile avec l'infirmière. Le couple était en instance de séparation depuis plusieurs mois avant la disparition de la mère de famille et Cédric avait appris que son épouse entretenait une relation extraconjugale avec un homme avant la nuit fatidique. Différents témoignages de voisins et de proches ont fait état de disputes récurrentes entre Cédric et Delphine, des altercations liées à la consommation de drogues du peintre plaquiste mais surtout aux ressources financières - lui n'avait pas de revenus fixes et dépensait beaucoup pour sa consommation de stupéfiants - au sujet desquelles l'infirmière s'inquiétait, selon les déclarations de Cédric Jubillar devant les enquêteurs. Les différents concernaient aussi la lenteur des travaux de la maison selon le témoignage de la mère de Cédric, Nadine Jubillar, au Parisien le 19 avril 2023.

Ces disputes aux origines multifactorielles pouvaient donner lieu à des violences verbales de la part du mari a l'égard de sa femme et des enfants selon les propos d'amis de Delphine Jubillar recueillis durant l'enquête. Sur ce point, comme sur tous les autres Cédric Jubillar a reconnu des torts, mais sans jamais présenter les faits comme les preuves ou des mobiles du possible meurtre de Delphine. Il a d'ailleurs toujours clamé son innocence dans cette affaire : "Je suis innocent, je n'ai rien à voir avec la disparition de ma femme, je vous l'ai toujours dit" avait-il dit lors de sa première audition, un discours depuis répété sans relâche.

Des déclarations suspectes sur la nuit de la disparition de Delphine Jubillar

Si Cédric Jubillar est soupçonné d'être responsable de la disparition et peut-être du meurtre de sa femme c'est aussi parce que l'infirmière a disparu dans la nuit après avoir passé la soirée chez elle en présence du peintre plaquiste et de ses enfants. Durant les investigations, les témoignages des voisins recueills par les enquêteurs ont permis de dresser l'hypothèse que vers 23 heures dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020 "Delphine Jubillar [était] en situation de détresse, en train de suffoquer à l'extérieur de sa maison, sans doute dans le jardin situé à l'arrière de l'habitation."

Ce moment aurait été précédé de cris entendus par les voisins et d'une dispute rapporté par le fils aîné du couple, Louis, lors d'une de ses auditions. L'enfant qui avait alors sept ans avait présenté une version des faits contredisant celle de son père : Cédric Jubillar ne se serait pas couché plus tôt que sa femme et se serait disputé avec elle alors que leur fils était monté dans sa chambre. Enfin, si selon le suspect Delphine Jubillar serait partie se promener avant de disparaitre, les chiens des brigades cynophiles n'ont jamais retrouvé l'odeur de l'infirmière autour de la maison fragilisant de fait la thèse de la disparition en pleine nature. Des propos s'apparentant à des menaces de mort prononcées par Cédric Jubillar à l'encontre de sa femme et rapportés par un ami à France Bleu Occitanie ont également joué en défaveur du suspect : "Plusieurs fois, on l'a entendu dire : 'Oui je vais la tuer, je vais l'enterrer, personne va la retrouver. Elle veut me quitter, elle veut demander le divorce'. Déjà il savait qu'il allait tout perdre".

Les possibles aveux de Cédric Jubillar rapportés par son codétenu Marco

Quelques témoignages ont joué un rôle important dans l'enquête sur l'affaire Jubillar, notamment celui de Marco, un ancien détenu qui a partagé pendant quelques mois la cellule de Cédric Jubillar à la prison de Seysses, près de Toulouse. Au fil des discussions derrière les barreaux le suspect numéro un dans la disparition de l'infirmière tarnaise se serait confié au prisonnier trentenaire au lourd passé judiciaire et originaire d'Ajaccio. Le Corse n'a pas tardé à faire part aux enquêteurs des révélations du peintre plaquiste. Certains éléments donnant des indications sur l'emplacement du corps de Delphine Jubillar et semblant en mesure de faire avancer l'enquête ont été rendu public le 10 janvier 2021 par Le Parisien. Marco a assuré aux gendarmes que Cédric Jubillar lui avait avoué avoir prémédité le meurtre de sa femme et être passé à l'acte après avoir surpris l'infirmière en train d'échanger des messages avec son amant. "C'est ça qui l'a fait vriller (…). Il m'a dit qu'il savait où l'enterrer avant les faits. Il m'a expliqué avoir suivi sa femme en la géolocalisant, avoir tenté de pirater son téléphone sans succès. Il savait ce qui allait se passer. Il attendait le moment propice pour s'en débarrasser", a indiqué le détenu dans sa déposition.

Quant à l'emplacement du corps, Cédric Jubillar aurait indiqué à Marco avoir enterré sa femme dans "une forêt qui avait déjà brûlé" à un niveau "peu profond" après avoir transporté la dépouille dans une voiture blanche car "il n'allait pas être assez stupide pour utiliser sa propre voiture". Le Parisien a précisé que ce témoignage aurait été "étayé par des détails que seul Cédric était en mesure de lui communiquer".

Marco s'est également étendu sur ses rencontres avec Séverine L., la femme qui a entretenu une relation avec Cédric Jubillar entre avril et juin 2021. Les deux individus se seraient rencontrés et selon l'ancien détenu la quadragénaire saurait où est dissimulé le corps mais refuserait de s'y rendre de peur d'être suivie. Il aurait ajouté que le projet de déplacer le corps aurait été envisagé par Cédric et Séverine sans pouvoir apporter de preuves. Quelques enregistrements vidéos des échanges entre Séverine et Marco attestent de leurs rencontres. Sur l'une des vidéos on peut entendre la nouvelle compagne de Cédric interroger : "Ça se voit un corps qui a été déplacé ? [...] Je ne sais pas comment tu vas retrouver ça, t'as les nerfs bien accrochés ?"

Le témoignage de Marco remis en question dans l'affaire Jubillar

Les accusations de Marcon concernant l'éventuelle complicité de Séverine L. ont été démentie par la principale intéressée. Laquelle assurait en janvier sur BFMTV en janvier 2022 ne jamais s'être rendue sur le lieu du drame et rapportait des propos que Cédric lui aurait dit : "Marco fait partie des personnes qui m'ont b…, à tous les deux, avec de faux témoignages voilà pourquoi tu as été en garde à vue. On ne peut avoir confiance en personne".

Si la véracité du témoignage de Marco est également interrogé c'est parce que l'homme traine un lourd passé judiciaire : il a été impliqué dans plusieurs affaires d'associations de malfaiteurs, d'incendies, de vols mais surtout de faux témoignages et de subornation de témoins selon RTL. Un point soulevé par Alexandre Martin, un des avocats de Cédric Jubillar qui soutient que "ce co-détenu a raconté n'importe quoi et les vérifications ont qui ont été faites l'ont confirmé". Les dires du Corse ont perdu en crédibilité lorsque malgré le déploiement d'un important dispositif de recherche en début d'année 2022, les fouilles près d'une ancienne ferme incendiée à Cagnac-les-Mines, lieu indiqué par l'ancien détenu, n'ont donné aucun résultat.

Séverine L., sa relation avec Cédric et son rôle dans l'affaire Jubillar

Les enquêteurs se sont aussi intéressés à Séverine L. durant les investigations. La quadragénaire a entretenu une courte relation avec Cédric Jubillar entre avril et juin 2021. S'ils se connaissaient depuis de longues années par l'intermédiaire du fils de Séverine, c'est lors d'une battue organisée pour retrouver l'infirmière disparue qu'ils se sont rapprochés. "Nous avons dîné ensemble et notre histoire a commencé. Je me suis attachée à lui et lui s'est attaché à moi", avait-elle expliqué au Parisien. Cette relation naissante seulement quatre mois après la disparition de Delphine a semblé suspecte et les enquêteurs se sont attardés sur le possible rôle de Séverine dans le drame. Séverine L. a d'ailleurs était placée en garde à vue pour suspicions de "complicité de recel de cadavre" pendant une journée et demi avant d'être relâchée.

Séverine L. a toujours défendu Cédric Jubillar croyant en son innocence. "Au fil du temps, je n'ai jamais perçu sur son visage les traits d'un coupable. Il a toujours eu ce caractère un peu brut. [...] Je ne cherche pas à le dédouaner, ni à le défendre, c'est juste mon intime conviction et c'est ce que j'ai dit aux enquêteurs. Si c'est lui, il est très fort et si ce n'est pas lui, il est alors très résistant pour supporter l'isolement en prison" avait-elle déclaré auprès de La Dépêche du Midi. Pourtant d'autres déclarations semblaient montrer des doutes sur la culpabilité du peintre plaquiste. Séverine L. a décrit Cédric Jubillar comme "détaché" de l'affaire : "Je lui ai même posé la question directement : 'Qu'est-ce que tu en as fait ?' et il répond : 'Mais je l'ai enterrée à la ferme qui a brûlé'. Lui le dit en rigolant, donc je pense qu'il n'est pas sérieux. En fait, je n'arrive pas vraiment à le cerner. Je veux me convaincre qu'il est innocent mais j'ai toujours le doute." Toujours selon Le Parisien, la quadragénaire aurait même confié : "Je pense qu'il est coupable. Je pense qu'il l'a vraiment tuée. J'ai été manipulée, je l'ai cru, je m'en veux de l'avoir cru."

Une complique de Cédric Jubillar ?

Les doutes sur l'implication de Séverine L. dans l'affaire Jubillar ont été induits par les déclarations du codétenu Marco. Les deux individus se sont d'ailleurs rencontrés entre trois et six fois entre septembre et décembre 2021. Si les rencontres sont prouvées, l'ex-copine de Cédric Jubillar a nié toute implication dans la disparition et la dissimulation du corps même si elle a reconnu auprès de BFMTV en janvier 2022 avoir eu écho d'une vieille ferme incendiée à Cagnac-les-Mines par Cédric Jubillar : "Je n'ai jamais amené le codétenu sur les lieux, je ne suis jamais allée avec Cédric sur les lieux, Cédric ne m'a jamais dit sérieusement qu'il avait tué sa femme, à part en rigolant quand il m'a parlé de la ferme".

Pour sa défense, Séverine L. a justifié ses échanges avec Marco sur le possible lieu où serait enterré Delphine Jubillar "pour lever le doute [...] pour que [Marco] aille vérifier s'il y a le corps de Delphine enterré" selon les propos relayés par Le Parisien. Et d'ajouter dans les colonnes du journal : "Je suis bête et influençable. J'ai fait ça par amour, j'ai donné l'endroit où Cédric a pu enterrer Delphine. Cédric ne m'a jamais dit ouvertement qu'il l'a tuée". Quid du fait qu'elle n'a jamais contacté les gendarmes à propos du lieu où pourrait être enterré le corps de Delphine ? Son silence vient, selon elle, du fait qu'elle avait "peur" de Cédric.

Cédric Jubillar veut sortir de prison

Placé en détention provisoire depuis juin 2021 pour "meurtre sur conjoint", Cédric Jubillar n'a pas quitté sa cellule de prison depuis, si ce n'est pour être entendu par les enquêteurs et juges d'instruction. Depuis son incarcération, le suspect dans l'affaire de Delphine Jubillar a émis sept demandes de remise en liberté conditionnelle et aucune n'a abouti. La dernière demande a été rejetée le 28 mars par le parquet. Comme lors des précédentes tentatives, la justice oppose les mêmes arguments à la sortie de prison de Cédric Jubillar : préservation des indices, protection des témoins et risque de trouble à l'ordre public en cas de remise en liberté du principal suspect. Les magistrats ont également rejeté la demande d'assignation à résidence du suspect avec un placement sous bracelet électronique.

Mais ces refus à répétition irritent les avocats de Cédric Jubillar qui dénoncent "un dossier vide de toutes preuves matérielles" et le "non-respect de la présomption d'innocence" de leur client. "L'accusation répète à l'envi, quelle que soit l'évolution du dossier, le fait que ça ne peut être que Cédric Jubillar et qu'à partir de ce moment-là il ne peut que rester en prison. Nous avons manifestement affaire à un entêtement de l'accusation qui viole la présomption d'innocence" s'était d'ailleurs agacé Me Alexandre Martin à la mi-mars 2023 selon 20 Minutes.

Les avocats de Cédric Jubillat insistent sur les conditions de détention de leur client qui a été placé à l'isolement dans les mois qui ont suivi son arrivée en prison. "Je me demande comment il n'est pas devenu fou, quand vous ne voyez personne, vous ne parlez qu'aux murs. Cet homme a toute sa santé mentale et je trouve que cela devient un exploit. Il a la force de celui qui est innocent", a insisté Me Martin.

Disparition de Delphine Jubillar

Que sait-on de la disparition de Delphine Jubillar ?

La disparition de Delphine Jubillar a eu lieu dans la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Cette infirmière de 33 ans se trouvait à son domicile avant de s'évaporer. Toutes les affaires de la jeune femme, hormis une doudoune blanche et son téléphone portable, ont été retrouvées dans la maison. La seule version des faits est venue de son mari, qui prétend que sa femme a disparu alors qu'il était endormi, parti se coucher seul à 22 heures 30, laissant sa compagne devant la télévision.

Le trentenaire a expliqué aux gendarmes qu'il avait été réveillé aux alentours de 4 heures du matin le 16 décembre par les pleurs du plus jeune enfant du couple, alors âgé de seulement quelques mois, et avait réalisé à ce moment-là que Delphine avait quitté leur domicile de Cagnac-les-Mimes (Tarn). Il a alors décidé de contacter la gendarmerie pour signaler la disparition de son épouse. Cédric Jubillar a également affirmé qu'il pensait que sa femme était partie promener les chiens, ayant retrouvé ces derniers à l'extérieur de leur domicile. Les gendarmes ont tout de suite pris très au sérieux ce signalement et se sont mobilisés par centaines pour retrouver la trace de la trentenaire. Le 23 décembre, une information judiciaire a été ouverte pour "arrestation, enlèvement, détention ou séquestration arbitraire".

Les enquêteurs se sont rapidement penchés sur le bornage du téléphone portable de Delphine Jubillar. Ce téléphone, également disparu, a borné une dernière fois à deux kilomètres du domicile du couple, quelques heures après la disparition de l'infirmière. Il a été activé plusieurs fois dans la nuit avant de s'éteindre définitivement à 7h48 le 16 décembre 2020, sans que les enquêteurs soient capables de déterminer si c'était Delphine elle-même qui l'avait utilisé, ou quelqu'un d'autre. A 22h58, Delphine aurait, selon les éléments de l'enquête, envoyé un message à son amant. Plus tard, c'est son frère qui l'aurait contactée sur WhatsApp, dans un message relatif aux cadeaux de Noël : le message sera lu à 00h11. Enfin, la caméra du téléphone aurait été réactivée à 1h33 du matin, toujours dans la même zone géographique.

C'est donc dans cette zone que les espoirs de retrouver l'infirmière se sont d'abord concentrés. Les gendarmes de la Section de recherche ont sondé lacs, rivières et cavités, mené des battues dans les champs et les bois autour du village de Cagnac-les-Mines, une ancienne cité minière de 3 000 habitants, où la jeune femme habitait, avec son mari et ses deux garçons, Louis et Elyah. Le domicile a lui aussi été plusieurs fois perquisitionné.

"L'ouverture [de cette] information [judiciaire] a donné lieu à plus de 2 500 actes et procès-verbaux en six mois et a mobilisé des moyens matériels considérables", avait résumé le procureur du Tarn le 18 juin 2021. Il avait ajouté : "C'est une disparition inquiétante, qui ne saurait être considérée comme volontaire. L'hypothèse d'un accident a été évacuée […] La notion de suicide ou de départ volontaire est en contradiction totale avec tous les éléments du dossier. Delphine Jubillar était une mère de famille, une infirmière qui adorait son métier. Elle avait des amis et des enfants. Elle n'avait strictement aucune raison de disparaître." De plus, "elle avait pour projet, dans les semaines qui suivaient, de quitter le domicile et de s'installer avec un autre homme, rencontré l'été précédent". Concernant Cédric Jubillar, le procureur avait précisé : "Contrairement à ce qui a été dit, le contexte de séparation du couple était très conflictuel […] Cédric Jubillar avait une très grande difficulté à accepter cette séparation. Il pouvait se montrer brutal et grossier. Il avait organisé une véritable surveillance de son épouse, essayant même de la géolocaliser. Il était très intrusif." Entre l'appel de Cédric à la gendarmerie et aujourd'hui, la version des faits initiales du père de famille a largement été remise en cause.

Parents, enfants, métier... Qui était Delphine Jubillar ?

Delphine Aussaguel (nom de jeune fille) Jubillar était infirmière de nuit à la clinique Claude-Bernard d'Albi. Née en 1987, elle est âgée de 33 ans au moment de sa disparition, la nuit du 15 au 16 décembre 2020. Dès ses 12 ans, la jeune fille perd son père, mécanicien automobile. Sa mère l'élève seule, elle et ses deux petits frères, dans un HLM situé à Gaillac (Tarn). Dès 2014, Delphine voit l'état de santé de sa mère se dégrader peu à peu : atteinte d'une maladie neurodégénérative, la femme est admise dans un centre spécial, mais décède en 2016, âgée de 60 ans. Un décès qui affectera énormément l’infirmière tarnaise, selon ses proches.

L'ayant rencontré en 2005 à la fête d'anniversaire d'une amie en commun, Delphine avait épousé Cédric Jubillar en 2013, peintre plaquiste autoentrepreneur. Selon des informations rapportées par Le Parisien, c'est Cédric Jubillar qui a entrepris la construction de la maison de famille, située à Cagnac-les-Mines, dans le Tarn. Ensembles, le couple a donné naissance à deux enfants : Louis, un garçon de 6 ans au moments des faits, et Elyah, âgée de 18 mois lorsque sa mère a disparu. Il est mentionné dans plusieurs titres de presse que c'est le salaire d'infirmière de Delphine Jubillar qui subvenait aux besoins du couple et du foyer. A l'été 2020, Delphine Jubillar avait fait part de son désir de divorcer de son époux. D'après son avocate, ce divorce paraissait s'effectuer d'un commun accord.