Décès de Michel Fourniret : une enquête ouverte sur les conditions de sa mort

Décès de Michel Fourniret : une enquête ouverte sur les conditions de sa mort

Michel Fourniret, pédophile et tueur en série condamné à perpétuité, est décédé ce lundi 10 mai, à l'hôpital de la Salpêtrière à Paris. Une enquête a été ouverte pour déterminer les causes de sa mort.

L'essentiel

  • Alors qu'il était encore impliqué dans plusieurs enquêtes, le tueur en série Michel Fourniret est décédé à l'hôpital, à Paris, ce lundi 10 mai autour de 15h, selon le procureur de Paris, Rémy Heitz à l'AFP.
  • Après l'annonce de sa mort, à l'âge de 79 ans, une enquête a été ouverte pour recherches les causes de ce décès. Cette dernière a été confiée au 3e district de la police judiciaire.
  • La santé de Michel Fourniret, atteint de troubles mentaux de type Alzheimer depuis plusieurs années, s'était particulièrement détériorée ces derniers temps. Le tueur avait été hospitalisé le 28 avril dernier et était dans le coma au moment de sa mort.
  • Michel Fourniret avait été condamné deux fois à la perpétuité pour le meurtre de huit femmes et était également "connu" pour la disparition de la petite fille Estelle Mouzin, un dossier dans lequel il a été mis en examen récemment, et pour lequel de nombreuses fouilles ont été organisées au cours des derniers mois.
En direct

17:55 - "Il faut un pôle national avec des juges spécialisées" dans les tueurs en série

[FIN DU DIRECT] Pour Corinne Herrmann, avocate spécialisée dans les cold case et notamment avocate d'Eric Mouzin, le père d'Estelle Mouzin, les errements judiciaires de l'instruction de ce dossier s'expliquent ainsi : "tout simplement, en France, on juge les tueurs en série pour un fait ou deux faits, puis on abandonne les poursuites et les recherches parce qu'on ne sait pas rentrer dans leur fonctionnement." Auprès de Franceinfo, elle argumente : "Il faudrait des juges qui sont spécialisés de par leur expérience, comme on le voit par exemple pour le pôle du terrorisme, il faudrait des magistrats spécialisés mais aussi des enquêteurs et peut-être des avocats derrière. Cela éviterait ce genre de situation parce qu'on saura traiter ce phénomène-là, on saura interroger ces tueurs en série, on saura aller vite et trouver les indices. On appelle à la création de ce pôle national depuis plus de vingt ans avec Didier Seban [autre avocat d'Eric Mouzin, ndlr]. On souhaite ce pôle national avec des juges spécialisés, qu'on puisse entendre les familles et qu'on puisse rechercher ces phénomènes."

15:16 - Au moment de sa mort, Fourniret était encore en examen dans 4 affaires

Comme l'a titré le Parisien, Michel Fourniret est "mort avec ses secrets". Au moment de son décès, Michel Fourniret était encore mis en examen dans quatre affaires de disparitions : celle de Marie-Angèle Domece, 18 ans, disparue en 1988 ; Joanna Parrish, 20 ans, dont le corps a été retrouvé en 1990 dans l'Yonne ; Lydie Logé, 29 ans, disparue en 1993 ; et Estelle Mouzin, 9 ans, disparue en 2003.

13:46 - Pourra-t-il y avoir un procès dans l'affaire Estelle Mouzin ?

La mort de Michel Fourniret implique qu'il ne pourra plus y avoir de procès en sa présence, toutefois, n'étant pas le seul mis en examen par exemple dans l'affaire de la disparition d'Estelle Mouzin. Il est possible que la juge d'instruction conclut tout de même à un renvoi devant la cour d'assises, notamment en ce qui concerne l'ex-épouse de Fourniret Monique Olivier, comme l'a expliqué l'avocate Corinne Herrman à Franceinfo : "Ce sera à la juge d'instruction de décider si elle a suffisamment d'éléments contre Monique Olivier pour la renvoyer devant une cour d'assises. Je rappelle que c'était un couple de criminels, qu'elle était présente, et qu'elle a été condamnée en 2008. Je rappelle qu'elle a confirmé les déclarations de Michel Fourniret, voire qu'elle les a complétées. Ce sera à la juge d'instruction de dire si elle la met en accusation devant la cour d'assises de Paris."

12:33 - Réaction du ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti

Invité de Franceinfo ce mardi, Eric Dupond-Moretti s'est exprimé sur le décès de Michel Fourniret : "Je comprends la frustration des familles, qui avaient un certain nombre de questions à poser à monsieur Fourniret. Et ça ne pourra pas se faire." Au sujet de l'éventuelle création d'un service de juges spécialisés sur les affaires de tueurs en série et affaires non résolues, le ministre de la Justice a déclaré : "Cela fait partie des choses qui ont été discutées devant la Commission des lois de l'Assemblée nationale. On est en train de réfléchir à cette juridiction spécialisée".

11:33 - Une autopsie va être réalisée

Suite à un décès survenu dans le milieu pénitentiaire, une enquête est ouverte. Michel Fourniret était incarcéré à la prison de Fresnes avant d'être transféré dans l'Unité hospitalière sécurisée interrégionale (UHSI) de la Pitié-Salpétrière, à Paris, où il est décédé ce lundi après avoir été plongé dans le coma. Dans le cadre de l'enquête ouverte pour déterminer les causes de sa mort, une autopsie va être réalisée.

11:08 - Eric Mouzin : "La mort de Fourniret est anecdotique"

Le père d'Estelle Mouzin, la petite fille disparue en 2003, affaire dans laquelle Michel Fourniret avait été mis examen, s'est exprimé ce mardi sur Europe 1 sur les errements judiciaires qui ont eu lieu depuis des années : "Sa mort est anecdotique - il était malade, c'était normal. Mais le problème, c'est qu'elle est la manifestation de toutes les erreurs commises, dans le dossier d'Estelle et dans d'autres dossiers puisqu'on sait qu'aujourd'hui que le juge Khéris est en train de rechercher des éléments matériels pour les autres familles qui sont également dans la recherche de leur enfant."

En savoir plus

Michel Fourniret est mort. L'information a été rendue publique ce lundi 10 mai par le procureur de Paris, Rémy Heitz à l'AFP. Le meurtrier est décédé autour de 15h, à l'hôpital de la Pitié-Salpétrière à Paris. "Une enquête a été ouverte pour recherches des causes de la mort, confiée au 3e district de police judiciaire", a ajouté Rémy Heitz.

Selon plusieurs sources concordantes citées par le Parisien, le tueur en série Michel Fourniret âgé de 79 ans avait été hospitalisé en urgence le 28 avril à l'unité hospitalière sécurisée interrégionale de la Salpêtrière à Paris pour des problèmes respiratoires. D'après le quotidien, l'homme avait été placé dans le coma et était considéré par les médecins comme "non réanimable" avec un pronostic vital engagé et non réversible. Un protocole d'accompagnement de fin de vie avait même été engagé.

Fourniret dans le coma avant son décès

Ces dernières semaines, l'état de santé de Michel Fourniret s'était dégradé avec une dégénérescence mentale provoquant plusieurs hospitalisations en urgence. Le Parisien rappelle qu'un certificat médical daté du 1er mars dressait un bilan de santé très alarmant du détenu, diagnostiquant notamment la maladie d'Alzheimer. "Ce qui se traduit par un trouble neuro-cognitif qui atteint tous les secteurs cognitifs, c'est à dire un syndrome démentiel d'intensité sévère. Les propos sont au mieux rares et inadaptés, au pire se résument à un jargon incompréhensible". Le rapport soulignait également "une perte d'autonomie majeure qui nécessite l'aide d'un soignant pour tous les gestes de la vie quotidienne, notamment pour le repas où la fourchette doit lui être amené à la bouche."

Fourniret devait mourir en prison

Pour rappel, le tueur a été condamné deux fois à la perpétuité pour les meurtres de huit femmes ou adolescentes et mis en examen à quatre reprises pour ceux de la petite Estelle Mouzin ou des jeunes femmes Lydie Logé, Joanna Parrish et Marie-Angèle Domèce. Il y a quelques jours, l'affaire Estelle Mouzin était de nouveau au coeur de l'actualité avec de nouvelles recherches suite aux nouvelles indications de Monique Olivier, l'ex femme de l'ogre des Ardennes. Des recherches qui ont été infructueuses.

Fourniret dans l'affaire Mouzin