Attaque à l'arc en Norvège : cinq morts, qui est l'auteur ?

Attaque à l'arc en Norvège : cinq morts, qui est l'auteur ? NORVEGE. Dans une petite ville de Norvège, à Kongsberg, un homme a tué cinq personnes après une attaque à l'arc. La piste terroriste est sérieusement envisagée par les autorités.

[Mis à jour le 14 octobre à 16h51] Ce mercredi 13 octobre, dans la petite ville de Kongsberg (environ 25 000 habitants) dans le sud-est de la Norvège (à environ 80 kilomètres d'Oslo), un homme armé d'un arc et de flèches a tué cinq personnes et en a blessé trois autres. Selon les informations locales, il s'agirait d'hommes et de femmes âgés de 50 à 70 ans. Lors d'un point presse, le responsable de la police locale, Oyvind Aas, a confirmé ce très lourd bilan. "Je peux malheureusement confirmer qu'il y a cinq personnes mortes et deux qui sont blessées (trois finalement)". Les personnes blessées ont été hospitalisés dans des unités de soins critiques mais leurs vies ne sont pas en danger selon la police locale. 

C'est aux alentours de 18h13 ce mercredi que la police a indiqué avoir reçu plusieurs appels de personnes du centre de Kongsberg indiquant qu'un homme se déplaçait avec une arme près d'un supermarché. D'importants moyens ont été rapidement déployés avec des unités au sol mais également un hélicoptère qui survolait le secteur. C'est finalement à 18h47, soit plus de 30 minutes après les faits que l'homme a été arrêté par les forces de l'ordre. 

Une femme, qui a en partie assisté à l'attaque, a dit à TV2 (chaîne de télé norvégienne) avoir entendu du vacarme et vu une femme se mettre à l'abri ainsi qu'"un homme au coin de la rue avec des flèches dans un carquois sur l'épaule et un arc dans la main". "Après, j'ai vu des gens courir pour leur vie. L'un d'eux était une femme qui tenait un enfant par la main".

Interrogée par L'Indepedant, une étudiante française vivant à Kongsberg témoigne. "Vers 18 heures, J'ai entendu un ballet d'hélicoptères. Mais je n'ai pas trop fait attention car ici il y en a souvent. Puis, j'ai été prévenue rapidement. On a un groupe sur le téléphone avec les internationaux de l'université. L'une d'elles m'a informée qu'il y avait un homme qui venait de tirer avec un arc sur quelqu'un et qu'il ne fallait surtout pas sortir. J'ai cru que c'était un règlement de compte. Mais non."

Qui est l'assaillant ?

Selon les informations encore très limitées et après plusieurs rumeurs faisant état d'un citoyen norvégien, l'homme arrêté est un danois de 37 ans résidant à Kongsberg. "Nous avons décidé de confirmer cette information, car beaucoup de rumeurs circulent sur les réseaux sociaux autour de l'auteur de l'attaque, certaines [mettant en cause] des personnes n'ayant aucun lien avec les actes graves commis". Toujours selon les sources policières, l'homme était seul et "coopère" avec la police en faisant des "déclarations détaillées" selon les dires de son avocat. Son geste, à l'heure actuelle, n'est toujours pas expliqué mais l'homme était connu des services.

Selon une chaîne de télévision norvégienne (TV2), généralement bien informée comme l'indique Euronews, l'auteur présumé de l'attaque se serait converti à l'islam et a des antécédents médicaux. D'après la police, le suspect aurait utilisé d'autres armes en plus de l'arc, dont la nature n'a pas été précisée.

L'homme sera présenté ce vendredi à un juge en vue de son placement en détention provisoire. Selon la procureure en charge du dossier, il doit également subir des examens psychiatriques. D'après des médias norvégiens, "l'assaillant" a été visé par deux décisions judiciaires dans le passé : une interdiction l'an dernier de rendre visite à deux membres proches de sa famille après avoir menacé de tuer l'un d'eux et un cambriolage et achat de haschich en 2012. Le site Nettavisen a également publié une vidéo qu'il aurait publiée en 2017 et dans laquelle il lance "un avertissement" potentiellement menaçant.

L'attaque à l'arc en Norvège est-il un attentat ?

Pour l'heure, l'hypothèse n'est pas écartée par les autorités locales. Les services de renseignement intérieur (PST) ont été placés en alerte, selon un porte-parole à l'Agence France-Presse (AFP). Martin Bernsen, le porte-parole des services de renseignements, a déclaré sur l'éventualité d'un attentat qu'il s'agit pour "pour l'instant que des conjectures. Dans un communiqué à la mi-journée ce 14 octobre, la prudence est toujours de rigueur. "Les événements à Kongsberg ont les apparences d'un acte terroriste à ce stade, mais l'enquête (...) tirera davantage au clair ce qui les a motivés", a précisé le PST.

La Norvège n'en n'est pas à sa première attaque de grande ampleur. Le 22 juillet 2011, Anders Behring Breivik avait tué 77 personnes en faisant exploser une bombe près du siège du gouvernement à Oslo, faisant huit morts, avant d'ouvrir le feu sur un rassemblement de la Jeunesse travailliste sur l'île d'Utoya, faisant 69 autres victimes. En août 2019, Philip Manshaus avait aussi tiré dans une mosquée des environs d'Oslo, avant d'être maîtrisé par des fidèles, sans faire de blessé grave. Il avait auparavant abattu par racisme sa demi-sœur adoptive d'origine asiatique.

Le "timing" de l'attaque est également à noter, puisque cette dernière s'est produite au dernier jour du mandat de la Première ministre conservatrice Erna Solberg, qui doit céder ce jeudi les rênes à un nouveau gouvernement de centre gauche.