Les fausses alertes à la bombe se multiplient dans les écoles, qui en sont les auteurs ?
Le phénomène prend de l'ampleur. Depuis la rentrée, les fausses alertes à la bombe signalées dans les écoles se multiplient. Ce jeudi, huit établissements scolaires de Grenoble ont fermé temporairement leurs portes après des alertes à la bombe reçues. Deux autres menaces de ce genre ont été signalées dans le département de l'Isère plus tôt dans la semaine. Plus de 160 établissements scolaires ont été visés cette année, dont une soixantaine depuis la rentrée. Pas moins de 46 départements, soit près de la moitié du territoire, ont été touchés, selon les chiffres de la police nationale. Les menaces faussement terroristes se sont toutefois particulièrement répandues depuis la rentrée de septembre 2023 et la moitié des départements français sont ainsi touchés.
Pour chaque fausse alerte à la bombe, le mode opératoire est sensiblement le même : un mail signé par un pseudo-terroriste est envoyé sur toutes les boîtes de réception, celles des professeurs et des élèves confondues, et prévient qu'un objet explosif a été dissimulé au sein de l'établissement. Le message est parfois identique, mot pour mot. Les 160 alertes à la bombe se sont avérées être des canulars, mais toutes ont conduit à une intervention des forces de l'ordre par mesure de précaution et de sécurité.
Des "profils diversifiés" derrière ces menaces
Des enquêtes sont ouvertes à chaque nouvelle menace et les forces de l'ordre parviennent souvent à identifier des suspects pouvant être les auteurs de ces fausses alertes. Cela a été le cas pour de menaces lancées dans des établissements de Seine-Saint-Denis, des Hautes-Pyrénées, de Gironde ou de la région normande, par exemple. Ces suspects présentent des "profils diversifiés" selon la porte-parole de la police nationale, Sonia Fibleuil, interrogée par RMC, mais il s'agit souvent d'adolescents "qui ne sont pas forcément connus de nos services", a précisé une source policière à 20 Minutes.
Les motivations des auteurs des canulars sont très rarement politiques, il s'agit plus d'un jeu ou d'un moyen d'être dispensé de cours. La porte-parole de la police estime que pour d'autres ces fausses alertes sont des moyens de "faire peur ou de tester de nouveaux modes opératoires" de piratage. Les auteurs des fausses alertes piratent les espaces de travail numériques des établissements scolaires, comme le site Pronote, et accèdent à cet espace en se faisant passer pour un élève.
Les services de police et de gendarmerie, mais aussi la police judiciaire et les unités spécialisées dans le cybercrime sont mobilisées dans ces enquêtes, car les conséquences de chaque fausse alerte à la bombe sont très lourdes : évacuation de l'établissement, recherche d'explosifs par les forces de l'ordre et parfois les services de déminage, mais aussi la décrédibilisation de menaces terroristes avérées. Des sanctions existent pour les auteurs de ces fausses alertes, même jeunes. La plupart des suspects sont d'ailleurs poursuivis pour "menace de mort" et "dénonciation mensongère" et encourent jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende.