Attentat à Paris : la mère de l'assaillant défend depuis des décennies le modèle d'assimilation
"Je demande pardon à la France." Au cours de sa garde à vue qui a suivi l'attaque au couteau pour laquelle son fils est suspecté d'être l'assaillant samedi 2 décembre, la mère du jeune homme de 26 ans n'a cessé de se confondre en excuses, relaie Le Parisien. Implorant également "le pardon à la famille de cet Allemand" avec qui elle "pleure" son décès, elle aurait également affirmé : "Je n'ai plus de fils", préférant parler de "l'individu" qui a commis l'irréparable plutôt que de son "fils".
Aujourd'hui âgée de 62 ans, celle qui a été envoyée en France pour poursuivre ses études quand le shah d'Iran a été renversé en 1979, lors de la révolution islamique, avait par la suite embrassé une carrière d'employée de magasin au Carrefour de Villejuif, et ce, malgré sa maîtrise en sciences de l'éducation. Au cours de sa garde à vue, elle est longuement revenue sur le parcours de son fils, la position de sa famille sur la religion et son "amour" pour la France. "Le ciel leur est tombé sur la tête. Cette famille, ce sont des gens honnêtes et respectueux", confie au quotidien de la capitale une source proche de l'affaire. Au Parisien, qui évoque un "modèle d'assimilation", cette même source n'hésite pas à parler d'une famille "laïque et bienveillante avec un père athée". La conversion à l'islam du fils à la mort de la grand-mère maternelle en 2015 n'aurait d'ailleurs pas du tout été bien vécue par ses proches.
Diagnostiqué schizophrène en prison
De son côté, la mère aurait confié aux enquêteurs que, dès son enfance, Armand Rajabpour-Miyandoab paraissait un peu à l'écart. Malgré ses bonnes notes à l'école et le fait qu'il ne causait pas le moindre problème, le garçon était timide et renfermé. Mais l'adolescence venue, les parents du jeune homme auraient constaté des changements notables. Parlant tout seul et riant sans raison, il pouvait avoir le regard vide par moment. Si sa mère lui avait proposé d'aller consulter un psychologue, le jeune homme aurait refusé, arguant qu'il n'était "pas fou".
Les parents souhaitaient "que leur fils ait une approche intellectuelle de la religion", affirme un proche de la famille dont Le Parisien se fait l'écho. Sa conversion à l'islam à 18 ans serait mal passée dans la famille. Le jeune homme aurait ensuite principalement fait son éducation religieuse devant son ordinateur, dans sa chambre. Son arrestation en juillet 2016, suivie d'une condamnation à cinq ans de prison, dont un an avec sursis, aurait choqué la famille. Pour rappel, Armand Rajabpour-Miyandoab avait été repéré à l'époque par la police alors qu'il discutait en ligne avec des djihadistes.
Les parents affirment que c'est lors de son passage en prison qu'une schizophrénie aurait alors été diagnostiquée à leur fils. À sa sortie en 2020, le jeune homme suivait son traitement médicamenteux et jurait ne plus avoir de religion. Quelques mois plus tard, il était à nouveau musulman, mais respectait toujours ses obligations du point de vue judiciaire. À l'issue de son suivi médical, sa mère affirme avoir pris le relais tel "un policier". En octobre dernier, voyant que son fils n'allait pas bien après le début de la guerre entre Israël et le Hamas, elle s'était même rendue au commissariat pour alerter les autorités sur l'état de son fils. À ce jour, aucune charge n'a été retenue contre les parents d'Armand Rajabpour-Miyandoab qui sont sortis de garde à vue lundi.