Homme battu à mort à Grande-Synthe : la piste homophobe privilégiée ?

Homme battu à mort à Grande-Synthe : la piste homophobe privilégiée ? Philippe, 22 ans, est décédé des suites de ses blessures mardi 16 avril. Il avait été roué de coups la nuit précédente à Grande-Synthe (Nord). Deux mineurs ont été interpellés et placés en garde à vue ce mercredi.

Deux interpellations ont eu lieu mercredi 17 avril, au matin, après le passage à tabac de Philippe, 22 ans, retrouvé inconscient sur un parking situé à l'arrière du magasin Carrefour Contact de la commune de Grande-Synthe (Nord), 20 000 habitants. Deux mineurs de 14 et 15 ans ont été placés en garde à vue et les auditions se poursuivent ce jeudi pour tenter de déterminer le motif de l'agression. Le troisième agresseur, lui, est toujours recherché par les autorités dans le cadre d'une enquête pour "meurtre en bande organisée" ouverte par le parquet de Dunkerque.

L'utilisation d'une hache et de machettes n'a pour l'instant pas été confirmée. Selon une source proche de l'enquête auprès de France 3 Hauts-de-France, "la piste homophobe est privilégiée". "L'attaque aurait eu lieu suite à une prise de rendez-vous sur un site de rencontres gay". En revanche, aucun lien n'a été établi avec une précédente agression dans le secteur" précise le média. Une marche blanche aura lieu en l'honneur de Philippe, ce vendredi 19 avril à 11 heures, devant le lycée du Noordover où il avait été scolarisé.

Une agression d'une rare violence

Alors que Le Figaro avançait mercredi la possibilité d'un guet-apens, orchestré via les réseaux sociaux, plusieurs autres médias, dont Le Parisien, rapportent que Philippe aurait été attaqué alors qu'il rentrait simplement chez lui. Au téléphone avec cet employé d'un centre socio-éducatif de Grande-Synthe au moment de son agression, un ami de Philippe aurait eu un échange rapide avec l'un des agresseurs avant que ce dernier ne mette fin à la conversation en raccrochant. C'est cet ami qui aurait alerté les proches de Philippe pour qu'ils partent à sa recherche en pleine nuit. 

Découvert inconscient donc, le malheureux présentait "plusieurs traces de coups, notamment au visage". Philippe a été transporté dans la foulée à l'hôpital de Dunkerque avant d'être envoyé au centre hospitalier de Lille. "Il était chez son ami au bout de ma rue. Il est revenu vers chez moi, il y a 200 mètres, 300 mètres maximum. Et ils l'ont attrapé sur le chemin", a révélé l'un des frères de la victime ce mercredi après-midi à RTL. Et le second frère, Dylan, d'ajouter : "Ce qu'on sait, c'est qu'il a été tiré vers le Carrefour, derrière le parking. Ils ont dû finir le boulot là-bas."

Une bande déjà connue des forces de l'ordre ?

Confiant avoir peu d'informations supplémentaires, le premier frère, Kelvyn, a expliqué que les individus n'auraient frappé son frère "qu'au visage". "Mais s'il est mort des coups à la tête, c'est qu'ils y ont été forts et qu'ils l'ont bien tapé", s'est-il ému. Le frère de la victime a également révélé que, lors de l'agression, le téléphone de Philippe ainsi que des "affaires personnelles" ont été volés. Et de confier au sujet des agresseurs : "Cette bande, ça fait plusieurs agressions qu'ils essaient de commettre à Grande-Synthe."

Mercredi en fin de journée, le maire de la ville, Martial Beyaert, a tenu une conférence de presse lors de laquelle il a souhaité condamner la récupération politique de cette triste affaire. "Grande-Synthe n'est pas une zone de non-droit", a-t-il plaidé, dénonçant au passage les "exactions de la fachosphère sur les réseaux sociaux", relaie France Bleu. Au sujet de la victime, Martial Beyaert a évoqué un jeune homme "très favorablement connu de la commune". Et de détailler : "Il avait travaillé en périscolaire, à la cantine scolaire et devait commencer un contrat sur la plateforme Amazon de Bergues. Il était parfaitement inséré socialement." Plus tôt dans la journée, le maire de la commune avait déjà fait part de son émotion sur Facebook et partagé le lien de la cagnotte lancée par les proches de la victime pour aider la famille à payer les obsèques.