Mohamed Amra : chicha, téléphones... Tous ces objets et services qu'il avait en prison

Mohamed Amra : chicha, téléphones... Tous ces objets et services qu'il avait en prison Des enregistrements révèlent que Mohamed Amra, recherché depuis son évasion le 14 mai dernier bénéficiait de services étonnants dans sa cellule de prison.

Entre 2022 et 2023, la cellule de Mohamed Amra, évadé grâce à un commando armé le 14 mai dernier lors d'un transfert entre la prison d'Evreux et le tribunal de Rouen était sur écoute. Des enregistrements auxquels Le Parisien et BFMTV ont eu accès. Ils révèlent notamment que "La Mouche", un des quatre surnoms du fugitif, bénéficiait de conditions de détention très favorables. "Sur le Coran de La Mecque, Wallah, vous allez me respecter" peut-on notamment entendre sur les enregistrements. Drogue, communications, alimentation... Amra avait accès à certains services pour le moins étonnants lors de sa détention.

9 téléphones et une chicha dans sa cellule

Le contenu des écoutes démontre notamment, que Mohamed Amra bénéficiait de plusieurs téléphones portables dans sa cellule. BFMTV rapporte que sa sœur aînée aurait reconnu lui avoie remis "une fois, une carte SIM" lors de son premier passage en prison. Mais entre janvier et mai 2023, ce ne sont pas moins de neuf téléphone portables qui ont été saisis dans sa cellule de la prison de la Santé, d'après les informations de BFMTV.

"Il pouvait également fumer la chicha tout en surfant sur des sites de rencontres à l'occasion" précisent nos confrères. La prison "c'est le Club Med, mais ça dépend pour qui" explique Greg, incarcéré pendant trois ans, au micro de RMC ce jeudi. "Tout le monde sait qu'il y a des drones, qu'il y a des colis jetés pendant les promenades. Les surveillants le savent. S'ils voulaient vraiment arrêter ça, ils agiraient" ajoute-t-il. Il parvient même à se faire livrer de la nourriture à n'importe quelle heure du jour et de la nuit.

Des conditions de détentions trop "favorables"

"Il y a des décisions qui sont prises pour acheter la paix sociale" indique Wilfried Fonck, surveillant pénitentiaire et secrétaire général du syndicat l'UFAP-Unsap Justice sur RMC. Il justifie la présence d'une chicha dans la cellule de Mohamed Amra par la philosophie du "pas de vague" de la part de la hiérarchie. Force est de constater que "La Mouche" bénéficiait de conditions de détentions trop "favorables" pour un policier qui témoigne au micro de BFMTV. Il avait une chicha pour "égayer ses soirées d'été" et se faisait même livrer sa consommation de dogue par des projeteurs, par dessus les murs de la prison. Avec son téléphone, il pouvait appeler ses contacts via la messagerie cryptée Signal et surfer sur des sites de rencontres à sa convenance.

Gestion du trafic de drogue

Les téléphones étaient sans aucun doute les éléments les plus importants pour Mohamed Amra dans sa cellule. Ils lui permettaient de garder la main sur l'organisation de son trafic de drogue. BFMTV indique qu'il organisait des "carottages", des vols de transport de drogue au préjudice d'autres équipes de trafiquants. Les téléphones avaient également pour but la gestion des points de deal à distance. Amra aurait aussi tenté d'acheter des armes de guerre depuis sa cellule, notamment des fusils d'assaut "tirant en mode rafale" en novembre 2022. Il en négociait le prix de 6 000 euros pièce et allait jusqu'à menacer physiquement les mauvais payeurs et leurs proches.