Disparition de Lina : les recherches dans la forêt s'achèvent, quelles avancées pour l'enquête ?
Les recherches dans le bois de Saulx, en Haute-Saône, se sont achevées jeudi après-midi, après trois jours de fouilles.
Depuis mardi, les enquêteurs fouillaient le bois de Saulx, près de Vesoul. Il se situe à environ 130 km du lieu de disparition de Lina. L'adolescente s'est volatilisée le 23 septembre dernier sur la route entre Plaine et la gare de Saint-Blaise-la-Roche. Pendant trois jours, 90 gendarmes ont exploré le bois pour tenter de retrouver la trace de Lina, aidés d'une quinzaine de militaires appartenant à une unité de fouille opérationnelle spécialisée, ainsi que d'enquêteurs de l'Institut de recherche criminelle de la gendarmerie (IRCGN), de brigades cynophiles et de chiens spécialisés en recherche de corps humains.
Ces recherches se basaient sur les relevés GPS de la voiture volée, dans laquelle des traces ADN de l'adolescente ont été retrouvées. Selon ces dernières, un arrêt aurait été marqué dans cette forêt. Le bois de Saulx se place aussi sur l'un des itinéraires possibles du suspect pour rejoindre Besançon, son lieu de résidence, depuis Plaine.
Selon BFMTV, la journée de recherches de jeudi était la dernière dans cette zone. Les forces de l'ordre se sont arrêtés autour de 16h30 après avoir fouillé 40 hectares de la forêt. Les recherches semblent avoir été infructueuses, aucune information n'a en tout cas été communiquée sur d'éventuelles avancées dans l'enquête. La semaine dernière, les fouilles s'étaient davantage concentrées sur la forêt d'Anould, dans les Vosges. Les forces de l'ordre n'ont pas encore dévoilé si un nouveau lieu sera bientôt ratissé.
Dans les pas du suspect
Le chauffeur de ce véhicule dont la police suit les traces, Samuel G., est le principal suspect dans l'affaire. Cependant, les enquêteurs n'ont pas pu l'entendre puisqu'il s'est suicidé, peu après la saisie du véhicule, alimentant les soupçons sur sa culpabilité. Les enquêteurs n'ont pu se pencher que sur ses données téléphoniques et sur ses trajets en voiture.
Selon Le Parisien, le chauffeur est décrit comme un "voyou local", qui aurait enlevé Lina en la croisant sur son chemin, sans pour autant la connaître. Il aurait ensuite tué l'adolescente. Et les analyses de la voiture sont allées dans le sens des gendarmes qui soupçonnaient la piste criminelle, une avancée importante alors que l'enquête patinait depuis le début.
Samuel Gonin était un père de famille de 43 ans, il enseignait l'ébénisterie dans un lycée professionnel avant de quitter son travail en 2023. La même année, il commettait deux vols avec violence pour lesquels il aurait dû comparaître en juillet 2024. Le 12 juin 2024, il avait, une nouvelle fois, été arrêté pour une affaire de séquestration avant d'être mis hors de cause. Avant la comparution prévue le 22 juillet 2024, il avait été diagnostiqué d'un trouble de la personnalité de type "état limite" par un expert psychiatrique qui relevait également sa "dangerosité", ainsi que des symptômes dépressifs sévères.
Une enquête qui patauge depuis plusieurs mois
Pour rappel, Lina a disparu le 23 septembre 2023, en fin de matinée après avoir quitté son domicile de Plaine, pour prendre un train, en gare de Saint-Blaise-la-Roche et retrouver son petit ami à Strasbourg. Ne la voyant pas arriver, le jeune homme a alerté la mère de Lina. Plusieurs témoins dont le maire du village ont déclaré avoir vu la jeune femme en direction de la gare entre 11h15 et 11h30. Et l'enquête a révélé que son téléphone avait cessé d'émettre à 11h22.
Au début des investigations, les soupçons portaient sur le petit ami de Lina mais les gendarmes l'ont rapidement mis hors de cause. En mars dernier, trois hommes avaient été placés en garde à vue avant d'être relâchés faute "d'éléments incriminants". Et en mai, une nouvelle piste était à l'étude après qu'un chef d'entreprise de la région a expliqué que l'un de ses employés avait disparu en septembre, à la même période que Lina. L'homme en question s'était volatilisé du jour au lendemain alors qu'il était en CDI dans cette entreprise depuis douze ans. Le chef d'entreprise avait ajouté que son employé vivait "tout près" de chez Lina.