Reprise des cours : quel plan anti-retard scolaire ?

Reprise des cours : quel plan anti-retard scolaire ?

La reprise des cours est obligatoire depuis le 22 juin jusqu'au collège. On fait le point sur les derniers chiffres et le plan anti-retard scolaire.

[Mis à jour le 24 juin 2020 à 18h20] Alors que la présence en classe est redevenue obligatoire à l'école et au collège depuis le lundi 22 juin, voici les chiffres donnés par le ministère de l'Education deux jours plus tard : plus de 80% des écoliers et près de 75% des collégiens ont retrouvé leur établissement "dans la plupart des académies". Mais tous les territoires ne sont pas égaux : le taux de présence moyen s'établit à 85% en zone urbaine, alors que le retour en classe est moins appliqué en zones rurales, où le protocole sanitaire est plus difficile à mettre en place, notamment dans les transports scolaires. Des disparités demeurent cependant selon les territoires. Ainsi, le taux de présence moyen est proche de 85% en zone urbaine tandis que le retour en classe est plus délicat à organiser dans les zones rurales où des difficultés liées au protocole sanitaire persistent, en particulier dans les transports scolaires.

Un plan spécial retard scolaire mis en place en septembre

Le 22 juin sur France Inter, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a annoncé un "plan" spécial pour rattraper le retard scolaire accumulé pendant le confinement. Il a précisé que "des évaluations" auraient lieu en début d'année scolaire pour "déclencher une aide personnalisée" à destination de ceux ayant cumulé trop de lacunes. L'ensemble des niveaux sera concerné, a-t-il déclaré, et une grande "marge de manœuvre" sera laissée aux établissements afin de "concevoir la manière d'organiser ce rattrapage". Ces derniers seront ainsi libres du choix de leur organisation et bénéficieront d'heures supplémentaires pour ce faire, a ajouté Jean-Michel Blanquer. Bref, il s'agit d'un des enjeux majeurs de la rentrée de septembre, avec un plan décrit comme "ultra-volontariste" par le ministre de l'Education.

Quant à l'hypothèse, un temps envisagée, d'une prolongation des cours au-delà de la date prévue des vacances d'été le vendredi 3 juillet, le ministre l'a balayée ce lundi, expliquant que "tous les élèves" n'avaient "pas pâti du confinement de la même manière" et qu'il était donc plus adapté de retenir "une solution personnalisée du traitement de la difficulté scolaire", promouvant le dispositif des "vacances apprenantes" ainsi que des cours de soutien scolaire gratuits.

Sur la rentrée scolaire de septembre enfin, Jean-Michel Blanquer a confié ce 22 juin entrevoir plusieurs "hypothèses" :

  • "Soit le virus a disparu, on peut toujours l'espérer et dans ce cas, on reprend une vie normale".
  • "Soit il est un peu comme maintenant, c'est-à-dire pas très présent, et on respecte des règles sanitaires simplifiées (gestes barrières, distance d'un mètre, etc.)"
  • Enfin, "s'il est là de manière très forte, il faudra observer des règles plus importantes avec une logique de petits groupes".

Retour à l'école obligatoire du 22 juin

Dans les crèches, écoles et collèges, la reprise des cours en classe pour les élèves est obligatoire à partir du lundi 22 juin, comme l'a annoncé Emmanuel Macron dans son discours du 14 juin dernier. Pour les lycées en revanche, le protocole sanitaire est maintenu tel quel, et le contrôle continu reste de mise pour le baccalauréat car "il y a beaucoup plus de brassage dans ces établissements", ont déclaré les services du ministère de l'Education nationale. Depuis début juin, plusieurs collectifs de parents d'élèves appelaient à un retour des enfants plus large en classe. Certains d'entre eux, comme à Aubervilliers, sont allée jusqu'à déposer un recours devant le tribunal administratif pour réclamer la réouverture de "l'ensemble" des écoles primaires et un accueil des enfants plus régulier (voir ici).

À partir du lundi 22 juin, "on revient à la présence physique obligatoire (…) on doit venir à l'école", a souligné le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer le 18 juin sur Franceinfo. Sur la base des assouplissements du nouveau protocole sanitaire, il a récapitulé les nouveaux principes de distanciation physique : "À l'école maternelle, on a adopté les mêmes règles que pour la crèche, c'est-à-dire pas de distanciation physique (…) Ensuite, à l'école élémentaire, nous demandons un mètre de distance mais c'est une recommandation (…) Et puis s'agissant du collège, lorsque ce mètre ne peut pas être respecté, on met un masque". 

"On passe ainsi de 4m² autour de chaque élève à un système plus souple", a expliqué Jean-Michel Blanquer sur Europe 1 dès le 15 juin. "Ceci nous permet d'accueillir tous les élèves" et donc de mettre fin à la limitation de 15 élèves par classe en primaire [et 10 en maternelle, Ndlr]. Compte tenu du caractère obligatoire du retour en classe, il fallait en effet s'attendre à ce que le protocole sanitaire très strict mis en place depuis le 11 mai soit allégé. Reste que pour ne pas baisser la garde, les autorités publiques insistent pour que certaines règles demeurent : port du masque dans certaines circonstances, gestes barrière, distance entre personnel et élèves dans les cours d'école et de collège, nettoyage renforcées de tous les locaux des établissements scolaires...

Le chef de l'Etat a laissé au ministère de l'Education nationale le soin d'organiser le retour en classe obligatoire, conjointement avec le ministère de la Santé. Le 15 juin, Jean-Michel Blanquer a donné rendez-vous aux principaux syndicats du secteur, pour que le nouveau protocole soit expliqué, précisé et les modalités de mise en oeuvre discutées et ajustées. Ce jour-là, le ministre s'était également expliqué sur Europe 1 sur cette reprise scolaire de courte durée : "Deux semaines c'est très important, chaque jour compte. Les enfants ont besoin d'aller à l'école", avait alors rappelé le ministre.

Bien qu'assoupli, le nouveau protocole est déjà remis en question par les établissements : certains directeurs d'écoles et  principaux de collèges ont d'ores et déjà averti les familles qu'ils ne pourraient pas accueillir tous les enfants à temps plein. Jean-Michel Blanquer rétorque à cela : "Beaucoup de gens me demandent une chose et son contraire. Il y a un mois et demi, il y avait beaucoup de critiques sur le fait de rouvrir les écoles. Ensuite, jusqu'à la semaine dernière, il y avait des critiques sur le fait que ça n'allait pas assez vite, assez loin... Je crois qu'il faut surtout voir de manière lucide que, ce que nous avons voulu, c'est être à la fois volontaristes et prudents, ce que nous avons fait depuis le début. Ça aurait été beaucoup plus facile pour moi d'adopter une approche de la facilité, comme ça s'est passé dans d'autres pays où on attend le mois de septembre".

Qu'en pensent les syndicats ?

Le Snes-FSU, syndicat national des enseignants du second degré, estime que ces annonces représentent "une bonne nouvelle parce qu'on n'avait pas compris pourquoi l'école, à un moment, était devenue facultative pour certains jeunes", a indiqué sa secrétaire nationale et porte-parole Frédérique Rolet, sur franceinfo. "Il faut travailler les groupes pour permettre justement de rattraper les décrocheurs. Toutes ces questions-là sont des questions urgentes. Ces quelques jours vont peut-être quand même permettre avec certains, de faire le point sur ce qu'ils ont fait ou ce qu'ils n'ont pas fait pendant la période de confinement", a-t-elle ajouté. 

De son côté, le syndicat Sud-Education s'est montré plus sceptique. Dans un communiqué publié le 14 juin, Sud-Education pointe "le caractère abrupt des annonces", qui ne favorise pas "une organisation des équipes permettant un retour en classe dans les meilleures conditions". Le premier syndicat du primaire, le Snuipp-FSU, a quant à lui déploré le 16 juin : "L'architecture des écoles, la superficie des salles de classe, leur mobilier et les effectifs de classe resteront des contraintes indépassables". Le syndicat estime par conséquent que "Tous les élèves ne pourront pas revenir à l'école en même temps".

Pour Francette Popineau, porte-parole du Snuipp-FSU, "tout dépendra de deux choses" : les effectifs par classe et la surface des salles de classe dans l'établissement. C'est pour cela qu'il ne faut pas s'attendre à ce que cette rentrée du 22 juin soit possible partout. Croire le contraire serait illusoire", a-t-elle déclaré sur CNEWS. Sur le terrain, le directeur d'une école près de Lyon (Auvergne-Rhône-Alpes), Gabriel Heinz, confirme. Il a expliqué sur France 2 qu'il lui était impossible d'accueillir ses 450 élèves en même temps : "Si un élève est assis à une table et que l'on considère qu'il doit y avoir un mètre de distance entre les deux, l'autre élève ne peut occuper la table", estime-t-il. 

Quelles sont les dates de reprise des cours ?

La rentrée scolaire post-confinement se déroule en plusieurs phases et a débuté lundi 11 mai. D'après le Premier ministre, ce retour à l'école des élèves français est un "impératif pédagogique et de justice sociale".

  • La reprise a d'abord concerné les crèches, les maternelles et les écoles élémentaires à partir du 11 mai, et par petits groupes d'élèves (pas plus de 10 petits dans la même salle en crèche ; pas plus de 15 enfants dans la même classe en maternelle et à l'école primaire). A dater du lundi 22 juin, tous les enfants doivent être accueillis en crèche, maternelle et école primaire, et collège, dans la mesure du possible.
  • La réouverture des collèges a suivi, à compter du lundi 18 mai, mais en ne commençant que par les classes de 6e et de 5e, et uniquement dans les départements où la circulation du virus était suffisamment maîtrisée, autrement dit dans les départements affichés en vert sur la carte nationale élaborée par le gouvernement. Le retour en classe des élèves de 4e et de 3e a eu lieu début juin en zones vertes. Tous les collèges accueillent les élèves dès le 22 juin.
  • Pour les lycées, la réouverture progressive a débuté en juin, "en commençant par les lycées professionnels", quand dans les autres établissements, les élèves sont reçus pour des séances pédagogiques. Pas de retour obligatoire, donc, avant la rentrée de septembre.
  • Les étudiants doivent pour leur part reprendre les cours à partir de septembre.

Eléments importants sur le planning de reprise des cours et ses modalités : 

  • Réouverture des lycées : En zones vertes, les lycées ont commencé à rouvrir à partir du mardi 2 juin. Les établissements généraux et technologiques n'accueillent des élèves que pour "des entretiens individuels et pédagogiques", notamment pour "faire le point sur les projets d'orientation ou le suivi de Parcoursup". En zones orange (région Ile-de-France, la Guyane et Mayotte jusqu'au 15 juin), seuls les lycées professionnels avaient rouvert. Toutes les zones de l'Hexagone sont dorénavant passées au vert, mais les lycées continuent à rouvrir de manière progressive et pas totale.
  • Oral du bac de français pour les élèves de première : il est annulé, "surtout pour des raisons d'équité" car "les candidats n'étaient pas en situation d'égalité suffisante dans la préparation de cet oral" après le confinement, pendant lequel tous n'ont pas suivi de la même façon les cours à distance 
  • Collèges : l'ensemble des collèges de France métropolitaine ont rouvert progressivement en zone verte, et en priorité les élèves de 6e et 5e en zone orange. Tous les collèges accueillent les élèves à partir du 22 juin.
  • Ecoles primaires : elles doivent rouvrir à tous les élèves le 22 juin. Le ministre avait d'abord mis en place une organisation par les écoles maternelles et primaires de "rotations pour permettre aux élèves d'être dans une sorte de mi-temps d'école", et pour que tous les écoliers fassent leur retour dans les établissements avant les vacances d'été.
  • Protocole sanitaire : il reste d'actualité, même si les mesures ont été adaptées pour le 22 juin. Le masque est prescrit pour "les collégiens et les lycéens lors de leurs déplacements" ainsi que pour les personnels des établissements qui accueillent des enfants. Les enseignants n'ont cependant pas à le porter "lorsqu'ils font cours et sont à une distance d'au moins un mètre des élèves".
  • Fin de la distanciation physique en maternelle : dans une interview à Public Sénat le 17 juin, le ministre de l'Education nationale a justifié cet assouplissement "par réalisme". " On sait que ce n'est pas facile de faire respecter cette distanciation physique et puis parce que le conseil scientifique nous a dit que pour cet âge-là, on peut faire ça, d'après les données que nous avons".
  • Rentrée de septembre : elle sera "bien entendu" obligatoire, a souligné Jean-Michel Blanquer, assurant "travailler, en fonction de l'évolution de la situation épidémique, à un allègement du protocole sanitaire" pour septembre.

Protocole sanitaire national

Mercredi 17 juin, le ministère de l'Education a publié une nouvelle version du protocole sanitaire pour les écoles et établissements scolaires en France. En introduction, le document résume : "La principale évolution du protocole sanitaire concerne l'assouplissement des règles de distanciation physique dans les écoles et les collèges. Les mesures pour éviter le brassage des groupes et pour garantir l'hygiène des mains demeurent essentielles." Voici les nouvelles règles par rapport au précédent protocole sanitaire (dont vous pouvez consulter les règles de base en-dessous) : 

  • Accompagnateurs et intervenants extérieurs : toujours "munis d'un masque grand public", ils peuvent désormais "entrer dans les bâtiments scolaires après nettoyage ou désinfection des mains".  
  • Distanciation physique en général : "La règle indicative de surface de 4m² par élève ne s'applique plus, dans les locaux comme dans les espaces extérieurs". 
  • Distanciation physique en maternelle : à l'école maternelle, "entre les élèves d'une même classe ou d'un même groupe, aucune règle de distanciation ne s'impose, que ce soit dans les espaces clos (salle de classe, couloirs, réfectoire, etc.) ou dans les espaces extérieurs. En revanche, la distanciation physique [d'un mètre latéral, ndlr] doit être maintenue entre les élèves de groupes différents". 
  • Distanciation physique dans les écoles élémentaires et les collèges : dans les écoles élémentaires et les collèges, "le principe est la distanciation physique d'au moins un mètre lorsqu'elle est matériellement possible, dans les espaces clos (dont la salle de classe), entre l'enseignant et les élèves ainsi qu'entre les élèves quand ils sont côte à côte ou face à face. Elle ne s'applique pas dans les espaces extérieurs entre élèves d'une même classe ou d'un même groupe, y compris pour les activités sportives". Il est précisé que "L'organisation de la classe à l'air libre est donc une possibilité encouragée" et que "tous les espaces de l'établissement peuvent être mobilisés (CDI, salles informatiques…), y compris pour proposer d'autres activités (études, 2S2C [dispositif Sport-Santé-Culture-Civisme, ndlr])". En outre, "si la configuration des salles de classe (surface, mobilier, etc.) ne permet absolument pas de respecter la distanciation physique d'au moins un mètre, alors l'espace est organisé de manière à maintenir la plus grande distance possible entre les élèves, et les élèves de plus de 11 ans doivent porter le masque de protection dans la classe. La distanciation physique doit être maintenue entre les élèves de groupes différents".  
  • Distanciation physique dans les lycées : Dans les lycées, c'est "une distance minimale d'un mètre" qui doit être respectée "entre chaque personne, dans les espaces clos et dans les espaces extérieurs". Il est également ajouté dans le protocole que "L'ensemble des publics habituellement hébergés peut être accueilli dans les internats. La distance entre les lits doit être d'au moins un mètre". 
  • Lavage des mains : en plus des gestes barrière en général, qui sont maintenus, le lavage des mains "aux lavabos peut se réaliser sans mesure de distance physique entre les élèves d'une même classe ou d'un même groupe". 
  • Port du masque pour les personnels : le port du masque "n'est pas obligatoire pour les personnels enseignants lorsqu'ils font cours et sont à une distance d'au moins un mètre des élèves". Quand le masque n'est pas utilisé, "il peut être soit suspendu à une accroche isolée, soit replié sans contacts extérieur/intérieur (ne pas le rouler) et stocké dans une pochette individuelle". 
  • Port du masque pour les élèves : rien ne change. Pour les élèves de maternelle, il "est à proscrire" ; pour les élèves des écoles élémentaires, il n'est "pas recommandé mais des masques sont à disposition pour équiper les enfants présentant des symptômes dans l'attente de leur départ de l'école" ; et pour les collégiens/lycéens, le port du masque "grand public" "est obligatoire lors de leurs déplacements". 
  •  Ventilation des classes et autres locaux : "En cas de ventilation mécanique, il s'agit de s'assurer de son bon fonctionnement et de son entretien". 
  • Limitation du brassage des élèves : "Cette limitation est d'autant plus nécessaire lorsque la distanciation entre élèves d'un même groupe est réduite comme à l'école maternelle ou, le cas échéant, à l'école élémentaire et au collège". 
  • Restauration scolaire : "Elle est organisée dans les lieux habituels et doit être privilégiée. Les flux et la densité des élèves sont organisés en respectant la distance d'au moins un mètre entre les groupes d'élèves appartenant à une même classe dans les écoles maternelles. S'agissant des élèves des écoles élémentaires et des collèges, lorsque le respect de la distance d'un mètre entre élèves est matériellement impossible, il convient de faire déjeuner les élèves d'une même classe ensemble et de respecter une distance d'au moins un mètre avec les autres groupes". 
  • Nettoyage et désinfection des locaux et matériels : "Un nettoyage des sols et des grandes surfaces (tables, bureaux) est réalisé au minimum une fois par jour". Par ailleurs, "Un nettoyage désinfectant des surfaces les plus fréquemment touchées par les élèves et personnels dans les salles, ateliers et autres espaces communs (comme les poignées de portes) est également réalisé au minimum une fois par jour". Quant aux "tables du réfectoire", elles sont "nettoyées et désinfectées après chaque service". 
  • Accès aux jeux extérieurs, aux bancs, aux espaces collectifs : il est autorisé "si un nettoyage quotidien est assuré (ou après une période sans utilisation d'environ 12 heures).
  • Objets partagés : leur "mise à disposition au sein d'une même classe ou d'un même groupe constitué (ballons, jouets, livres, jeux, journaux, dépliants réutilisables, crayons, etc.) est permise lorsque qu'une désinfection au minimum quotidienne est assurée (ou que les objets sont isolés 24 h avant réutilisation)". 
  • L'information et la communication : les parents sont "informés clairement de l'évolution des mesures prises"

Règles du protocole sanitaire de base toujours en vigueur : 

Le 1er mai, le gouvernement a communiqué une version du protocole sanitaire national faisant office de référence pour les établissements scolaires. Des consignes y sont détaillées pour l'accueil du matin, la récréation, la restauration ou encore l'aménagement des classes. Destinées aux académies, aux chefs d'établissement, aux directeurs d'école et aux collectivités locales "ainsi qu'à l'ensemble de la communauté scolaire", ces règles sanitaires s'inspirent largement de la note sur la réouverture des écoles mise en ligne le 25 avril par le conseil scientifique pour s'adapter à l'impact du Covid-19. Le protocole a également été mis en place avec l'appui de la société de certification Bureau Veritas. Ce protocole est maintenu, mais adapté avec les assouplissements récapitulés ci-dessus, dans le cadre de la reprise des cours pour tous les élèves de la crèche au collège le 22 juin.

Les "cinq fondamentaux" du protocole sanitaire national : 

  • La distanciation physique
  • L'application des gestes barrière
  • La limitation du brassage des élèves
  • Le nettoyage et la désinfection des locaux et matériels
  • La formation, l'information et la communication

Les éléments clés du protocole : 

  • Le rôle des parents : "Ils s'engagent, notamment, à ne pas mettre leurs enfants au collège ou au lycée en cas d'apparition de symptômes évoquant un Covid-19 chez l'élève ou dans sa famille. Les parents sont invités à prendre la température de leur enfant avant le départ pour l'établissement. En cas de symptôme ou de fièvre (37,8°C ou plus), l'enfant ne doit pas se rendre à l'établissement".
  • Maintien de la distanciation physique : "respect d'une distance minimale d'un mètre entre chaque personne" afin "d'éviter les contacts directs, une contamination respiratoire et/ou par gouttelettes". Un principe à décliner "dans tous les contextes et tous les espaces (arrivée et abords de l'école, récréation, couloirs, préau, restauration scolaire, sanitaires, etc.).
    "Eviter les croisements de classes et d'élèves : échelonner les temps de récréation ; éviter les regroupements de niveaux différents ; (...) faire sortir et rentrer les élèves de récréation en respectant la distanciation physique entre chacun des élèves (une matérialisation pourra être envisagée) (...)".
  • Flux de circulation : "Identifier les flux d'entrée et de sortie en les dissociant dans le cas où la configuration des locaux le permet. Si la configuration de l'établissement ne le permet pas, il doit être défini un sens prioritaire de passage pour assurer la distanciation physique. Il pourra évoluer au cours de la journée" ;  "Maintenir la distanciation physique dans la file d'entrée par tous moyens possibles (panneaux, marquage au sol, barrière, etc.)" ; "Privilégier l'entrée par plusieurs accès pour diviser le volume du flux" ; "Assurer une signalétique facile à comprendre et visible (panneaux, fléchages, etc.)". 
  • Lavage des mains : "pendant au moins 30 secondes, avec un séchage soigneux si possible en utilisant une serviette en papier jetable ou sinon à l'air libre. Les serviettes à usage collectif sont à proscrire. À défaut, l'utilisation d'une solution hydroalcoolique peut être envisagée, (...)sous le contrôle étroit d'un adulte". Le lavage des mains doit être réalisé, a minima : à l'arrivée dans l'école ;  avant de rentrer en classe, notamment après les récréations ; avant et après chaque repas ;  avant d'aller aux toilettes et après y être allé ; après s'être mouché, avoir toussé, avoir éternué ; le soir avant de rentrer chez soi, et dès l'arrivée au domicile".
  • Port du masque : pour les personnels, "les autorités sanitaires recommandent le port du masque anti-projection, également appelé masque 'grand public' de catégorie 1", qui sera mis à disposition des agents "en contact direct avec les élèves" par le ministère, "à raison de deux masques par jour de présence dans les écoles". Par ailleurs, "Le port d'un masque 'grand public' est obligatoire dans toutes les situations où les règles de distanciation risquent de ne pas être respectées (ex : personnels intervenant auprès des plus jeunes ; élèves à besoins éducatifs particuliers ; circulation au sein de la classe ou de l'école ; pendant la récréation...). Il appartient à chaque employeur, et notamment aux collectivités territoriales, de fournir en masques ses personnels en contact direct avec les élèves ainsi que les personnels d'entretien et de restauration". 
    Pour les élèves : "pour ceux des écoles maternelles, le port de masque est à proscrire. Pour les élèves des écoles élémentaires, le port du masque n'est pas recommandé mais les enfants peuvent en être équipés s'ils le souhaitent et s'ils sont en mesure de le porter  sans risque de mésusage. L'avis du médecin référent déterminera les conditions du port du masque pour les élèves présentant des pathologies. Il appartiendra aux parents de fournir des masques à leurs enfants lorsque les masques seront accessibles aisément à l'ensemble de la population. Dans l'attente, le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse dote chaque école en masques, de même qualité que ceux mis à la disposition des enseignants (masques 'grand public' de catégorie 1) afin qu'ils puissent être fournis aux élèves qui le souhaitent ou doivent en être équipés et qui peuvent l'utiliser à bon escient". 
    "Dans les collèges et lycées, le port du masque grand public est obligatoire dans toutes les situations où le respect des règles de distanciation risque de ne pas être respecté.  L'avis du médecin référent déterminera les conditions du port du masque pour les élèves présentant des pathologies. Il appartiendra aux parents de fournir des masques à leurs enfants lorsque les masques seront accessibles aisément à l'ensemble de la population. Dans l'attente, le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse dote chaque collège et lycée en masques de même qualité que ceux mis à la disposition des enseignants (masques grand public de catégorie 1) afin qu'ils puissent être fournis aux élèves qui le souhaitent ou doivent en être équipés et qui peuvent l'utiliser à bon escient".  
  • Restauration : "En cas de restauration à la cantine ou au réfectoire, concevoir l'organisation des temps de restauration et d'accès de manière à limiter au maximum les files d'attente et les croisements de groupes d'élèves dans les couloirs.
    Le respect des mesures physiques de distanciation s'applique dans tous les contextes et tous les espaces : les temps de passage, la circulation, la distribution des repas. La gestion des matériels collectifs (plateaux, couverts, brocs d'eau…) est adaptée pour limiter les contacts."
    "En cas d'impossibilité de restauration dans les lieux habituels dans le respect des prescriptions précédentes, la restauration pourra avoir lieu en salle de classe, sous la surveillance d'un adulte et sous forme de plateaux ou de paniers repas, dans le respect des règles d'hygiène et du respect de la chaîne du froid". Des mesures d'hygiène strictes sont alors préconisées, parmi lesquelles : "Adapter la distribution d'eau, des repas et des couverts pour limiter les contacts" ; "En cas d'assistance aux élèves pour la prise des repas, veiller à ce que les personnels portent un masque et se lavent les mains entre chaque contact" ; ou encore "Proscrire l'utilisation de micro-ondes collectifs".
  • Récréations : "Eviter les croisements de classes et d'élèves" et les contacts entre élèves en général, via la mise en place de ces différentes consignes : "Echelonner les temps de récréation" ; "Eviter les regroupements de niveaux différents" ; "Adapter et réduire les temps de récréation en fonction de l'effectif présent" ; "Port du masque pour les adultes" ; "Veiller au respect des gestes barrière et de la distanciation physique dans les jeux extérieurs" ; "Proscrire les jeux de contact et de ballon et tout ce qui implique des échanges d'objets, ainsi que les structures de jeux dont les surfaces de contact ne peuvent pas être désinfectées".
    Parmi les autres consignes données pour la récréation, on trouve la possibilité de les organiser en intérieur, et la nécessité d'organiser un lavage des mains spécifique : "En cas de conditions climatiques inadaptées, et sans possibilité d'avoir un espace extérieur abrité permettant la distanciation physique, organiser les récréations en intérieur en favorisant un autre espace que celui de la classe (ex : salle de motricité,...). Dans ce cas, ventiler l'espace dédié préalablement et après la récréation" ; "Organiser le lavage des mains (eau et savon avec séchage soigneux de préférence avec une serviette en papier jetable sinon à l'air libre). L'utilisation d'une solution hydroalcoolique, sous le contrôle étroit d'un adulte, peut être envisagée".
  • Matériel scolaire : "Les échanges manuels de ballons, jouets, crayons, etc. doivent être évités ou accompagnés de modalités de désinfection après chaque utilisation. Le transfert d'objets ou de matériel entre le domicile et l'école doit être limité au strict nécessaire".
  • Ventilation des classes et autres locaux en maternelle et en primaire : "L'aération des locaux est fréquemment réalisée et dure au moins 10 minutes à chaque fois. Les salles de classe et autres locaux occupés pendant la journée sont aérés le matin avant l'arrivée des élèves, pendant chaque récréation, au moment du déjeuner et le soir pendant le nettoyage des locaux. Pour les locaux équipés d'une ventilation mécanique, son bon fonctionnement est contrôlé".
  •  En salles de classes de collège et de lycée : "avant l'arrivée des élèves, assurer l'aération par une ouverture des fenêtres pendant 15 minutes (pour les bâtiments avec une ventilation naturelle), durant les récréations, pendant la pause repas et en fin de journée". " Veiller à l'absence d'échange d'objets personnels ; et à ce que les matériels pédagogiques aient été préalablement désinfectés ou isolés à l'air libre plusieurs jours".  Cette durée d'isolement passe à un jour avec le nouveau protocole.
  • En complément du protocole de nettoyage quotidien, "lorsque des groupes d'élèves différents se succèdent dans les salles d'enseignements spécifiques, un nettoyage approfondi des tables, chaises, équipements et matériels en contact avec les élèves est réalisé entre chaque groupe, si possible à l'aide de lingettes désinfectantes".
  • Limitation du brassage des élèves : "La stabilité des classes et des groupes d'élèves contribue à la limitation du brassage. (...) L'objectif est de limiter les croisements entre élèves de classes différentes ou de niveaux différents. (...) L'arrivée et le départ de l'école peuvent être étalés dans le temps, en fonction du nombre d'élèves accueillis par salle et des personnels présents. Ce fonctionnement est conditionné à une étude préalable des possibilités d'adaptation du transport scolaire, y compris celui des élèves en situation de handicap ; les intercours et la circulation hors temps de classe dans les bâtiments : les déplacements des élèves devront être limités au strict nécessaire, organisés et encadrés. Il est recommandé également de privilégier le déplacement des professeurs plutôt que celui des élèves et donc d'attribuer une salle à une classe (en dehors des salles spécialisées) ; en cas de difficulté d'organisation, les récréations peuvent être remplacées par des temps de pause en classe à la fin du cours". 
  • Information des élèves : "Le jour de la rentrée, les élèves bénéficient d'une information pratique sur la distanciation physique, les gestes barrière dont l'hygiène des mains. Celle-ci est adaptée à l'âge des élèves (création graphique, vidéo explicative, représentation de la distance d'un mètre, etc.). Cette sensibilisation est répétée autant que nécessaire, pour que la mise en œuvre de ces prescriptions devienne un rituel. Le ministère de l'Éducation nationale et de la Jeunesse fournit des kits de communication adaptés à cet effet. Le personnel médical de l'éducation nationale apporte également son appui à ces actions de sensibilisation".   
  • Cas suspects de Covid-19 : "Identifier la pièce dédiée à l'accueil des cas suspects de Covid-19 et la munir de masques et d'un point de lavage des mains" ; "En cas de survenue d'un ou plusieurs symptômes chez un élève (toux, éternuement, essoufflement, mal de gorge, fatigue, troubles digestifs, sensation de fièvre, etc) : 1/Isolement immédiat de l'élève avec un masque (s'il est assez grand pour en porter un) à l'infirmerie ou dans une pièce dédiée permettant sa surveillance dans l'attente de son retour à domicile ou de sa prise en charge médicale. Respect impératif des gestes barrière. En cas de doute, contacter un personnel de santé de l'éducation nationale. 2/Appel sans délai des parents/responsables légaux pour qu'ils viennent chercher l'élève en respectant les gestes barrière. 3/Rappel par le responsable de l'établissement de la procédure à suivre par les parents à savoir : éviter les contacts et consulter le médecin traitant qui décidera de l'opportunité et des modalités de dépistage de l'élève le cas échéant. Un appui du médecin ou de l'infirmier de l'éducation nationale pourra être sollicité si les parents/responsables légaux sont en difficulté pour assurer cette démarche de prise en charge. 4/Nettoyage approfondi de la pièce où a été isolée la personne, après un temps de latence de quelques heures.

► Consultez le protocole sanitaire intégral via cette page

Que se passe-t-il quand un cas suspect est détecté ?

Les cas suspects détectés sont pris en charge de la manière suivante : l'enfant ou l'adulte doit être isolé immédiatement, comme indiqué par le protocole sanitaire. Le port du masque est ensuite obligatoire pour les adultes s'il ne peuvent pas regagner leur domicile dans la foulée. Après le départ de la personne, adulte ou enfant, de l'établissement scolaire, elle est invitée à consulter son médecin traitant le plus tôt possible. Le praticien évaluera l'intérêt de réaliser ou non le fameux test PCR, celui qui permet de confirmer la présence du virus ou non dans l'organisme. 

En cas de test positif : 

  • le malade est isolé chez lui, si son état ne nécessite pas de l'hospitaliser. Objectif : limiter les contacts au maximum. 
  • Les autorités sanitaires sont également informées de cette détection d'un cas positif et recherchent l'ensemble des cas contacts, y compris dans l'établissement lui-même.
  • Dans l'école, après un laps de temps de quelques heures suivant le départ de la personne chez qui on suspecte une contamination, les pièces dans lesquelles cette dernière est passée doivent être nettoyées avec soin.

Si le test revient négatif : 

  • Les décisions de réouvrir ou non l'école fermée par précaution se prennent, là encore, au cas par cas. Au Mans, où le maire socialiste Stéphane Le Foll avait fait fermer deux établissements après l'apparition de deux cas suspects, les tests se sont révélés négatifs et les établissements ont tous deux rouvert leurs portes dès le lundi 18 mai au matin. Le maire a expliqué dans les médias : "Je partage la nécessité de déconfiner le pays. Je fais confiance aux autorités sanitaires, qui nous disent que les risques de diffusion du virus sont infimes dès lors que toutes les mesures de précaution sont respectées".

Vacances d'été - Le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer a par ailleurs annoncé que les collégiens comme les lycéens doivent absolument, à leur retour, suivre les cours jusqu'à la date du vendredi 3 juillet. Il s'agit d'une des conditions à remplir, a-t-il précisé, pour obtenir le diplôme du bac ou du brevet.

Des cours de soutien seront-ils organisés pendant les vacances ?

Comment rattraper les semaines de confinement perdues pour un certain nombre d'élèves qui n'ont pas pu suivre correctement les cours à la maison voire qui ont complètement décroché ? Dans un entretien au Parisien, le ministre de l'Education Jean-Michel Blanquer avait déclaré que "le but n'est pas de toucher aux vacances" d'été qui débuteront donc bien le 4 juillet. Mais pour pallier de possibles inégalités, Jean-Michel Blanquer, qui a déjà proposé du soutien scolaire aux élèves qui pouvaient en avoir besoin pendant les vacances de Pâques, a réitéré sa volonté de proposer "des modules de soutien scolaire aux élèves [en difficulté]" à la fin du mois d'août.

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