Les secrets de la Joconde se précisent, De Vinci utilisait une technologie inconnue à son époque

Les secrets de la Joconde se précisent, De Vinci utilisait une technologie inconnue à son époque De nouvelles analyses de la Joconde ont révélé l'un des secrets de Léonard de Vinci.

La Mona Lisa est sans conteste le tableau le plus connu de Léonard de Vinci. Exposée au musée du Louvre, la Joconde attire des touristes du monde entier. Cette peinture à l'huile représente Lisa Gherardini, l'épouse d'un marchand d'étoffe et personnalité politique florentin Francesco del Giocondo, qui avait commandé un tel portrait. Si les coups de pinceau de l'artiste ont toujours impressionné, Léonard de Vinci était aussi un grand innovateur.

Dans une étude publiée dans le Journal of the American Chemical Society, des chercheurs du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) se sont penchés sur une technique bien particulière utilisée par l'artiste pour la Joconde. Un procédé qui n'était pas habituel à l'époque et qui soulève une nouvelle fois le génie du peintre italien. Pour parvenir à une telle découverte, les experts ont, en collaboration avec le musée du Louvre, analysé de minuscules échantillons issus de la sous-couche que le peintre a appliquée en première en guise de préparation du chef-d'œuvre. Ils ont pu être récupérés sous le cadre lors d'une restauration avant d'être analysés avec des rayons X très puissants.

De Vinci pouvait épaissir la peinture et attirer la lumière © RON PICCIRILLO/SOLENT NEWS/SIPA (publiée le 29/10/2024)

Ils ont repéré dans la peinture un composé inattendu : la plombonacrite, un minéral dérivé du plomb. "Ce minéral ne faisait pas partie des ingrédients de base. Il s'agit d'un sous-produit qui n'était pas présent au moment où La Joconde a été peinte et qui est apparu suite à des transformations chimiques", a précisé Victor Gonzalez, chimiste au CNRS et auteur de l'étude. Cependant, sa présence des centaines d'années plus tard révèle la recette utilisée par le peintre dans la sous-couche de son œuvre : un mélange d'huile cuite et d'oxyde de plomb. Cette technique permet d'épaissir la peinture et donc de donner du relief et de mieux accrocher la lumière. Or, une telle composition est "extrêmement rare dans les couches de peintures historiques". "Artiste, ingénieur et architecte, il était aussi chimiste expérimentateur, et La Joconde était un véritable laboratoire !", se sont étonnés les chercheurs.

La maîtrise de la plombonacrite sur la peinture relève donc d'un technologie avant-gardiste utilisée par le peintre, qui n'a été popularisée qu'un siècle plus tard par Rembrandt qui en a ajouté en quantité importante à ses tableaux pour travailler la profondeur. Ce composé a également été retrouvé dans le tableau La Cène, Léonard de Vinci l'ayant donc testé à plusieurs reprises. 

Pour les chercheurs, cela montre "une volonté d'innover dans la préparation de sous-couches de peinture épaisses et opaques en traitant l'huile avec une forte charge d'oxyde de plomb" et prouve encore que Léonard de Vinci aimait expérimenter de nombreuses techniques dans ses œuvres.