Un pacte signé pour fusionner la France et le Royaume-Uni, un traité méconnu et très sérieux

Un pacte signé pour fusionner la France et le Royaume-Uni, un traité méconnu et très sérieux Amies ou ennemies ? La France et l'Angleterre ont un lourd passé commun. Une fusion entre les deux pays a même déjà été signée.

Que se serait-il passé si la France et l'Angleterre ne faisaient plus qu'un ? Brexit ou pas Brexit ? Aurions-nous un roi ou un président ? L'idée de rassembler deux nations parmi les plus rivales du dernier millénaire pour n'en faire qu'une peut sembler farfelue, voire impensable pour les plus chauvins, mais elle a déjà germé dans la tête de certains dirigeants.

Les Britanniques ont exhumé un document de leurs Archives nationales portant sur une "fusion totale" entre France et Angleterre. L'idée d'une Frangleterre, où Français et Anglais ne feraient plus qu'un, balayant d'un revers de la main Jeanne d'Arc, les bourgeois de Calais, Trafalgar et Waterloo, est difficile à entendre. Pourtant, la France et son voisin britannique savent aussi s'unir dans les moments de crises.

Une grande partie des gens l'ignorent peut-être, mais en 1940, lorsque la France connait la débâcle contre l'armée nazie, Jean Monnet, chargée de coordonner depuis Londres les productions françaises et anglaises d'armements, porte devant le gouvernement britannique l'idée d'une union entre les deux nations. La fusion séduit le Premier ministre anglais Winston Churchill et, dans la foulée, un traité exprimant que "les deux gouvernements déclarent que la France et la Grande Bretagne ne seront plus deux Nations mais une seule union franco-britannique" est rédigé par ce dernier et de Gaulle. En France, le président du Conseil Paul Reynaud donne lui aussi son accord pour une union entre les deux pays, mais l'arrivée au pouvoir du Maréchal Pétain, partisan d'un armistice unilatéral avec l'Allemagne, fait tomber le projet à l'eau.

Concrètement cette union entre les deux pays n'aurait duré que le temps de la guerre, et visait surtout à protéger les intérêts des deux pays. D'un côté, la France ne pouvait plus contenir l'avancée des nazis, et ses ressources militaires allaient tomber entre les mains de l'armée allemande. De l'autre, l'Angleterre entrevoit alors la possibilité de négocier avec les Allemands. En plus d'une mise en commun des ressources, les deux nations auraient formé un gouvernement de guerre unique, avec certainement à sa tête de Gaulle et Churchill. Pour la population, le traité faisait que "tout citoyen français jouira immédiatement de la nationalité britannique" et "tout sujet britannique deviendra citoyen français".

Tout cela n'est finalement jamais arrivé, mais même sans fusionner, la France et l'Angleterre continuent de travailler main dans la main. À l'occasion des 120 ans de l'Entente cordiale entre les deux nations, les Archives nationales ont également ressorti les traités sur le développement du Concorde et du tunnel sous la Manche, deux projets franco-britanniques.