Ce monstre des mers aux 24 bras qui repoussent à l'infini refait surface
Les mers et océans regorgent d'espèces surprenantes. Certaines n'ont pas de tête, ni même de squelette, alors que d'autres sont translucides ou ont de nombreux bras. C'est le cas d'une espèce qui intrigue beaucoup : la Pycnopodia helianthoides. Elle possède de 16 à 24 bras et se trouve majoritairement dans le Pacifique nord-est, du Mexique et à l'Alaska.
C'est un prédateur carnivore. Avec sa grande bouche, elle peut avaler ses proies. Si ces dernières sont trop grosses, elle peut dévaginer son estomac, c'est-à-dire le retourner pour le déployer vers l'extérieur et donc digérer de manière externe la proie. Elle est cependant aussi mangée par certains oiseaux marins et par les crabes royaux. La Pycnopodia helianthoides est cependant capable de s'en sortir en abandonnant un bras à son prédateur. Ce dernier repoussera rapidement.
Cet animal est en fait l'une des plus grandes espèces d'étoiles de mer, surnommée "étoile de mer tournesol" ou "soleil de mer" au vu de ses bras qui partent d'un centre arrondi. Elle atteint entre 50 et 90cm de diamètre et prend des couleurs allant du rouge au violet, en passant par des teintes grises, roses, bleues, orange ou encore marron. Elle est équipée de sortes de ventouses qui lui permettent de se déplacer rapidement pour son gabarit, avec un mètre par minute, ainsi que de saisir les proies.

La créature marine a une durée de vie de cinq ans. Ses gamètes sont projetées dans l'eau à la fin du printemps. Les larves vont alors évoluer dans le plancton avant de se poser sur le fond pour commencer à se métamorphoser. Malheureusement, en 2020, l'étoile de mer tournesol a intégré la liste rouge de l'UICN (Union internationale pour la conservation de la nature) avec le statut d'espèce en danger critique d'extinction.
Elle a été victime du syndrome de dépérissement des étoiles de mer, une grande épidémie de faune marine liée au réchauffement des océans. Cette maladie provoque des lésions et une désintégration mortelle. Entre 2013 et 2020, 5,75 milliards d'individus de cette espèce ont ainsi perdu la vie, soit 90% de cette population. Ce déclin a déréglé l'ordre naturel car sa proie principale, l'oursin, a pu engloutir trop d'algues, supprimant une partie de la nourriture d'autres espèces.
Une récente étude de l'Institut Hakai, centre de recherche de l'île Calvert, avance qu'elles ont trouvé refuge dans les fjords de la côte centrale de la Colombie-Britannique, province la plus occidentale du Canada. Ce lieu est idéal pour la survie de ces grandes étoiles de mer de par la température de l'eau moins élevée et sa salinité faible. Cet environnement serait plus propice à les protéger de la maladie. Cependant, même ces fjords ne sont pas à l'abri du changement climatique et leur eau pourrait se réchauffer.