Abdeilah Chouaa : le bagagiste de l'aéroport Zaventem impliqué dans les attentats de Bruxelles ?
[Mis à jour le 23 mars 2016 à 16h28] C'est l'effroi depuis ce mardi matin en Belgique, après deux explosions à l'aéroport de Zaventem et une dans le métro au centre-ville de Bruxelles. Au lendemain de l'attaque, le scénario commence à se préciser. Entre quatre et cinq hommes seraient les auteurs des attaques. Trois kamikazes ont péri à l'aéroport et dans le métro. Parmi eux, les frères el-Bakraoui, Ibrahim et Khalid, opérant chacun sur l'un des deux théâtres d'opérations. Tous les deux sont proches de Salah Abdeslam, le terroriste des attentats de Paris arrêté le 18 mars. Deux autres hommes seraient impliqués et auraient pu réussir à prendre la fuite. Un homme figurant sur des photographies de l'aéroport de Zaventem, habillé de vêtements clairs et coiffé d'un chapeau, est activement recherché. Selon TF1, un autre terroriste aurait pu agir dans le métro avant de disparaitre dans la nature.
Parmi ces suspects, seuls deux noms ont formellement été livrés par les enquêteurs : ceux de Khalid et Ibrahim el-Bakraoui. Le nom de Najim Lachraaoui, une autre connaissance d'Abdeslam, est quant à lui cité dans plusieurs médias comme celui de l'homme au chapeau photographié. Mais ces informations n'ont pas été confirmées. Une seule certitude : les identités de plusieurs terroristes sont encore inconnues, tout comme ceux de leurs éventuels complices. Car comment les commandos du métro et de l'aéroport de Bruxelles ont-ils pu mettre en place leur stratégie pour arriver à réaliser des attentats ? La question de l'accès aux informations se pose d'emblée. Et les enquêteurs pourraient se tourner tôt ou tard vers Abdeilah Chouaa (ou Abdellah Chouaa) pour trouver des éléments de réponse.
Abdeilah Chouaa, ancien salarié de Zaventem
Arrêté le 23 novembre dernier après les attentats de Paris, Abdeilah Chouaa était bagagiste à l'aéroport de Zaventem, ciblé ce mardi. Son badge aurait d'ailleurs été désactivé en décembre, tout comme celui d'un des frères de Mohamed Abrini – un proche de Salah Abdeslam toujours en fuite – qui aurait travaillé dans une société chargée de ravitailler les avions en kérosène, rapporte la RTBF. Abdeilah Chouaa a-t-il pu fournir des informations aux terroristes grâce à son travail de bagagiste ? Il est encore trop tôt pour le dire… La police a réussi à remonter jusqu'à lui après avoir trouvé son numéro de téléphone sur un papier dans la cellule de Naïm B., un détenu de la prison de Namur.
D'après les éléments de l'enquête rapportés par Le Vif, Salah Abdeslam aurait cherché à contacter Abdeilah Chouaa le soir des attentats de Paris par l'intermédiaire de Naïm B (à qui il aurait d'ailleurs rendu visite avant les attaques). Il aurait voulu lui demander son aide afin de se constituer une nouvelle identité. Par ailleurs, d'après Le Vif, le bagagiste aurait emmené en voiture Mohamed Abrini à l'aéroport de Bruxelles peu de temps avant les attaques dans la capitale française. Il serait ensuite allé le chercher à Paris à son retour de Syrie. "Mon client n'appartient pas à la mouvance radicale. Il ne l'est pas", avait affirmé avec vigueur son avocat en décembre. "Et encore une fois, ce n'est pas parce que l'on connaît un criminel que l'on est soi-même un criminel !"
Le fils d'Abdelkader Chouaa, imam radical
Abdeilah Chouaa, 34 ans et fils d'imam, aurait vécu avec sa famille à Verviers avant de déménager à Molenbeek-Saint-Jean avant l'été 2015. D'après Le Point, le bagagiste se serait récemment rapproché de son père, Abdelkader Chouaa, présenté comme un imam radical souvent cité dans des affaires de terrorisme. Il inviterait régulièrement dans sa mosquée des "cheikhs sulfureux prêchant le djihad armé", rapporte le site d'information. Il serait aussi accusé par son ex-femme et l'un de ses fils d'organiser le départ de jeunes vers la Syrie.